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Le tartan, un symbole de soutien à la Nouvelle-Écosse après la tuerie de Portapique

Des foulards aux couvertures, le motif régional s'est retrouvé dans les publications de nombreuses personnes qui veulent offrir leur soutien aux habitants de la région.

Alors que les noms des victimes tuées lors des attaques meurtrières de dimanche en Nouvelle-Écosse émergent, les Néo-Écossais et les autres Canadiens en deuil font honneur à ceux qui ont perdu la vie lors de la tuerie de Portapique.

Jusqu’à présent, on compte parmi ces émouvants témoignages de soutien la formation d’une chaîne humaine réalisée par des résidents d’Upper Tantallon, en Nouvelle-Écosse, qui voulaient donner de l’amour à leurs agents locaux de la GRC, sous le choc à la suite de la mort de la constable Heidi Stevenson; un pilote qui a dessiné un cœur en volant avec son avion autour de la communauté secouée de Portapique, où de nombreux décès sont survenus; d’innombrables publications sur les réseaux sociaux; et à l’échelle nationale, une veillée virtuelle endossée par le premier ministre Justin Trudeau est prévue.

Des collectes de sociofinancement fournissent une aide financière aux personnes directement touchées par la fusillade. Un GoFundMe pour enterrer la défunte famille Tuck et un autre pour soutenir le fils survivant des victimes Dawn et Frank Gulenchyn ont atteint leurs objectifs, grâce à la générosité de leurs proches et d’étrangers.

Les Canadiens trouvent aussi du réconfort dans la musique, avec un groupe Facebook consacré à la tradition des Maritimes des «partys de cuisine» — des jam-sessions informelles qui commencent par un moment de socialisation autour de la table de la cuisine — débordant d’émouvants hommages musicaux.

Une publication en particulier est appréciée en mémoire d’une victime: un solo de violon interprété par feu Emily Tuck, la jeune fille de 17 ans qui a été tuée aux côtés de son père, Aaron Tuck, et de sa mère, Jolene Oliver.

Plusieurs personnes ont commencé à utiliser les mots-clics #NovaScotiaStrong ou #NSStrong pour exprimer leur solidarité avec la province. Et au milieu de ces manifestations de peine, un symbole commun a émergé pour unir les Canadiens: le tartan bleu et vert de la Nouvelle-Écosse, un motif régional aux racines historiques profondes, est porté avec fierté par les gens à travers le pays et dans le monde entier.

Le chirurgien australien Dr Eric Levi a vécu et étudié à l’Université Dalhousie. L’un des premiers à arborer le tartan en hommage, le spécialiste de la santé a déclaré au HuffPost Canada qu’il voulait exprimer son amour envers la province qu’il appelait autrefois son «chez-soi».

Le Dr Eric Levi a partagé une photo de lui portant un tartan et un masque facial, à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie en Nouvelle-Écosse.
Dr. Eric Levi
Le Dr Eric Levi a partagé une photo de lui portant un tartan et un masque facial, à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie en Nouvelle-Écosse.

«Ayant vécu là-bas, je sais que les Néo-Écossais forment une communauté soudée et forte qui s’en sortira», a-t-il déclaré. «Je vais faire tout ce que je peux pour les soutenir depuis l’autre bout du monde.»

La propriétaire d’une entreprise locale, Miriah Kearney, a également revêtu le tartan. La fondatrice de My HOME Apparel, basée en Nouvelle-Écosse, qui a fait des t-shirts à l’effigie de la ligne accrocheuse du premier ministre provincial, «Stay the blazes home», s’est engagée à faire un don de 10 000 $ aux familles des victimes au lieu de concevoir un t-shirt #NovaScotiaStrong ou #NSStrong.

Une résidente de la Nouvelle-Écosse a raconté comment sa couverture en tartan lui a donné du réconfort en ces temps troublés.

«Accueillant et réconfortant. Approprié parce que c’est ainsi que nous sommes, en tant que Néo-Écossais. N’oubliez pas cela», a-t-elle tweeté. «Nous passerons à travers cela avec le même courage que nous montrons toujours aux autres.»

L’équipe de football de la LCF d’Ottawa a fait une déclaration puissante à propos de ce motif.

«Aujourd’hui, notre plaid est le tartan de la Nouvelle-Écosse. Nos couleurs sont le bleu et le blanc», a tweeté les Redblacks d’Ottawa.

Le médecin-hygiéniste en chef de la province, le Dr Robert Strang, a rendu un hommage silencieux mais chargé de sens en portant une cravate en tartan lors de sa mise à jour sur la COVID-19 lundi. Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, arborait un mouchoir en tartan à côté de lui et a appelé les Néo-Écossais à faire le deuil des victimes de la tuerie, tout en suivant les consignes de distanciation sociale.

«Une écharpe en tartan de la Nouvelle-Écosse, attachez-la autour d’un arbre», a-t-il suggéré comme alternative au rassemblement physique lors de la conférence de presse. «Ou si vous n’avez pas de tartan, la suggestion est un ruban bleu. Vous pouvez même mettre cela dans votre fenêtre ou sur votre balcon.»

Certains utilisent des écharpes et des tissus en tartan pour recouvrir leurs galeries, comme signe visible de réconfort pour la province, ainsi que des autocollants aux fenêtres pour répandre l’espoir.

Avant même la proposition du premier ministre, l’Haligonienne Caroline Dobson a été l’une des premières à suggérer sur Facebook qu’attacher une écharpe bleue autour d’un arbre pouvait commémorer les vies perdues lors de la fusillade, en utilisant son tartan pour donner l’exemple.

Un message de soutien est même venu d’aussi loin qu’à Hawaï: Amy Asam est une Canadienne originaire de Truro, en Nouvelle-Écosse, qui a été émue par la tragédie dans sa province d’origine.

«Notre tartan est exposé et nos lumières sont allumées ici... nos [coeurs] sont là avec vous tous et avec les amis et familles touchés», a-t-elle écrit sur Facebook.

Amy Asam

Les animaux de compagnie se sont également joints aux hommages; des chiens arborent le tartan et s’étendent sur des couvertures en tartan pour montrer la solidarité de leurs propriétaires avec les Néo-Écossais.

D’autres Canadiens, qui ne possèdent pas de tartan, ont choisi de porter des vêtements qui montrent leur attachement envers cette province qui leur est chère.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l’anglais.

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