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Sandrine Bisson: «Je suis une actrice qui n’a pas d’orgueil»

Sandrine Bisson fait partie de ces actrices au talent naturel qui, chaque jour, prend le temps de savourer sa chance de faire le métier qui la fait vibrer...
Courtoisie

Elle a reçu l’Iris de la meilleure interprétation féminine, rôle de soutien pour le film 1991. Elle fait partie de la distribution de la nouvelle série de Serge Boucher, Fragile, ainsi que dans Épidémie. Elle foule les planches de théâtre, fait de plus en plus de cinéma et pourtant, elle doit demander aux techniciens d’éloigner les micros de son petit cœur qui bat la chamade lors de chaque premier jour de tournage. Sandrine Bisson fait partie de ces actrices au talent naturel qui, chaque jour, prend le temps de savourer sa chance de faire le métier qui la fait vibrer.

Sur le plateau de tournage de Gallant

Sandrine Bisson sera également de la distribution du long métrage Gallant : Confessions d’un tueur à gages. Un film dans lequel elle tient, pour la première fois, le rôle «d’une amoureuse», et pas n’importe laquelle: celle de l’un des tueurs à gages les plus prolifiques que le Québec ait connus, interprété par le talentueux Luc Picard.

«Je ne croyais jamais jouer l’amoureuse, explique-t-elle en riant. Je n’ai pas le casting d’une Juliette. Mais ici, mon personnage est là pour représenter l’espoir d’un bonheur qui pourrait être possible. C’est léger, ce n’est que du plaisir entre eux. C’est de l’amour pur, pur, pur.»

Doucement, son personnage de femme bien sérieuse viendra s’immiscer dans le complot, désirant ainsi déroger de sa vie monotone et structurée. «C’est une fille disciplinée qui fait du vélo de route, ajoute la comédienne. Elle amène Gallant ailleurs, c’est la raison pour laquelle il en tombe amoureux. Et elle tombe amoureuse de lui, car c’est un être tellement bourré de mystère.»

Ce personnage se trouve à mille lieues de celui - légendaire - de son hystérique maman dans la trilogie de Ricardo Trogi. Elle explique d’ailleurs que son rôle est ici de mettre en lumière le personnage de Gallant, que c’est pour elle une autre façon de travailler et qu’elle adore ça.

«Ici, je ne suis pas du tout comique. Je ne suis pas habituée de jouer ce genre de personnage. J’ai trouvé ça facile pourtant, je l’ai même dit à Luc [Picard], qui lui n’était pas d’accord (rires). Pour moi, interpréter ce personnage, c’est calme, c’est doux. J’ai comme l’impression que je ne joue pas. C’est autre chose.»

Jouer avec Luc Picard, justement, ajoute à la beauté de ce cadeau qu’elle s’est vu offrir. «Il est impressionnant, dit-elle. Tout comme son personnage qui est fermé, mais ouvert en même temps. C’est facile de jouer avec lui, c’est un acteur, un vrai de vrai. C’est aussi facile de jouer l’amour avec lui, car dans la vie, j’aime Luc Picard, je trouve que c’est un bon réalisateur et un bon gars. J’étais vraiment heureuse quand il m’a appelée pour m’offrir ce rôle.»

Au petit et au grand écran

N’offrez plus de rôles de mère endeuillée à Sandrine Bisson, car l’actrice a eu le mandat d’interpréter non pas une, mais bien deux femmes vivant cette tragédie au cours de la dernière année. Sur les planches de théâtre tout d’abord, puis dans la série « Fragile » qui devrait être disponible sur la plateforme ICI TOU.TV EXTRA sous peu. Une série dramatique fort attendue mettant entre autres en vedette Marc-André Grondin.

« Il y avait tout le côté beau et le côté sombre dans cette série, dit-elle. On se promenait dans le temps et tout était dans le non-dit. Et ça, c’est d’une richesse pour un acteur! Tu dis des mots, mais ce ne sont pas les mots que le personnage pense. Tout est dans le regard, dans le non-dit. C’est du double sens tout le temps. »

Sur ce plateau, la comédienne a, entre autres, vécu une incroyable connexion avec la jeune comédienne Juliette Gosselin dont le personnage, au fil de l’intrigue, en vient à être considéré comme sa fille.

«Il y a plusieurs enjeux dans cette série, dont celui qui fait se demander : jusqu’où va le pardon? C’est beau», ajoute celle que l’on verra aussi dans le film Top coiffeuse, le prochain film écrit par Anik Jean (sa grande amie). Un projet dont le tournage n’a pas encore débuté, mais qui lui fera partager l’écran avec Patrick Huard. Et un beau personnage qui contient «beaucoup d’elle, poussé un peu, mais toujours en vérité».

«C’est un beau personnage, une coiffeuse qui revient de loin et qui participe à un concours. C’est presque un documentaire. Je ne sais pas comment Anik fait, mais elle écrit vraiment bien et elle a compris quelque chose. Parfois j’arrête de lui parler, car j’ai peur qu’elle écrive ce que je dis dans son film, mes réactions à certaines situations qui sont parfois anormales, entre autres.»

Outre son rôle d’infirmière dans la série Épidémie dont elle se garde bien de dévoiler l’intrigue et la série Léo, dans laquelle elle vient remplacer Anne Dorval, on reverra aussi la comédienne dans la websérie L’écrivain public, dans laquelle elle joue une jeune handicapée. «Ça va tellement chercher des affaires loin. C’est très triste.»

Quant à son prix d’interprétation remporté lors du dernier Gala Québec Cinéma, elle explique qu’il se veut plutôt un moment placé dans son livre d’histoires qu’une preuve de sa consécration.

«Ça tient plutôt à un moment. C’est un objet. Quand ça ne va pas, je le regarde et ça me rassure un peu. Parce que ça ne va pas tout le temps. Cet objet me dit que j’ai fait quelque chose de bon. Mais je ne m’assois jamais là-dessus. Ce sont de beaux moments qui restent dans mon livre d’actrice et de femme. Mais ça ne change rien en dedans de moi, même si c’est le fun d’écrire ça dans sa vie : l’amour de mes pairs finalement.»

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