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Sortir la souveraineté du confort et de l'indifférence

Le PQ et les autres partis au Québec veulent-ils entrer dans l'ère d'une démocratie énergique du XXIe siècle ? Cette démocratie nouveau genre, émanant de notre culture déjà si originale en Amérique du Nord, doit devenir innovante afin de saisir les opportunités de se réformer par le numérique.
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Le thème : Le confort et l'indifférence de Denys Arcand, que j'avais évoqué lors de la dernière campagne électorale provinciale concernant une grande réforme démocratique à envisager, pourrait maintenant s'appliquer au présent dilemme du Parti québécois qui aura cours dans les prochains mois.

On le sait le documentaire de 1981 traitait de la peur du risque politique des Québécois face à la souveraineté, mais peut-on dire que la suite de l'échec de l'élection de 2014 au PQ s'entreprendra avec ses mêmes réflexes (ex : nouveau chef sans changement radical) et le même chemin confortable que celui choisi depuis 15 ans ? Le PQ est-il devenu si frileux face à la souveraineté et à la nouveauté, comme dans le documentaire d'Arcand, qu'il préfère le confort du pouvoir en tant que bon gouvernement, au lieu d'assumer la souveraineté clairement comme l'ont fait Option nationale et Québec solidaire ?

Il n'est pas rare que l'on qualifie ce Québec post-Révolution tranquille, dont le PQ a été un véhicule politique fort, dans un cycle : terne, cynique, d'une durable tradition de bipartisme ou qui gouverne à la petite semaine. Pour se référer aux accomplissements notoires de l'État tout en le modernisant, quelle serait la solution intégrée et mobilisatrice pour débloquer le PQ (ayant déjà incarné le changement par le peuple) et notre société vieillissante devenue indifférente à la politique et plus conservatrice face aux nouvelles idées ?

Si le PQ veut dépasser le stade d'un parti d'une génération, il devra aller chercher les jeunes à long terme et donc sortir de sa zone de confort. Il doit, entre autres, miser sur le numérique qui est devenu un incontournable pour une démarche efficace de promotion et d'échange d'idées en politique, nous n'avons qu'à citer les succès de la campagne d'Obama en 2008 pour nous en convaincre. Le Québec regorge de ses spécialistes en numérique et cette expertise est sous-utilisée par les différents partis.

En fait, on peut citer plusieurs articles et billets des derniers jours avec ce même fil conducteur demandant un nouveau projet de souveraineté, soit plus novateur, clair, moderne, ouvert ou coopératif:

- etc.

Je vois quelques réformes et orientations (proposées par différentes organisations civiles) qu'on devrait reconnaître également comme cruciales dans le contexte actuel tant au PQ que dans les autres partis : l'organisation de référendums d'initiative populaire balisés, le droit de vote à 16 ans, la révision de la Loi sur l'accès à l'information par la divulgation progressive des données publiques, l'instauration d'un mode de scrutin semi-proportionnel, l'établissement d'un mode de gouvernance transparente moins politisée et empreinte de plus d'imputabilité, le développement de compétences numériques pour tous, la valorisation d'un service civique chez les jeunes, l'expérimentation de projets d'«innovation démocratique» qui favorisent l'intelligence collective (pour développer notre adaptation au changement) et l'esprit de citoyenneté, etc.

Comment le paysage politique du Québec pourrait-il évoluer afin d'insuffler un nouveau dynamisme en la démocratie ouverte et convaincre un certain Denys Arcand de retourner aux urnes en reprenant confiance en la politique ? Certaines personnes allumées, avec raison, proposent une réforme démocratique majeure à l'échelle nationale québécoise (et municipale) pour combattre l'indifférence des électeurs et s'adapter au contexte de notre époque devenue numérique, plurielle, ouverte sur le monde et où l'individualisme est central.

En somme, le PQ et les autres partis au Québec veulent-ils entrer dans l'ère d'une démocratie énergique du XXIe siècle ? Cette démocratie nouveau genre, émanant de notre culture déjà si originale en Amérique du Nord, doit devenir innovante afin de saisir les opportunités de se réformer par le numérique. Un des moyens d'éviter la tentation du confort et de l'indifférence ne serait pas de créer une nouvelle alliance nommée Parti souverainiste, plus ouvert, moderne, coopératif et moins partisan, comme René Lévesque le voyait en 1968 ? Peut-on espérer un tel rajustement stratégique et politique à moyen terme ? Un tel élan nous permettrait-il d'entreprendre un nouveau cycle politique audacieux et rafraîchissant où notre démocratie se tournerait vers l'avenir et valoriserait sa jeunesse et sa fougue ? Les futurs candidats à la course à la chefferie du PQ et les autres chefs des partis souverainistes ont-ils cette vision de collaboration dans leur carton et voudront-ils laisser tomber certains tabous qui perdurent depuis trop longtemps ?

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