Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Changement d'ère imposé, adieu l'Homo Sapiens!

Les crises sont omniprésentes: elles ne sont pas prêtes de s'arrêter, malgré les rodomontades de nos dirigeants de tous bords. Peut-on d'ailleurs encore parler de crise, après plus de cinq ans, ou devrions-nous plutôt parler de transition? Oui, mais transition de quoi vers quoi?
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Les crises sont omniprésentes: elles ne sont pas prêtes de s'arrêter, malgré les rodomontades de nos dirigeants de tous bords. Peut-on d'ailleurs encore parler de crise, après plus de cinq ans, ou devrions-nous plutôt parler de transition? Oui, mais transition de quoi vers quoi? Économique uniquement? Écologique? Technologique? Ou transition de l'humanité dans son ensemble?

Les crises sont permanentes, et les unes font passer les autres au second plan, à tel point qu'on ne sait plus où donner de la tête. La crise économique chasse la crise environnementale et, avec elle, la prise de conscience qui commençait à s'établir avec le sommet de Copenhague. Les inondations chassent les annonces de plans de licenciement de la une des journaux de vingt heures. Les manifestations à travers le monde, y compris dans des pays que l'on croyait en croissance, tels que la Turquie ou le Brésil, renversent les discours sur la démondialisation. Le monde est en crise, pas seulement en France ou Europe, mais partout, même en Chine et aux États-Unis, et tout particulièrement au Bangladesh et dans les pays déjà touchés par le changement climatique.

Des crises multiples et permanentes

  • Crises environnementales: Ce n'est pas parce que l'on en parle moins que les problèmes sont traités. Les ressources se raréfient, le taux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère augmente, et la proportion d'incidents climatiques ne cesse d'augmenter.
  • Crises économiques: La croissance baisse, en Europe et dans le monde. La Chine est passée sous les 10%, en Europe, les chiffres sont négatifs. Les relais de croissance ne fonctionnent plus, entre autres parce que les inégalités et le chômage progressent.
  • Crises sociales: Le chômage progresse et ne cessera de progresser chez nous et dans le monde: ce ne sont pas les charges qui sont en cause, ni les autorisations de licenciement, mais la technologie. Les progrès technologiques détruisent inexorablement des emplois sans les remplacer. Malgré sa puissance dans l'économie mondiale, Google n'emploie qu'une trentaine de milliers de salariés, cinq à six fois moins que France Télécom ou Alcatel du temps de leur splendeur! Comment faire face quand les géants d'aujourd'hui ne compensent pas pour les géants d'hier? Alors que toute la répartition des richesses est basée sur le travail?
  • Crises morales: Les inégalités s'accroissent, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Les riches sont aussi de plus en plus corrompus, dans les pays qui nous avaient habitués à ces pratiques, comme la Russie, la Chine, mais aussi maintenant nos grandes démocraties minées par le lobbying et la fuite des capitaux offshore.
  • Crises technologique et éthique: Les progrès de la science sont considérables et les questions soulevées complètement absent du débat publique.

Sur le plan biomédical, les chercheurs savent de plus en plus repousser l'âge de la mort, sélectionner des gènes, concevoir de nouvelles espèces ou de nouveaux organismes, reproduire des organes, etc. Pendant ce temps, nos débats de société achoppent encore sur la question du mariage pour tous...

En robotique, les robots savent réaliser des tâches de plus en plus complexes, c'est eux qui chassent les ouvriers chinois. La série "Real Humans" diffusée sur Arte cette année souligne les questions que l'apparition des robots dans notre quotidien pourront engendrer.

Le billet se poursuit après la galerie

En technologie de l'information, après les téléphones intelligents, les Google Glass sont la prochaine étape de la connexion de plus en plus prégnante de l'homme au réseau. Au fur et à mesure, les interfaces Homme - Machine s'élargissent à l'ensemble des sens:

  1. la vue - l'écran et maintenant les lunettes;
  2. le toucher - le clavier, la souris, les écrans tactiles, etc.;
  3. l'ouïe - avec la reconnaissance vocale et les automates;
  4. L'odorat et le goût de façon encore limitée.

Mais surtout, elles se rapprochent du cerveau pour s'y interfacer directement. Les lunettes ne sont qu'une étape avant le branchement direct sur les terminaisons nerveuses. Déjà, les scientifiques savent décoder les influx nerveux pour reconstituer une image vue par un sujet. Déjà, l'armée américaine teste des casques permettant de communiquer entre soldats sans faire appel à la voix.

Demain, ces dernières barrières vont sauter, et nous serons connectés directement au réseau, qui percevra ce que l'on ressent en termes de sens, mais aussi d'émotions, et sera ainsi en mesure de nous faire ressentir ce qu'il souhaite. Le réseau sera un peu nous, et un peu les autres, un peu d'intelligence artificielle et beaucoup de mémoire vive. Mais nous n'aurons pas eu le temps d'y penser, car les crises auront masqué le temps de réflexion nécessaire à l'acceptation d'une telle évolution.

Oui, mon sentiment est que les crises, leur urgence et leur exigence, nous conduisent inexorablement vers un destin que nous n'aurons pas nécessairement pris le temps de choisir.

On ne décide pas dans l'urgence, on réagit. Et face à l'urgence climatique, qui nous demande de nous restreindre collectivement, qui exige que personne ne tire la couverture à soi au détriment des autres, face à la crise économique qui demande de plus en plus d'engagement et de disponibilité de la part de ceux qui travaille encore, face à l'urgence sociale, et au risque de rébellion des plus démunis, des plus exclus et de ceux qui ont le plus de mal à s'adapter au changement en raison de leur religion ou de leur croyance, face à toutes ces urgences, il semblera effectivement plus pertinent et efficace de se connecter au réseau.

Connectés au réseau, les hommes seront plus forts et plus unis. L'individu, ses bassesses, son égoïsme et ses limitations seront dépassés. Ce qui fait notre sentiment d'exister aussi d'ailleurs. Cogito ergo sum. Je pense donc je suis. Mais qui pense alors? Non plus moi individuellement, mais moi et les autres, moi et le réseau. Quelle est la part de ma pensée, dans notre processus de prise de décision collective?

Un nouvel organisme composé de plusieurs êtres humains et de technologie va apparaitre. Celui-ci sera sûrement capable de résoudre les crises, capable de limiter la consommation de ressources et le taux de natalité, capable de réguler les échanges d'informations qui sont à la base des échanges économiques, capable d'allouer les ressources à qui en a besoin, capable aussi d'éliminer les fauteurs de troubles et tous ceux qui ne se plieront pas aux nouvelles règles qu'il ne manquera pas d'imposer.

L'humanité en réseau, l'humanité coordonnée sera nécessairement plus puissante qu'une somme d'individus désunis ou limités à la communication rendue possible par nos 5 sens. Exactement de la même façon qu'une fourmilière et son organisation sont plus puissantes q'une fourmi seule. Une nouvelle ère? L'avenir de l'humanité est peut-être là? Un avenir un peu plus rose finalement que celui que nous prédisent les tenants de l'effondrement des civilisations ou de l'humanité? Mais un avenir que nous n'aurons pas vraiment choisi non plus.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

La fourchette électronique pour mieux manger

Les 10 inventions technos les plus incroyables du CES 2013

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.