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Le chanteur ne fait nettement pas son âge dans son spectace «Robert en CharleboisScope».
Eno

Fondre le passé au présent, les anciens aux nouveaux succès, les souvenirs vidéo à la vie telle qu’elle est devenue, les mots d’auteurs toujours vivants à ceux d’un ami créateur disparu: voilà ce que Robert Charlebois fait avec justesse à travers Robert en CharleboisScope.

Un nouveau spectacle présenté pendant trois soirs à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, comme une preuve de plus que la légende de la chanson québécoise a toujours l’envie - et l’énergie - de bien s’amuser sur scène.

Du rock en sons et en images

Vêtu intégralement de blanc, la guitare à la main, le sourire coquin aux lèvres et les déhanchements fluides, difficile de croire que Robert Charlebois soufflera ses 75 chandelles à la fin du mois. Encore plus lorsque l’on passe près de deux heures en sa fougueuse compagnie - et celle de ses dix talentueux musiciens - lors d’une soirée tout en musique, en souvenirs et en pas de danse rehaussée d’images du passé.

Tirée de son plus récent album Et voilà, c’est la pièce vestige écrite dans les années 70 par son ami Réjean Ducharme Le manque de confiance en soi qui a entamé le spectacle.

«Ce n’est pas pour me vanter, mais il fait beau, a lancé le chanteur en riant. C’est une salle qui me rappelle beaucoup d’émotions. La dernière fois que je l’ai remplie, mes parents étaient plus jeunes que vous dans la salle.»

Si ce spectacle a été baptisé Robert en CharleboisScope, c’est que des projections d’archives vidéo, photo, de dessins, de films, de formes et d’images de toutes sortes ont défilé sur l’immense écran surmontant la scène tout au long de la soirée. Une belle façon d’appuyer sur la douce nostalgie des jeunes et fastes années de l’artiste qui n’a visiblement pas dit son dernier mot.

Eno

C’est sur fond de nuages et de ciel bleu, et en tout début de prestation, que Charlebois a chanté Les ailes d’un ange après avoir lancé un «je veux qu’on vous entende jusqu’en Abitibi et jusqu’à Rimouski» bien sentit.

Ont suivi les incontournables Entre deux joints sur fond de projections psychédéliques puis Tout écartillé et son visuel tout droit sorti des années 60.

«Parlant des émotions que j’ai vécues dans cette salle, a-t-il ajouté alors que défilaient derrière lui des images en noir et blanc de ses débuts. Il y a eu la première fois où on a permis aux gens de venir à la Place des Arts en jeans. C’était une révolution et ça coûtait 4$ le billet.»

La pièce Mon pays, il l’a livrée après avoir fait un petit clin d’œil à son ami disparu Réjean Ducharme. «Cela fait 47 ans et demi qu’on vous la chante ensemble», a-t-il lancé.

Tour à tour vêtu d’une veste militaire surmontée de manches recouvertes de paillettes et d’une grande étoile s’illuminant au dos, puis d’une chemise bleue délavée, le chanteur qui ne fait nettement pas son âge a enfilé les pas de danse (pour le plus grand plaisir de la foule, dans laquelle se trouvaient ses alliés de toujours Yvon Deschamps et Marcel Sabourin). Celle-ci n’a d’ailleurs pas manqué de lui réaffirmer son amour en offrant au chanteur plusieurs ovations debout au fil du spectacle.

En compagnie de son invité spécial et grande amie Louise Forestier, Charlebois a chanté deux pièces indémodables: California et Lindberg. Ont suivi Ordinaire et Le mur du son. La classique Je t’aime comme un fou a pu être fredonnée de tous alors que les paroles défilaient sur l’écran devenu un énorme karaoké. L’artiste en a profité pour jouer de la batterie, valser et sautiller, alors que les spectateurs se sont levés à leur tour pour danser.

Deux rappels sont venus clore cette soirée bien rodée: un premier composé des pièces La fin du monde (livrée avec Louise Forestier), la superbe Je reviendrai à Montréal, puis Te v’là: «une berceuse de Marcel Sabourin pour vous calmer», a-t-il lancé moqueur.

Le second où l’artiste, serviette autour du cou, est venu s’installer seul au piano pour partager la touchante nouvelle chanson Et voilà sur fond de ciel parfaitement étoilé.

- Robert Charlebois sera en spectacle à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts de Montréal les 7 et 8 juin, au Centre national des arts d’Ottawa le 12 octobre, et au Centre culturel de Sherbrooke le 19 octobre. Pour plus de dates et pour se procurer des billets: http://www.robertcharlebois.com.

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