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À la défense de Samuel le Sucré

Je l'aime bien moi, Sugar Sammy. J'aime son humour parce qu'il me fait penser à Yvon Deschamps. Vous savez, cette manière qu'avait Deschamps de nous faire prendre conscience d'un problème social en poussant l'absurdité de ses personnages jusqu'à l'intolérable.
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Je l'aime bien moi, Samuel le Sucré. J'aime son humour parce qu'il me fait penser à Yvon Deschamps. Vous savez cette manière qu'avait Deschamps de nous faire prendre conscience d'un problème social en poussant l'absurdité de ses personnages jusqu'à l'intolérable. À travers les discours du misogyne fini, du raciste bête et du travailleur servile, Deschamps met en lumière l'oppression et la marginalisation vécues par ceux qui ne sont pas du bon sexe de la bonne race ou de la bonne classe.

Eh bien! Pour moi, en critiquant les actions de l'Office de la langue française, Samuel le Sucré défend ceux qui ne sont pas de la bonne langue, les francophones en Amérique du Nord. Oui, oui vous avez bien lu, monsieur Sucré défend la minorité francophone canadienne. Si vous ne vous en êtes pas aperçus, c'est que vous ne comprenez rien à l'ironie.

Au Québec, les anglophones représentent un peu plus de 8% de la population et la part de financement public des établissements universitaires anglophones est de 29%. Il y a 23 établissements de santé anglophones, dont le CUSUM qui a coûté approximativement 2,4 milliards $. Quand monsieur Sucré incarne l'anglophone méprisant envers les lois linguistiques et le projet souverainiste, il ne le fait sûrement pas pour défendre la minorité anglophone. Il n'est pas bête à ce point. Il le fait par ironie. Il sait qu'au 20e siècle, les Québécois ont dû se battre pour faire leur place dans une société où le capital et le travail étaient pensés et dirigés par des anglophones pour des anglophones. L'objectif de Samuel le Sucré, à travers sa critique absurde des lois linguistiques, est de faire prendre conscience aux francophones que leur situation est encore précaire au Canada.

Dans sa démarche artistique, il va encore plus loin poussant l'audace jusqu'à nier sa propre identité. En effet, pour bien démontrer la prédominance de l'anglais et le pouvoir qu'exerce cette langue sur les autres communautés linguistiques, il a choisi de changer son propre nom, passant de Samir Khullar à Sugar Sammy. L'ironie atteint là un niveau inégalé qui ferait rougir Deschamps lui-même. Après cela, laisser entendre que Samuel le Sucré est francophobe ce serait une insulte à son intelligence.

En terminant, cher Samuel, je te dirais qu'il faut faire un usage parcimonieux du sucre, à la longue ça fait carrier les dents et ça donne mauvaise haleine, en dose trop importante ça peut aussi donner mal au cœur

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