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Salma Hayek se vide le coeur à propos d'Harvey Weinstein

Il aurait été infernal avec elle sur le tournage de «Frida».

C'est dans un long texte publié mardi dans le New York Times que Salma Hayek se vide le coeur à propos d'Harvey Weinstein. Elle y explique que pendant des années, Harvey Weinstein «était son monstre.»

Si cet automne, l'actrice s'était fait approcher par des journalistes et différentes sources comme son amie Ashley Judd, elle a d'abord refusé de parler.

«Je me suis moi-même fait un lavage de cerveau en pensant que c'était terminé et que j'avais survécu; je me suis cachée de la responsabilité de parler avec l'excuse qu'il y avait assez de gens qui étaient déjà impliqués à mettre en lumière mon monstre. Je ne considérais pas ma voix importante, et je ne pensais pas qu'elle pouvait faire une différence», écrit-elle.

Hayek admet avoir voulu se sauver du défi d'expliquer plusieurs choses aux gens qu'elle aime.

«J'ai été fière de ma capacité pour le pardon, mais le fait que je sois honteuse de décrire les détails de ce que j'ai pardonné me font me demander si ce chapitre de ma vie a déjà été résolu», écrit-elle.

Quand plusieurs femmes ont parlé de leurs expériences avec Weinstein, Hayek pensait que la sienne n'était pas importante. «Peut-être que c'était un effet de plusieurs fois que je me suis fait dire, surtout par Harvey, que je n'étais personne», dit-elle.

L'actrice aborde son parcours, des romans-savons mexicains à ses rôles de figuration dans des films américains à de plus gros films.

Elle dit qu'à ce moment-là, c'était inimaginable pour une actrice mexicaine d'aspirer à avoir sa place à Hollywood.

«Une des forces qui m'a donné la détermination de poursuivre ma carrière était l'histoire de Frida Kahlo», explique-t-elle. Elle a dit qu'elle a voulu travailler avec Miramax, et qu'elle connaissait Weinstein un peu à travers sa relation avec le réalisateur Robert Rodriguez et la productrice Elizabeth Avellan, qui était alors sa femme. «Tout ce que je savais d'Harvey à ce moment-là est qu'il avait un intellect remarquable, qu'il était un ami loyal et un homme de famille. Sachant ce que je sais maintenant, je me demande si ce n'était pas mon amitié avec eux - et avec Quentin Tarantino et George Clooney - qui m'a sauvée de me faire violer.»

Elle a conclu une affaire pour le film avec Harvey. S'il a dit oui, ce fut ensuite à Hayek de lui dire non. «Non à lui ouvrir la porte à toute heure de la nuit, hôtel après hôtel, location après location, même une location où je faisais un film dans lequel il n'était pas impliqué. Non à prendre une douche avec lui. Non à le regarder prendre une douche», écrit-elle, et la liste continue.

Hayek explique que plus elle refusait, plus Harvey était fâché. «Je ne pense pas qu'il détestait quoi que ce soit de plus que le mot non», dit-elle. Weinstein lui aurait même dit qu'il la tuerait.

«Je dois dire que parfois il était gentil, amusant et drôle - et ça fait partie du problème: vous ne pouviez pas savoir quel Harvey vous alliez avoir», écrit-elle.

Ensuite, Weinstein a été très difficile sur le film, changeant d'idée constamment et demandant à Hayek de réaliser l'impossible. Il a même refusé de projeter le film Frida sur grand écran. C'est la réalisatrice Julie Taymor qui a insisté pour que le film soit projeté dans une seule salle de cinéma à New York. Si le film avait au moins un 80, il pourrait être diffusé, sinon tant pis. Le film a eu un score de 85.

Le film a ensuite été diffusé à Los Angeles et quelques mois plus tard, un peu partout. Il a eu beaucoup de succès au box-office et a gagné six Oscars.

«Même si Frida lui a éventuellement fait gagner deux Oscars, je ne voyais aucune joie. Il ne m'a jamais offert un rôle important dans un film par la suite», écrit-elle.

Hayek termine sa longue lettre avec des statistiques de femmes dans les films. «Je pense que les statistiques s'expliquent d'elles-mêmes - nos voix ne sont pas les bienvenues. Jusqu'à ce qu'il y ait de l'égalité dans notre industrie, avec des femmes et des hommes ayant la même valeur dans chaque aspect, notre communauté va continuer à être un terrain fertile pour les prédateurs.»

«Les hommes ont sexuellement agressé parce qu'ils le pouvaient. Les femmes parlent aujourd'hui parce que dans cette nouvelle époque, elles le peuvent enfin.»

Chapeau, Salma!

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