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Un sac de plastique retrouvé au plus profond de l'océan

Un «record» de pollution.
(Photo d'illustration)
GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO
(Photo d'illustration)

Les fonds marins, l'un des derniers lieux préservés de notre planète? Que nenni. Alors que l'on pourrait penser que les abysses restaient encore plus ou moins épargnés par la pollution, une étude révèle qu'un sac plastique a été découvert dans l'endroit le plus profond de notre planète, comme l'a rapporté Science Alert le 10 mai.

Après avoir analysé plus de 30 ans de données sur les déchets humains présents au fond des océans, cette étude a révélé qu'en 1998, un sac avait été découvert à près de 11 kilomètres de profondeur dans la fosse des Mariannes. Cette fosse, située dans la partie nord-ouest de l'océan Pacifique (voir ci-dessous), est connue pour être la plus profonde du monde. Elle trouve son point le plus bas à 11 034 mètres, soit 136 mètres en dessous de l'endroit où le sac plastique a été découvert (10 898 mètres de profondeur).

La base de données, rendue publique en 2017, fait état de "3500 morceaux de plastiques et autres débris découverts dans ces écosystèmes fragiles et isolés", d'après Science Alert.

Sur ces données relevées par des chercheurs japonais et scientifiques du Centre de surveillance de la conservation de la nature des Nations unies, plus d'un tiers des déchets sont en plastique et 89% étaient à usage unique (bouteilles, sacs et emballages en plastique).

Les abysses déjà touchés par les polluants chimiques

En février 2017, une étude de chercheurs britanniques publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution avait fait part des teneurs de PCB se trouvant dans la fosse des Mariannes, et démontré qu'elles étaient "cinquante fois supérieures" à celles trouvées dans l'organisme de crabes vivant dans le fleuve Liao, l'un des cours d'eau les plus pollués de Chine.

Les auteurs supposaient qu'elles avaient été transportées par les courants atmosphériques et océaniques, avant d'atterrir dans les fonds marins "par des agrégats de matière organique (bactéries, cellules dégradées de phytoplancton, de zooplancton et d'organismes marins en décomposition) ou inorganique (particules fines de sédiments, argiles, microdéchets...)", comme l'avait rapporté le journalLe Monde.

La récente étude sur la pollution a indiqué que 17% des débris d'origine humaine qui ont été dénombrés ont été "trouvés avec au moins un organisme" - un pourcentage relativement élevé étant donné que les habitats d'eaux profondes sont peu peuplés. Certains chercheurs ont découvert que certains organismes étaient enchevêtrés avec les objets en plastique, et d'autres étaient couverts ou "attachés" aux débris.

"Une fois dans les profondeurs, le plastique peut persister pendant des milliers d'années", alertait l'ONU dans un communiqué publié le mois dernier.

Tout le monde est concerné

"L'omniprésence du plastique à usage unique, même dans les plus grandes profondeurs de l'océan, révèle un lien évident entre les activités humaines quotidiennes et les environnements les plus reculés", avait déclaré l'ONU dans son communiqué

Même si le jeudi 5 avril, des scientifiques avaient annoncé que le nombre de sacs plastiques dans les eaux autour du Royaume-Uni est en train de diminuer, cette étude sur l'impact de la pollution plastique en haute mer brosse un tableau sombre.

Les gouvernements ainsi que les collectivités et entreprises sont incités à une meilleure réglementation de l'utilisation, de la production et de la gestion des déchets. Le 28 mars, la chaîne McDonald's a annoncé qu'à partir de ce mois de mai, les pailles utilisées ne seront plus en plastique, mais en papier. Le Royaume-Uni a aussi annoncé le mois dernier qu'il prévoyait d'interdire la vente de pailles en plastique à usage unique, de cotons-tiges et de touillettes.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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