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La jeune comédienne Romane Denis s’ouvre sur sa bisexualité

«Je trouvais ça le fun de normaliser, de banaliser et de pouvoir offrir cela aux gens, je l’aurais réalisé beaucoup plus rapidement si j’avais eu de tels modèles...»
Radio-Canada

Romane Denis, la jeune comédienne qui interprétera cet été Sophie dans la comédie musicale Mamma Mia!, se décrit comme féministe et engagée. C’est en discutant de son expérience de tournage dans la série Nomades - dans laquelle elle interprète un personnage qui se déclare ouvertement et sans fla-fla bisexuel - qu’elle a décidé de parler publiquement, pour la première fois, de sa propre bisexualité. Un geste qu’elle explique être à la fois libérateur et profondément normal.

Un modèle pour aider les jeunes à s’affirmer

On peut la voir, notamment, dans les séries La dérape et Les pays d’en haut, ainsi que dans le long-métrage Charlotte a du fun. En personne, Romane Denis est une jeune femme aussi rafraîchissante que celle dont le joli minois se retrouve de plus en plus fréquemment au petit et au grand écran.

«J’ai été tellement contente de défendre mon personnage dans Nomades, car c’est un personnage principal qui est ouvertement bisexuel, explique-t-elle candidement. J’ai trouvé ça absolument génial, car il n’y a pas assez de ce genre de représentation à l’écran. Nous, les jeunes, à cet âge, on se cherche et si on ne se retrouve que dans des émissions américaines ou dans des trucs où la quête principale du personnage est sa sexualité, ce n’est pas pareil. Là, ce n’est pas cela du tout. On dit simplement : ‘Au fait, je suis bi, mais ce n’est pas ça ma quête’.»

«Je trouvais ça le fun de normaliser, de banaliser et de pouvoir offrir cela aux gens, car je suis moi-même bisexuelle et je pense que je l’aurais réalisé beaucoup plus rapidement si j’avais eu de tels modèles. Je n’aurais sans doute pas eu, non plus, de questionnement à savoir si je devais en parler publiquement ou pas, ni même à qui en parler. Ça aurait été naturel.»

«Je trouve ça vraiment le fun et touchant de pouvoir dire aux jeunes : ‘Regarde comme ça se passe bien et ce n’est pas stressant, tu ne te feras pas intimider, on n’est plus là, il faut aller ailleurs!’ Ça m’a touchée de jouer ce rôle et c’est ce qui me pousse à en parler plus ouvertement aujourd’hui. Même si tu n’as pas vraiment peur d’avoir des réponses négatives, tu te dis tout de même que le regard des gens va changer. Mais finalement non, pas tant que ça, même si c’est quelque chose qui te reste toujours derrière la tête.»

Pour la jeune comédienne, avoir joué dans Nomades aura valu la peine si cela peut aider ne serait-ce qu’une personne «à s’ouvrir à ses parents ou à ses amis quant à sa sexualité et à être à l’aise avec ce qu’ils sont».

«À un moment donné, tu dois décider de le dire. Et à partir du moment où tu le fais, tu es soulagé que ce soit fait. Puis, tu l’oublies et tu continues ta vie. Je trouve ça le fun de voir des gens comme mon amie YouTubeuse qui est pansexuelle et qui en parle ouvertement. C’est beau à voir; de voir des gens ouverts, et surtout de voir qu’au final ça ne change rien. Au contraire, ça aide les gens à en parler.»

Se décrivant comme une jeune femme «hyper féministe» n’ayant pas peur de dire ce qu’elle pense, l’actrice que l’on retrouvera dans le film d’horreur Slaxx (dont la sortie est prévue pour l’an prochain) se fait ainsi un devoir de véhiculer cet autre message d’acceptation à son public.

«Je vois sur les réseaux sociaux qu’il y a une demande, que les jeunes cherchent des gens qui leur ressemblent à la télé, ajoute celle dont le personnage avait échangé un baiser avec une autre femme dans la série Les pays d’en haut.

«Je trouve ça bien de voir cela ici aussi, et pas seulement aux États-Unis. C’est important de le faire à ce moment précis, et à un moment donné, quand on sera rendus ailleurs, ce sera moins important. Mais pour le moment, on est encore au point où ce n’est pas encore assez. Donc il faut tout donner, il faut utiliser notre voix et il faut montrer qu’on est là, qu’on existe et qu’on est beaucoup plus qu’on pense.»

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