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Sleepy Hollow: sympathie pour le kitsch

C'est toujours mauvais signe, quand le téléspectateur pouffe de rire devant une série qui lui est présentée comme un drame. Mais dans le cas de, c'est plutôt un avantage
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C'est toujours mauvais signe, quand le téléspectateur pouffe de rire devant une série qui lui est présentée comme un drame. Mais dans le cas de Sleepy Hollow, c'est plutôt un avantage. Comme lorsque des adolescents regardent les films les plus gores possible pour s'en moquer ouvertement, et rire à gorge déployée lorsque la jeune femme seule à moitié nue se fait éviscérer au bord d'un lac.

La nouvelle série de la FOX, diffusée le lundi soir après Bones, comptait parmi les bouses annoncées de cette "rentrées" des séries. L'histoire est surréaliste: Ichabod Crane (Tom Mison), un soldat qui combattait pour George Washington, est tué au combat alors qu'il venait de décapiter un cavalier particulièrement résistant. Ce dernier n'est autre que "La Mort", un des Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, des personnages célestes mentionnés par la Bible.

Quelques 250 ans plus tard, Ichabod et ce cavalier, à présent sans tête, reviennent à la vie mystérieusement. La sheriff Abbie Mills (Nicole Beharie) et son patron doivent gérer cette résurrection du mieux qu'ils peuvent, entre surprises et résolutions de mystères les plus abracadabrants.

La série serait librement inspirée du livre La Légende de Sleepy Hollow de Washington Irving, qui a été publiée en 1820. On y retrouve le héros à l'improbable prénom, Inchabod Crane, et son ennemi le cavalier sans tête. Mais leur histoire a été transposée au 21ème siècle, une manie décidément bien populaire, que l'on retrouve aussi dans la série inspirée du film Psycho, Bates Motel.

C'est ce choix qui fait de Sleepy Hollow une série tellement ridicule qu'elle en devient agréable à regarder. Loin de traîner en longueur, le programme est surréaliste de bout en bout, comme s'il était sorti tout droit de l'esprit d'un enfant de 10 ans, à qui on aurait exaucé le souhait de voir son projet adapté sur le petit écran.

Des têtes de morts par ci, des prêtres aux pouvoirs magiques par là, tout ça à l'époque des mitraillettes et des téléphones intelligents: un délice pour les amateurs de série kitsch. Sans compter le terrifiant Cavalier Sans Tête (ou "La mort", pour les intimes), qui ressemble plutôt à un héros de jeu vidéo, avec son fusil à pompe et son semi-automatique, qu'un monstre qui hante les rêves des plus fragiles une fois la télévision éteinte.

Évidemment, la série n'est pas à regarder au premier degré. Peut-être même pas au second. Elle est bourrée de clichés, d'un mélange étrange entre éléments surnaturels et codes classiques du polar, et surtout, elle est drôle malgré elle. Mais n'est-ce pas rafraîchissant? Surtout lorsque s'annoncent pour ce mois de septembre des séries qui, malgré leur label "comédie", promettent d'ores et déjà des larmes de souffrance.

On en vient même à leur pardonner d'avoir utilisé la géniale chanson Sympathy For The Devil des Rolling Stones pour ouvrir et clore leur série. Par sympathie pour le kitsch.

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