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«Spider-Man: Far From Home»: les forces et les limites du MCU

Les fans qui étaient impatients de voir Mysterio faire ses débuts au grand écran auront droit à LA scène d’anthologie dont ils ont toujours rêvé, mais...
Marvel Studios

Spider-Man: Far From Home avait la tâche aussi lourde qu’ingrate de faire suite au gargantuesque Avengers: Endgame. Et définitivement, ce nouveau volet des aventures de l’homme-araignée (toujours réalisé par Jon Watts) s’impose comme un film de transition dans le Marvel Cinematic Universe (MCU).

Ce 23e long métrage s’avère d’ailleurs beaucoup moins chargé sur le plan de l’action et utilise assez bien au départ les événements des deux derniers Avengers pour poursuivre l’évolution de Peter Parker (Tom Holland, impeccable une fois de plus), ou plutôt des problèmes de Peter Parker.

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Tony Stark n’étant plus là pour lui servir de mentor, Peter se retrouve dans une position où, du haut de ses seize ans, on lui demande d’incarner l’héritage d’un héros vénéré dans le monde entier pour avoir ramené à la vie quelque quatre milliards d’êtres humains.

De son côté, le jeune homme voudrait bien s’éloigner momentanément de la vie de super-héros, et profiter d’un voyage scolaire en Europe pour conquérir le coeur de MJ (Zendaya).

Évidemment, l’arrivée soudaine d’une nouvelle menace cataclysmique et d’un héros disant venir d’une autre dimension compliquera quelque peu les choses pour l’adolescent.

Dans les coulisses du MCU

Far From Home se situe aux antipodes de son prédécesseur (Spider-Man: Homecoming), alors que le soin qui était précédemment accordé au développement des enjeux dramatiques laisse ici la place à un discours et une réflexion sur les rouages mêmes du MCU.

Marvel n’aurait d’ailleurs pu choisir de meilleur moment pour transposer Mysterio (Jake Gyllenhaal, charismatique à souhait) au grand écran, surtout qu’il est grandement question ici de la nouvelle en tant que spectacle, de la manipulation des faits, et de la naissance des héros et des méchants dans l’oeil du public.

En se vautrant dans les apparences trompeuses et les illusions jusqu’à la toute fin de la deuxième séquence post-générique, Marvel va jusqu’à se vanter ici d’avoir si bien joué ses cartes au cours des onze dernières années que le studio peut désormais amener son public où bon lui semble et lui faire croire tout ce qu’il veut.

Mais autant le geste pourrait paraître arrogant, autant la clairvoyance et les choix des scénaristes Chris McKenna et Erik Sommers finissent par le rendre fascinant et audacieux.

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Et Spider-Man dans tout ça?

Il n’y a pas si longtemps, Spider-Man occupait beaucoup plus de place dans la culture populaire que la boîte qui l’a créé. Aujourd’hui le super-héros n’en est plus qu’un parmi tant d’autres dans un univers cinématographique pouvant autant s’avérer ici un atout qu’un boulet.

En fait, Spider-Man est désormais dépendant du Marvel Cinematic Universe.

Le jeune héros doit composer avec les conséquences d’événements s’étant notamment produits dans Captain Marvel, Civil War et le premier Iron Man. Et la façon dont les deux scénaristes tissent certains liens avec ces événements demeure, certes, assez impressionnantes.

Plus que jamais, le MCU peut être considéré comme une série télé si imposante qu’elle devait être projetée sur grand écran. Et dans cette optique, Spider-Man: Far From Home fait office d’entre-deux. Une méga production tout à fait respectable, appliquant une formule gagnante à la lettre, et réservant son lot de bonnes idées et d’excellents moments, mais dont le rôle est avant tout de marquer une pause, de servir de pont entre Endgame et la prochaine phase.

Oui, les fans qui étaient impatients de voir Mysterio faire ses débuts au grand écran auront droit à LA scène d’anthologie dont ils ont toujours rêvé.

Oui, un personnage important fait enfin son entrée dans le MCU en toute fin de parcours.

Mais certains enjeux dramatiques - notamment en ce qui a trait à la progression du héros - auraient dû avoir un impact beaucoup plus significatif.

De sorte qu’en bout de ligne, malgré toutes les qualités que nous puissions relever, nous ne pouvons que nous demander ce qui en aurait été si le film n’avait pas été pensé en tenant compte avant tout des 22 longs métrages de plus de deux heures l’ayant précédé, et des dizaines qui suivront.

Spider-Man: Far From Home prend l’affiche partout au Québec le 2 juillet.

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