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Texas: des policiers à cheval escortent un homme noir avec une corde

Une scène qui suscite de la colère, du dégoût et des questions.

“Une image qui rappelle des heures sombres”, “déshumanisant”, “horrible et inacceptable”, “ils aimeraient pouvoir nous remettre des chaînes”... Voici le genre de commentaires qui ont inondé les réseaux sociaux après la publication d’un cliché particulièrement violent, pris à Galveston, au Texas.

Sur cette photo, qui a largement circulé sur les réseaux sociaux lundi, on voit un homme noir, dont les mains semblent attachées dans le dos. Et ce alors que deux policiers à cheval avancent à ses côtés, dont l’un qui le fait avancer au bout d’une corde.

“C’est une scène qui suscite de la colère, du dégoût et des questions au sein de la communauté”, a notamment réagi Adrienne Bell, candidate démocrate au Sénat du Texas, l’une des premières personnalités à relayer le cliché.

“Des mesures rapides sont nécessaires pour s’assurer que personne ne soit plus jamais rabaissé ainsi, et que les procédures d’arrestation soient justes, équitables et humaines.”

Très rapidement, les commentaires déplorant le symbole envoyé par cette image et la violence des méthodes de la police ont envahi les réseaux sociaux. Le commissariat de Galveston, au Texas, où les deux hommes travaillent, a quant à lui publié un communiqué pour expliquer ce qu’il s’était passé et pour présenter ses excuses aux nombreux internautes choqués par la scène.

Pris en flagrant délit d’intrusion sur une propriété privée

Dans la publication, partagée par la police sur les réseaux sociaux, on apprend que l’individu interpellé s’appelle Donald Neely, 43 ans. Bien connu des services de police, et en particulier des deux policiers montrés sur la photo, il venait d’être pris en flagrant délit d’intrusion sur une propriété, dont il avait déjà été banni.

En réalité, s’il est attaché ainsi au bout d’une corde, explique encore le département de police de Galveston, c’est parce que les officiers ont préféré le ramener là où le reste de la patrouille était stationnée, à huit coins de rue plus loin, plutôt que d’attendre sur les lieux de l’arrestation. Le communiqué de presse ajoute que l’homme n’était pas attaché avec la corde, mais que celle-ci était en réalité nouée aux menottes passées aux poignets de Donald Neely.

“Nous comprenons que cette manière d’agir ait été perçue de manière négative, et nous pensons qu’il est on ne peut plus nécessaire que d’arrêter d’employer cette technique”, était-il ainsi écrit dans un communiqué de presse diffusé le lundi 5 août au soir. “Le chef de la police a pris la décision de suspendre l’utilisation de cette technique de transport au moment des arrestations.”

Dur d’imaginer la même scène avec un suspect blanc...

La police a ajouté que les deux officiers n’avaient “pas de mauvaises intentions” en procédant ainsi, mais qu’ils préféraient ne pas descendre de cheval pour attendre un moyen de transport plus conventionnel. Si cette technique peut être utilisée dans des cas de gestion de foule plus large, notamment en manifestation, le chef de la police a admis que ses hommes avaient fait preuve d’une “erreur de jugement” et il a fustigé les précautions “dispensables” qu’ils avaient prises.

Vernon Hale, le commissaire de Galveston, a déclaré au Houston Chronicle, l’un des principaux journaux texans: “Avant toute chose, je dois m’excuser auprès de monsieur Neely pour cet embarras qui n’était vraiment pas nécessaire.” Des explications et des excuses qui n’ont pas convaincu tout le monde.

Président d’une association locale luttant pour l’égalité et les droits civiques, Leon Philips a réagi aux propos du policier en affirmant que la même chose “ne se serait jamais passée si le suspect avait été blanc”.

“Tout ce que je sais, c’est qu’il y a deux officiers blancs à cheval, et un homme noir à pied qui marche avec eux dans la rue, les mains attachées dans le dos et à une corde. Et cela ne fait aucunement sens. Point”, a-t-il ajouté. D’après le Houston Chronique, Donald Neely a été libéré, après paiement de sa caution.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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