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Rosalie Vaillancourt: le premier one-woman-show d’une «enfant roi» décomplexée

«Comme une piscine à Hochelaga: je n’ai pas de filtre.»
Rosalie Vaillancourt dans «Enfant roi»
Photo: Bruno Destombes
Rosalie Vaillancourt dans «Enfant roi»

Rosalie Vaillancourt paiera-t-elle pour les conséquences de ses actes; se fera-t-elle transformer en «tas de merde»?

Dans Enfant roi, «Roro» doit prouver avant la fin du spectacle qu’elle est une bonne personne, sinon une méchante sorcière la métamorphosera en tas d’excréments.

Quatre ans après sa sortie de l’École nationale de l’humour, le premier one-woman-show de celle qui a tout du physique d’une méchante dans un film pour ados nous a franchement fait rigoler. Avec un humour qu’elle auto-qualifie de «néo-burlesque», Rosalie nous ouvre les portes de son royaume fantaisiste et décomplexé.

Le spectacle, mis en scène par Pierre-François Legendre, débute par la projection d’un dessin animé relatant sa naissance et son enfance de petite fille surprotégée. Sa vie de «princesse Raiponce» prend un tournant décisif alors qu’elle décide de quitter la demeure familiale et qu’elle croise une méchante sorcière qui lui jette un sort.

De retour dans la vie réelle, Rosalie nous annonce qu’elle doit gagner les pétales d’une fleur magique avant la fin de la soirée, sans quoi elle subira les foudres de ladite sorcière; chacun de ces pétales représentant une preuve de plus qu’elle est une bonne personne.

«Mon ex est vraiment laid, ça prouve que j’ai des belles valeurs», dit-elle ensuite.

Rosalie raconte donc sa vie, «comme un film Disney réaliste». S’il y a bien une chose qui frappe quand on assiste à «Enfant roi», c’est à quel point Rosalie semble assumer qui elle est et s’affiche comme la première à rire de ses propres travers et de ses incongruités.

Rosalie Vaillancourt dans «Enfant roi»
Photo: Bruno Destombes
Rosalie Vaillancourt dans «Enfant roi»

Elle présente des photos de son enfance, avec beaucoup d’autodérision. En avouant s’être toujours fait dire qu’elle n’avait pas de savoir-vivre, qu’elle n’était «pas sortable», elle relate que ses parents l’ont envoyée dans un camp religieux pour la «placer».

Mais «comme une piscine à Hochelaga: je n’ai pas de filtre», affirme-t-elle.

Avec son humour truculent, elle continue de se révéler à nous, abordant des sujets personnels comme son enfance à Saint-Hyacinthe, ses «parents contrôlants», la sexualité – l’important, dit-elle, est de trouver une personne «qui baise aussi mal que toi» –, la séduction, ses ex.

On sent une légère nervosité alors qu’elle trébuche sur certains mots, mais elle se rattrape à chaque fois, le sourire aux lèvres.

Un de nos moments préférés du spectacle: Rosalie entonne ensuite une chanson hilarante énumérant toutes les choses qu’elle veut faire avant d’être transformée en «tas de merde» – et il y en a beaucoup!

Entre voyages, bébés laids et trolls

La deuxième partie du spectacle se penche entre autres sur ses voyages. Elle explique que même si elle a voyagé en Israël et en Corée du Sud, elle n’est pas très douée en géographie: son ancien copain voulait un peu trop à son goût visiter la «sodomie».

Après avoir exposé sa passion pour les audioguides (son «crystal meth»), Rosalie nous parle de son aversion pour «les bébés laids» des œuvres du Moyen Âge.

L’humoriste à la voix haut perchée aborde ensuite un sujet plus «sérieux» : les trolls sur Facebook. Après quelques années à faire de la télé, elle expose le fait qu’elle reçoit maintenant beaucoup de messages de haine sur Facebook, précisant qu’elle en reçoit quatre ou cinq par jour à propos de son corps. Sans montrer les photos ou les noms de ses détracteurs, décrits comme des «Émile Nelligan du Beach Club», elle nous fait lire quelques exemples bourrés de fautes.

«C’est vrai que je suis pipi-caca», mais «surtout humour kiki», répond-t-elle aux critiques, comme un pied de nez à ceux qui condamnent son attitude irrévérencieuse.

Après d’autres anecdotes sur le fait qu’elle prend du Ritalin depuis qu’elle a huit ans, sur une fausse «fausse couche» et sur la maternité, Rosalie se confie et avoue qu’elle a hâte d’être vieille: «Je vais avoir confiance en moi», dit-elle.

Rosalie clôt son spectacle avec au conseil: ne «laissez pas vos sorcières vous dire qui vous êtes».

Ce qui semble finalement importer pour la blonde à la voix de Schtroumpfette, ce n’est pas de prouver qu’elle est une bonne personne, mais juste d’être elle-même tout court, avec tout ce que ça implique – comme dire le mot «pénis» 28 fois dans un spectacle, par exemple.

Bien qu’on n’ait pas nécessairement ri à s’en rouler par terre pendant la soirée, Rosalie Vaillancourt nous offre une première incursion réussie dans son univers unique et déjanté.

Enfant roi de Rosalie Vaillancourt sera présenté un peu partout à travers la province. Cliquez ici pour tous les détails.

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