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Rosalie Vaillancourt s'indigne contre la sortie de Julien Lacroix

«C’est tellement précipité que je vous avoue que j’ai de la difficulté à voir qu’il a fait du chemin auprès des victimes...»
Émilie Hébert via Instagram/rosalievaillancourt

Rosalie Vaillancourt a réagi sans demi-mesure, mardi soir, à la sortie effectuée quelques heures plus tôt par Julien Lacroix sur les réseaux sociaux, premier signe de vie donné par l’humoriste après que ce dernier eut été visé l’été dernier par de nombreuses allégations d’agressions et d’inconduites sexuelles, notamment de la part de son ex-conjointe Geneviève Morin.

Dans un long message partagé par l’entremise de sa page Facebook, Rosalie Vaillancourt exprime clairement son malaise face à cette sortie qu’elle juge, comme plusieurs, beaucoup trop hâtive, posée et stratégique.

«J’ai lu ses excuses les mains moites. Ça fait seulement six mois. C’est encore la chose dont on me parle le plus dans mes entrevues. Julien, c’était mon ami. On travaillait ensemble. J’ai dénoncé un ami, pas pour dénoncer un acte isolé dont j’ai été témoin, mais dans l’espoir de voir un changement de culture. Il n’y a pas vraiment de changements si six mois après un article béton, quelqu’un arrive avec des excuses sur les médias sociaux et se fait donner autant d’exposure», a-t-elle souligné.

«J’ai bon espoir que les gens s’améliorent. Cependant, c’est tellement précipité que je vous avoue que j’ai de la difficulté à voir qu’il a fait du chemin auprès des victimes. Là, on parle d’années de violence. Des adolescentes qui ont fini leur maîtrise cette année et qui ont encore sa présence en tête. Elles ont été tellement marquées qu’elles ont décidé, dix ans plus tard, de parler au Devoir. Et toi, en six mois…? Il manque un jeu de proportion, là.»

Pour la principale intéressée, le message de Lacroix est «formaté», «écrit par des professionnels de l’image».

«À quel point la maladie de l’alcoolisme peut évacuer les violences sexuelles ET la mémoire collective?» questionne-t-elle notamment, en plus d’oser prendre la parole contre son propre milieu, s’indignant de la rumeur d’un retour qui aurait déjà été tout tracé par une boîte de production pour l’humoriste déchu.

«Un bel agenda: six mois après l’article, on fait des excuses. La veille, petit changement de photo de profil. Dans six mois, ta première entrevue. Dans un an: ton show où tu nous feras bien rire sur ta désintox. C’est tellement vulgaire et en même temps réaliste. Derrière chaque mot pesé, il a tâté le terrain pour son retour. Et le terrain, c’est quoi? Il y a beaucoup de monde que ça dérange moins de voire souffrir neuf femmes (sans compter celles qui n’ont pas voulu parler publiquement) que de revoir Julien», a-t-elle poursuivi.

«Une question aux artistes que je connais très bien et qui ont liké la publication de Julien: Auriez-vous liké cette publication si c’était votre fille qui avait été violée, agressée ou simplement embrassée de force six mois après l’avoir appris dans les journaux? Auriez-vous vraiment liké des excuses de quelqu’un qui évacue les violences sexuelles avec comme excuse ″les démons intérieurs″?»

«Je ne m’acharne pas sur son cas, je ne veux pas en faire un martyr, je souhaite un changement de culture dans les milieux artistique, médiatique et culturel. Je veux juste qu’on fasse preuve de prudence et de transparence. Sur ce, je vais continuer de vous faire rire en essayant d’oublier à quel point ce milieu-là est fake», a-t-elle conclu.

Rosalie Vaillancourt avait également pris la parole en juillet dernier pour commenter sa collaboration à l’article paru dans Le Devoir, dans lequel neuf femmes avaient allégué avoir été victimes d’agressions et d’inconduites sexuelles de la part de Julien Lacroix.

«Je refusais de travailler avec Julien depuis quelques mois déjà. J’avais peur de le croiser. J’ai essayé d’en parler à des gens, mais j’ai été tellement déçue. Des personnes que j’aimais profondément me disaient de me taire ou n’écoutaient pas», avait-elle notamment confié.

De son côté, Geneviève Morin a réagi rapidement, ce mardi 12 janvier, à la sortie de son ex-conjoint en partageant sur Instagram un poème exprimant ce qu’elle ressent à l’heure actuelle, disant être «fatiguée de pleurer».

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