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Tentative d'«arrestation citoyenne» contre le journaliste Daniel Thibeault

Le suspect croyait à tort avoir affaire au député bloquiste Mario Beaulieu.
Tentative arrestation citoyenne (Twitter/@_llebrun)
Twitter/@_llebrun
Tentative arrestation citoyenne (Twitter/@_llebrun)

Radio-Canada portera plainte à la police après que son journaliste Daniel Thibeault eut été victime d’intimidation par un homme lié à un groupe d’extrême-droite à Ottawa, jeudi.

Cet homme, Brian Kidder, a affirmé à La Presse qu’il croyait avoir sous les yeux le député bloquiste Mario Beaulieu, sur qui il souhaitait effectuer une «arrestation citoyenne» pour des raisons nébuleuses.

Dans deux vidéos filmées par un complice et partagées sur les réseaux sociaux, on voit l’homme barrer le chemin de M. Thibeault, lui répétant qu’il est «en état d’arrestation».

Les images, relayées sur Twitter par le journaliste Luke LeBrun de PressProgress, ont été vues plus de 100 000 fois.

«La direction de Radio-Canada déplore l’incident au cours duquel un individu s’en est pris à notre correspondant parlementaire à Ottawa et animateur des Coulisses du pouvoir, Daniel Thibeault», a déclaré vendredi le directeur des relations publiques de Radio-Canada, Marc Pichette, précisant qu’une plainte serait déposée à la police.

«Radio-Canada considère que cette forme d’intimidation qui vise tout citoyen n’a pas sa place dans une société démocratique», a-t-il ajouté.

L’arrestation citoyenne comme moyen de pression

Ce n’est pas la première fois que Brian Kidder tente de procéder à une arrestation citoyenne contre un citoyen. Selon Vice, il aurait tenté la même manoeuvre à au moins deux reprises en juillet.

Le groupe auquel il serait affilié, «The Canadian Revolution», propage diverses théories complotistes de la mouvance QAnon, associant notamment le premier ministre à une cabale pédophile secrète réunissant les élites politiques et hollywoodiennes. L’arrestation citoyenne fait partie des tactiques prônées par ce groupe pour «lever le voile» sur ce soi-disant complot.

Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet, a dénoncé vendredi sur Twitter cette manoeuvre d’intimidation qui visait à l’origine un de ses députés.

Alors que les théories du complot gagnent de plus en plus d’adeptes au Canada et ailleurs dans le monde dans le contexte de la pandémie, les menaces envers les journalistes et les politiciens deviennent de plus en plus fréquentes.

Cet été, les journalistes de TVA Kariane Bourassa et Yves Poirier ont été victimes d’intimidation alors qu’ils couvraient des manifestations antimasques à Montréal et à Québec.

Un homme a par ailleurs été accusé jeudi en lien avec des menaces proférées en ligne à l’endroit du premier ministre François Legault.

Le directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda, et le chef intérimaire du Parti québécois Pascal Bérubé ont également déposé des plaintes à la Sûreté du Québec après la publication de messages menaçants à leur endroit.

La Sûreté du Québec rapportait la semaine dernière avoir reçu près de six fois plus de plaintes de politiciens concernant des menaces en ligne depuis le début de la pandémie que pour la même période l’an passé.

Le co-porte-parole de Québec solidaire a également confié au HuffPost Québec que son bureau de circonscription était «inondé» d’appels agressifs provenant notamment de conspirationnistes l’accusant de taire des complots plus ou moins flous desquels l’élite politique québécoise serait complice.

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