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Scandale Volkswagen: la bombe à fragmentation de l'automobile mondiale

AUTO - Faut-il encore rappeler l'affaire? La marque Volkswagen s'est fait attraper, les doigts plongés dans le pot de confiture de la tricherie. En cause: un mini logiciel qui régule les émissions de NOx de ses moteurs diesel en cas de contrôle.
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AUTO - Faut-il encore rappeler l'affaire? La marque Volkswagen s'est fait attraper, les doigts plongés dans le pot de confiture de la tricherie. En cause: un mini logiciel qui régule les émissions de NOx de ses moteurs diesel en cas de contrôle. L'affaire pourrait se solder par le mea culpa que Martin Winterkorn, le PDG du constructeur a fait hier, et par une colossale amende, même si les 18 milliards annoncés risquent d'être revus à la baisse après négociation. Mais le groupe VW risque d'être touché dans son ensemble, puisque le moteur incriminé, un 2l TDI de 150 ch est l'un des plus répandu dans la maison (on le retrouve chez Skoda, Audi et Seat) et qu'il a, en outre des déclinaisons dans d'autres puissances (140, 177, 184 et 190 ch). C'est donc le cœur de la motorisation de l'un des leaders mondiaux de l'auto qui est suspecté.

Volkswagen Passat, l'une des autos incriminées aux Etats-Unis © Volkswagen

Mais si l'on ajoute à ce qui est déjà un gros problème pour l'industriel, l'emballement du monde judiciaire (une class action est en cours aux Etats-Unis) et politique (Michel Sapin réclame une enquête européenne et la Corée exige des contrôles des voitures du groupe importées chez elle), la boule de neige qui s'est mise à dévaler la pente médiatique depuis 24h pourrait bien se transformer en avalanche pour l'ensemble de l'industrie automobile mondiale.

Des systèmes antipollution peu fiables

Parce que c'est tentant de tricher. Les ingénieurs motoristes de toutes les marques le reconnaissent en off depuis des années : les systèmes actuels de dépollution ne sont pas fiables et s'abiment avec le temps. D'où des pannes à répétition des vannes EGR, des systèmes de pièges à NOx et autres éléments mécaniques et électroniques destinés à faire rentrer les moteurs actuels dans le carcan des normes imposées aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. Du coup, le recours à un petit logiciel caché qui permet, le temps d'un contrôle d'homologation à ces fameuses normes, d'être en règle, et de polluer beaucoup plus le reste du temps, est alléchant, puisqu'il permet de ne faire fonctionner l'ensemble des systèmes que le temps des vérifications. Ne serait-ce que pour ne pas se retrouver avec des milliers de voitures en panne, suite à ces dysfonctionnements. Ce qui ferait mauvais genre. Une situation qui ne devrait pas s'arranger puisque, d'ici cinq ans, de nouvelles normes, plus sévères encore, leur seront imposées. Et pas seulement dans le domaine des NOx, mais aussi des rejets de C02, traqués par les normes actuelles et futures.

Des voitures honnêtes, mais forcément plus chères.

Le scandale VW pourrait donc toucher la plupart des autres constructeurs. Mais, une fois le pot aux roses découvert, les amendes infligées et les PDG auto-flagellés, que va t-il se passer ? Chacun retournera dans son département de recherches et développement pour tenter d'améliorer les choses et de fiabiliser les systèmes. Une recherche qui mettra du temps et coûtera cher. Passé un temps de moratoire obligatoire, sans lequel de nombreuses autos n'auront plus le droit de prendre la route, les nouvelles montures sortiront donc des usines sans tricherie, mais avec un surcoût de plusieurs milliers d'euros. Car à titre d'exemple, si les petites citadines vendues aujourd'hui ne sont plus disponibles en diesel, c'est parce que, pour ne pas (trop) polluer, elles devraient encaisser un surcoût de 3690 dollars, ce qui, pour une auto vendue 14 700 dollars équivaut à une hausse de 25%. On imagine la somme supplémentaire que représentera, pour l'acheteur final, une voiture réellement propre et sans tricherie. Un acheteur qui, notamment en France profite plutôt, pour le moment, du taux de rejet de C02 exceptionnellement (et peut-être faussement) bas de la voiture qu'il achète. Il lui permet de ne pas payer de malus écolo qui, de 221 à 11 808 dollars alourdirait largement son addition. Au final, le scandale VW risque donc d'éclabousser l'ensemble des marques automobiles, mais risque aussi de faire exploser le budget automobile des conducteurs.

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