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«Star Wars: The Rise of Skywalker»: miser sur des valeurs sûres

Notre critique (sans divulgâcheurs) de l'ultime épisode de la saga Skywalker...
Lucasfilm

Les grandes qualités cinématographiques de The Last Jedi seront, peut-être, reconnues un jour à leur juste valeur. En attendant, le huitième épisode de la série Star Wars a tellement divisé les fans que le film suivant, Solo: A Star Wars Story (sorti en salles à peine cinq mois plus tard), avait performé bien en deça des attentes au box-office, forçant Disney à revoir ses plans pour l’ultime épisode de la saga Skywalker.

Le mot d’ordre fut visiblement prudence pour The Rise of Skywalker. J.J. Abrams s’est retrouvé de nouveau dans la chaise du réalisateur pour donner aux fans exactement ce qu’ils désirent. Rien de plus, rien de moins.

Heureusement, ce dernier s’est gardé une petite gêne, et n’a pas calqué pour une troisième fois le scénario de A Hew Hope (comme ce fut le cas pour The Force Awakens et son Star Trek de 2009), ni même celui de Return of the Jedi, d’ailleurs - même si les clins d’oeil et les références abondent ici en quantité industrielle.


Les valeurs sûres

Il n’y a évidemment rien de mal, à la base, à vouloir faire le bonheur de son public. Mais dans The Rise of Skywalker, plusieurs décisions semblent entrer en conflit direct avec elles-mêmes, et cachent souvent mal toute la retenue que J.J. Abrams a dû s’imposer.

The Rise of Skywalker démarre sur les chapeaux de roue et offre une entrée en matière pour le moins trépidante. Les quelque trente premières minutes du film défilent à vive allure, et Abrams entretient sans aucune difficulté le vif sentiment d’urgence qui habite ses personnages, en plus d’exceller dans les scènes les plus sombres, lesquelles flirtent parfois avec l’horreur.

Les différents peuples de la galaxie sont sur le point de faire face à une menace sans précédent. Le temps file, et la résistance aura beaucoup à faire pour empêcher ce qui paraît de plus en plus inévitable.

Nous suivons alors les héros aux quatre coins de la galaxie, tandis qu’ils tentent de mettre la main sur l’objet qui pourrait leur permettre de jouer de nouveau les trouble-fêtes.

La quête demeure enlevante, les affrontements épiques, l’univers bien développé, les images à couper le souffle, et Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac et Adam Driver campent de nouveau leur personnage respectif avec toute la conviction voulue.

Mais J.J. Abrams peine néanmoins à maintenir ce rythme et à capitaliser sur la gravité de la situation. Trop souvent ce dernier fait marche arrière et tourne le dos aux fatalités de la guerre à finir qu’il met en scène après nous avoir fait craindre le pire, ou souligné l’important prix à payer pour que les protagonistes puissent aller de l’avant.

Rien n’est irréversible (pour les héros, du moins) dans The Rise of Skywalker. Un détail qui finit inévitablement par influencer notre rapport au spectacle qui défile sous nos yeux, et nous faire un peu trop anticiper la suite des choses.

Ainsi, même s’il déploie l’artillerie lourde (littéralement) et multiplie les actes de bravoure, les explosions et les retours à la vie, le dernier acte apparaît un peu trop télégraphié, et toute impression de danger est malheureusement vite évacuée.


Boucler la boucle

Abrams boucle néanmoins la boucle avec une dernière scène chargée émotionnellement, et surtout très symbolique.

Mais là où The Last Jedi se positionnait habilement entre rejet et respect des traditions pour tenter de surprendre - et surtout de provoquer - le spectateur, The Rise of Skywalker mise impunément sur la nostalgie, sur les valeurs sûres, et clôt cet important chapitre de l’histoire du cinéma en limitant les surprises (bonnes ou mauvaises).

The Rise of Skywalker demeure une production à grand déploiement exécutée dans les règles de l’art. J.J. Abrams récolte ce qui avait été semé dans les épisodes précédents, continue d’élargir les possibilités liées à la Force, confirme plusieurs théories, et revient sur les choix les plus controversés de son prédécesseur sans, heureusement, les renier totalement.

Mais trop d’enjeux sont aussi traités de façon superficielle, et trop souvent le réalisateur rate une belle opportunité d’amener la saga ailleurs.

Bref, une finale suffisamment efficace, mais pas transcendante.

«Star Wars: The Rise of Skywalker» prend l’affiche partout au Québec le 19 décembre.

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