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Le début d’un temps nouveau… en santé

Pour la première fois, j'aurais tendance à croire que la démarche de notre actuelle ministre de la Santé offre des possibilités de réalisation, malgré l'ampleur de la tâche.
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Nos grands poètes auront eu raison de chanter: «C'est le début d'un temps nouveau». Nous, en santé, nous pourrons dire: Merci madame la ministre.
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Nos grands poètes auront eu raison de chanter: «C'est le début d'un temps nouveau». Nous, en santé, nous pourrons dire: Merci madame la ministre.

Stéphane Venne l'a écrit et René Claude en a fait un succès en 1970. La mythique chanson C'est le début d'un temps nouveau aura mis tout près de 50 ans avant de se concrétiser, du moins en santé. Parce qu'il faut bien l'admettre, l'arrivée de la ministre McCann a marqué la fin d'un règne et le début d'un nouveau.

Alors que nous avions connu un ministère hermétique, ultra centralisateur qui, au fil des 50 dernières années était devenu quasiment monarchique, voilà qu'arrive une ministre qui n'a pas mis longtemps à annoncer ses couleurs. Et l'entreprise est un gigantesque défi. La ministre McCann invite tous les acteurs du milieu à entreprendre le dialogue afin de reconstruire un système à partir de la base, rien de moins.

J'ai écrit 36 livres sur divers problèmes de santé avec différents spécialistes, dont deux livres sur notre système de santé (l'un avec le regretté Dr Augustin Roy: Permettez-moi de vous dire aux éditions du Méridien en 2001 et l'autre: Révolutionner les soins de santé, c'est possible aux Éditions Trois-Pistoles en 2012). J'ai aussi signé plusieurs dizaines d'articles depuis dans différents médias (Actualité médicale, HuffPost Québec et Revue Médecin en France), mais pour la première fois, j'aurais tendance à croire que la démarche de notre actuelle ministre offre des possibilités de réalisation, malgré l'ampleur de la tâche.

Les réalisations

L'un des éléments qui éveille mon optimisme est ce qu'on pourrait appeler: les gages du passé. Même s'il n'est pas si lointain, et peut-être surtout parce qu'il n'est pas lointain, il faut admettre qu'à l'aube de six mois d'exercice du pouvoir, la ministre a déjà quelques réalisations à son actif, que personne n'aurait même osé espérer la veille des élections.

J'en dénombre au moins trois. Le premier s'est fait rapidement sentir. Elle a réussi à changer du tout au tout le climat qui régnait depuis belle lurette au ministère. C'était un climat d'affrontement et de zizanie dans lequel tous se considéraient comme des victimes du puissant MSSSQ. Comme par un coup de baguette magique, le climat s'apaisa subitement, laissant place dans un premier temps à l'incrédulité de certains et dans un deuxième temps à l'attente de signaux plus clairs.

Sa deuxième grande réalisation fut celle sur laquelle tous ses prédécesseurs s'étaient cassé les dents: le dossier des «super-infirmières». Encore ici, alors que ce débat avait créé les dissentions et les guerres de clans depuis près d'une décennie, l'arrivée des «super-infirmières» fut acceptée de tous les corps professionnels et saluée de la population en deux temps, trois mouvements.

Et la troisième de ses réalisations fut de se tenir debout devant Ottawa et ses milliards en l'avertissant bien que le Québec avait son propre système d'assurance-médicaments (qui, d'ailleurs, fêtera en juin les 30 ans de sa fondation au Québec). Bien des ministres se sont agenouillés pour bien moins devant un gouvernement fédéral libéral qui s'en va bientôt en élection et qui aurait bien envie de servir à l'ensemble des Canadiens la promesse d'un régime canadien d'assurance-médicament.

Et les engagements

Voilà que notre nouvelle ministre ne nous propose rien de moins que de rebâtir le système à partir de la base.

Cette base, ces assises, le pourquoi de tout ce système qui englobe près de la moitié des budgets de la province, ce sont les patients.

C'est une vérité de La Palice que s'il n'y avait pas de malades, nous n'aurions pas besoin d'un système d'assurance-maladie. Pourtant cette vérité ne semble pas avoir été comprise par les prédécesseurs de la ministre McCann. Dans cet article Mais où donc est le patient?, j'écrivais: «C'est le patient qui devra trouver sa place réelle et exprimer ses opinions s'il veut cesser d'être condamné à accepter l'inacceptable!»

Alors quand notre ministre nous dit dans la même phrase qu'elle veut que tous les acteurs se parlent et qu'elle veut reconstruire le système à partir de la base, permettez-moi d'exprimer mon enthousiasme.

Surtout lorsque cette même personne a réussi à régler les trois problèmes cités d'entrée de jeu: le climat au MSSSQ, les «super-infirmières» et la défense sans équivoque de la juridiction de la santé au Québec.

Ces trois problèmes qui ont semblé, souvenons-nous, insolubles pendant si longtemps. Finalement peut-être qu'un bureau des usagers verra le jour pour initier et enraciner une fois pour toute le dialogue entre la base et le ministère.

Alors nos grands poètes auront eu raison de chanter: C'est le début d'un temps nouveau et nous, en santé, nous pourrons dire: Merci madame la ministre.

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