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Santé et développement durable: une expérience à l'ONU

J'ai récemment assisté activement à une rencontre au siège de l'ONU portant sur les objectifs de développement durable (ODD). Cette rencontre marquait la moitié du chemin parcouru par les 69 pays du groupe de travail avant que les objectifs finaux soient présentés à l'Assemblée générale en 2014. Je vous partage mon expérience et quelques réflexions.
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Je suis une étudiante en médecine de 2e année à l'Université de Montréal, et je suis activement impliquée au sein de la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ) et de sa branche internationale, IFMSA-Québec. Mon mandat premier est de représenter et de défendre les intérêts des 3 700 étudiants en médecine du Québec, autant localement qu'internationalement autour des enjeux culturels, sociaux et mondiaux de la santé.

J'ai récemment assisté activement à une rencontre au siège de l'ONU portant sur les objectifs de développement durable (ODD) à titre de déléguée pour la Fédération internationale des associations d'étudiants en médecine (IFMSA). Cette rencontre marquait la moitié du chemin parcouru par les 69 pays du groupe de travail avant que les objectifs finaux soient présentés à l'Assemblée générale en 2014. Je vous partage mon expérience et quelques réflexions.

Depuis mon entrée en médecine et même avant, je m'intéresse aux enjeux globaux et politiques de relations internationales. Plus récemment, j'ai développé un intérêt marqué pour le lien unissant les enjeux de santé mondiale à ceux du développement, avec un certain penchant pour les changements climatiques et la place importante de la jeunesse. J'ai lu beaucoup, j'ai assisté à de nombreuses conférences et j'ai donné des ateliers de formation ici et là. J'avais la motivation de pousser cet intérêt encore plus loin, de renforcer mes habilités de lobbying et de saisir davantage les enjeux auxquels je ferai face en tant que médecin au 21e siècle. C'est un peu ainsi que je me suis retrouvée à cette rencontre de l'ONU, entourée d'étudiants en médecine aussi passionnés que moi.

Les objectifs de développement du millénaire (ODM) tirent à leur fin en 2015 et la communauté internationale est à la recherche d'une nouvelle série d'objectifs qui répondront aux enjeux de notre monde. Les ODM n'étaient pas sans failles et plusieurs critiqueront leur côté fermé et exclusif, leurs indicateurs incapables de mesurer la complexité du progrès accompli et la nature qualitative des programmes. Cela renforce le besoin de développer de meilleurs indicateurs de progrès tenant compte de la santé des citoyens, d'où la demande, notamment, d'un intérêt soutenu dans le domaine de la recherche en santé mondiale.

Le développement durable s'appuie sur trois piliers: l'environnement, l'économie et la société. De ma perspective d'étudiante en médecine, la santé est un enjeu qui transcende ces piliers. Elle se doit donc d'être centrale aux discussions. En tant que successeurs des ODM, les ODD offriront un cadre de travail adopté universellement pour les politiques de développement global des 15 à 30 prochaines années. Ils semblent être une partie de la solution aux grands enjeux du 21e siècle, tels que les changements climatiques et les maladies non transmissibles (incluant la santé mentale).

Les ODD doivent être universels. Toutefois, contrairement aux ODM, ils doivent pouvoir être applicables dans tous les pays et non seulement dans les pays à faible et moyen revenus. Les objectifs doivent aussi être de nombre limité, faciles à comprendre, mais tout en étant réalistes et capables de générer des fonds de la part de donateurs et des gouvernements. Les détails sur les objectifs mêmes sont peut-être moins importants que la façon dont le progrès sera mesuré et dont la redevabilité des gouvernements envers leurs citoyens sera assurée.

Je trouvais également intéressant de voir comment la jeunesse était si souvent mentionnée, mais pourtant si rarement entendue lors des discussions. Cette jeunesse est composée de citoyens passionnés et créatifs, d'êtres humains professionnels et énergiques. Des idées innovatrices meublent nos têtes. Le futur dont nous parlons commence aujourd'hui, et une jeunesse vibrante et politiquement engagée est nécessaire au succès des objectifs de développement durable. Nos voix sont essentielles dans le développement des objectifs liés à la promotion de l'équité et de la santé dans le monde d'après 2015. La jeunesse constitue la moitié de la population globale, et il s'agit de notre futur. Nous devons être impliqués.

Si nous voulons faire face aux changements climatiques de manière intelligente et durable, nous devons investir temps et énergie dans la réussite de ces objectifs. Ils pourraient être l'un de nos outils les plus puissants, qui tiendront à la fois compte de l'environnement, de la société, de l'économie, et par ricochet de la santé. J'espère voir les communautés d'ici tirer force de ses nombreux esprits créatifs et brillants, afin d'innover et résoudre les questions complexes soulevées par le développement durable, les enjeux climatiques, l'instabilité économique.

Finalement, en tant que futur médecin, je souhaite que nos instances décisionnelles adoptent une approche de «la santé dans toutes les politiques». Je souhaite se voir mettre en place un meilleur système de collecte de données. Je souhaite que la santé et les changements climatiques soient plus souvent étroitement liés. Je souhaite que nos étudiants soient engagés dans cette discussion interdisciplinaire.

Après tout, la santé est tellement plus que juste la médecine.

J'aimerais saluer les autres membres de la délégation d'IFMSA avec qui j'ai partagé cette expérience enrichissante: Michaël Kalmus-Eliasz (Angleterre), Kimberly Golding Williams (Canada), Anneleen Boel (Belgique), Rispah Walumbe (Niger), Neil De Laplante (Canada), Gerald Makuka (Tanzanie), Laura Bertina (États-Unis) and Dr. Aliye Runyan (États-Unis).

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