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Pour ce sénateur de l'Arkansas, l'esclavage a été «un mal nécessaire» aux États-Unis

Tom Cotton a notamment dans son viseur un programme d'enseignement de l'histoire de l'esclavage aux États-Unis.
Tom Cotton, le sénateur de l'Arkansas
Tasos Katopodis via Getty Images
Tom Cotton, le sénateur de l'Arkansas

Des propos qui ne devraient pas apaiser les tensions dans l’Amérique de Trump, où se poursuivent depuis la mort de George Floyd les manifestations contre le racisme et les violences policières.

Le sénateur de l’Arkansas, Tom Cotton, a été à l’origine d’une nouvelle déclaration polémique ce dimanche 26 juillet dans une interview donnée à un journal local. Il évoquait alors notamment la façon dont l’esclavage devrait être selon lui enseigné à l’école. «Nous devons étudier l’histoire de l’esclavage et son rôle et son impact sur le développement de notre pays, car sinon nous ne pouvons pas comprendre notre pays. Comme l’ont dit les pères fondateurs, c’était un mal nécessaire sur lequel l’union a été construite», a-t-il déclaré avant d’ajouter: «L’union a été construite de manière, comme l’a dit Lincoln, à mettre l’esclavage sur la voie de son extinction ultime».

Selon lui, au lieu de dépeindre l’Amérique comme «un pays irrémédiablement corrompu, pourri et raciste», il devrait être considéré «comme une terre imparfaite avec ses défauts», comme «le pays le plus grand et le plus noble de l’histoire de l’humanité».

De la «propagande gauchiste»

Cette déclaration intervient alors que Tom Cotton soutient en ce moment un projet de loi visant à limiter les fonds des écoles qui enseignent un programme lié au Projet 1619, relatent nos confrères du HuffPost US.

Ce projet, qui fait référence à l’année où des esclaves africains ont été envoyés aux États-Unis, est en fait une série de textes écrits par des rédacteurs du New York Times et qui examinent l’histoire américaine de l’esclavage à l’aune de son rôle critique dans la construction du pays.

Selon Cotton, ce projet n’est autre que de la «propagande de gauchistes» qui distille de la «pourriture anti-américaine» dans l’esprit des élèves.

Ces déclarations ont suscité de nombreuses réactions, et notamment celle de Nikole Hanna-James, directrice du projet 1619, mais aussi le sénateur de l’Oregon, Jeff Merkley, ou même encore le rappeur Ice Cube.

«Si l’esclavage des biens mobiliers - l’esclavage héréditaire, générationnel, permanent, fondé sur la race où il était légal de violer, torturer et vendre des êtres humains à des fins lucratives - était un “mal nécessaire” comme
@TomCottonAR le dit, il est difficile d’imaginer ce qui ne peut pas être justifié quand la fin justifie les moyens.»

«“Le mal nécessaire” suggère que l’esclavage en valait la peine. Des millions de Blancs ont atteint la prospérité, alors c’est normal que des millions de Noirs aient été achetés, vendus, violés, fouettés? Permettez-moi d’être clair, l’esclavage n’était nécessaire dans aucun contexte - et le mal absolu dans tous les contextes.»

«Tom Cotton est un “mal non nécessaire”»

Le sénateur de l’Arkansas a beau estimer que les journalistes du New York Times n’ont pas le droit d’enseigner l’Histoire à des enfants, cela ne l’a pas empêché d’y publier une tribune polémique début juin. Il y proposait d’envoyer l’armée sur les manifestations qui ont suivi la mort de Georges Floyd.

L’article a été largement critiqué, déclenchant une vague d’indignation de la part d’employés du journal, pointant notamment des informations erronées. La publication s’est ensuite excusée, affirmant que l’article était en dessous de ses normes éditoriales, mais le rédacteur en chef James Bennet a alors démissionné.

Ce texte a été publié originalement sur le HuffPost France.

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