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Soirée électorale: une plainte contre l'échange entre Gilles Duceppe et son fils est rejetée

Non, cet échange n'a pas enfreint le principe d'impartialité, affirme l'ombudsman de Radio-Canada.
Alexis Brunelle-Duceppe et Gilles Duceppe, le 21 octobre dernier.
YouTube/Radio-Canada Info
Alexis Brunelle-Duceppe et Gilles Duceppe, le 21 octobre dernier.

Dans la couverture de la soirée des élections fédérales du 21 octobre dernier, une conversation a particulièrement retenu l’attention sur les ondes de Radio-Canada. Celle de l’ex-chef bloquiste Gilles Duceppe avec son fils Alexis Brunelle-Duceppe, nouvellement élu dans la circonscription de Lac-Saint-Jean.

Un beau moment père-fils, ont pensé plusieurs. Mais pas Sylvie Dépatie, une téléspectatrice qui a déposé une plainte à la société d’État. La plainte, déposée le 23 octobre, n’a finalement pas été retenue par l’ombudsman de Radio-Canada, Guy Gendron, apprend-on dans sa décision rendue publique ce vendredi.

Dans un premier temps, Mme Dépatie faisait valoir que la couverture était «inacceptable», qu’elle manquait «d’objectivité politique», qu’elle était «visiblement planifiée» et qu’elle cédait au «human interest», peut-on lire sur le site de Radio-Canada.

Mme Dépatie, qui précisera ne pas en avoir contre la présence de Gilles Duceppe durant cette soirée, reprochait également à la société d’État d’avoir assigné un journaliste à la soirée d’Alexis Brunelle-Duceppe, dans un comté «pas plus important qu’un autre».

Une réponse jugée insatisfaisante

Une première réponse de la direction de l’information de Radio-Canada, le 5 novembre, affirme que ce moment n’avait pas été planifié, qu’il n’aurait pas été approprié de taire le lien entre les deux hommes et que ce moment, «plus près du symbole que de l’anecdote» n’a occupé que peu de temps d’antenne. On précise: le segment consacré à M. Brunelle-Duceppe s’est étiré sur 6 minutes, la conversation père-fils occupant pour sa part 30 secondes de temps d’antenne.

“Soixante secondes d’une couverture qui ne relève pas de l’intérêt public mais d’un reality show, c’est soixante secondes de trop.”

- Sylvie Dépatie, demandant une révision de sa plainte

Cette réponse n’a pas satisfait Mme Dépatie, qui a choisi d’en demander une révision. «Soixante secondes d’une couverture qui ne relève pas de l’intérêt public mais d’un reality show, c’est soixante secondes de trop», plaide-t-elle.

Elle ajoute notamment que la couverture de la soirée électorale n’aurait pas dû tomber dans le «divertissement» ni «dans l’illustration, quelle que touchante puisse-t-elle être, d’une relation père fils qui relève de la vie privée».

Un échange qui n’enfreint pas les normes, dit l’ombudsman

La révision de l’ombudsman, en six points, réfute à nouveau les arguments de Mme Dépatie. Pour M. Gendron, la décision d’interroger Gilles Duceppe sur la campagne de son fils était justifiée. Il rappelle à ce propos que «les dispositions des Normes et pratiques journalistiques portant sur l’expression d’opinions personnelles s’appliquent au personnel journalistique de Radio-Canada, pas à leurs invités».

“Il se serait agi de n’importe quel autre parti politique, il aurait été tout aussi normal de présenter une scène semblable. En fait, j’estime qu’il aurait été incongru de faire autrement.”

- Guy Gendron, ombudsman de Radio-Canada

Pour lui encore, la décision d’envoyer un journaliste sur place ne représente pas un manquement, pas plus que celles de présenter une entrevue avec le nouveau député Brunelle-Duceppe, de montrer des images de Gilles Duceppe pendant l’entrevue ou de présenter l’échange père-fils.

Enfin, l’ombudsman souligne qu’«aucune section des Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada n’interdit de parler de l’aspect humain des choses» et que l’animateur Patrice Roy a ensuite recadré la conversation dans un contexte plus large. Cette conversation a été décrite par plusieurs médias comme un moment fort de la soirée, ajoute-t-il.

L’échange «n’a pas enfreint les Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada», conclut donc l’ombudsman, rejetant la plainte.

Pour revoir le segment consacré à la victoire de M. Brunelle-Duceppe ainsi que la conversation avec son père, rendez-vous à environ 3h08 dans la vidéo ci-dessous.

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