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Sophie, gère ton chum, svp

Peut-être que tu pourrais avoir une petite jase avec lui, il me semble qu'il y a pas mal de monde qui t'en serait reconnaissant, pas seulement des féministes.
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Sophie, la chronique Les filles, c'est nono (projet de monologue) de ton chum, Richard Martineau, dépasse les bornes, tu le sais sûrement? Profiter du procès Gomeshi pour ridiculiser les femmes victimes d'agression et salir la notion de consentement de cette façon est d'un mauvais goût sans nom.

Des propos comme ça, des propos de mon'onc comme ceux-là, des propos dégradants envers les femmes comme ceux-là, je n'en reviens pas d'en lire encore, en 2016, publié par un grand média! Tu n'es pas d'accord?

Peut-être que tu pourrais avoir une petite jase avec lui, il me semble qu'il y a pas mal de monde qui t'en serait reconnaissant, pas seulement des féministes.

Voici quelques idées pour t'inspirer:

Sophie, incrédule: «Mon amour, tu te rends compte que ta chronique sur les filles qui sont nounounes est un ramassis de préjugés?»

Richard, calme et pondéré: «Ben voyons, tu ne vas pas embarqué là-dedans. Pas mal de monde pense comme moi, ma chérie. Toi aussi d'habitude, tu es pas mal d'accord avec moi.»

Sophie, agacée: «Hum... Ok... Je trouve que tu vas pas mal loin avec cette chronique par contre. Trop même.»

Richard, d'un ton patient: «Explique-moi pourquoi, je suis toute ouïe».

Sophie, qui prend une grande respiration: «Tout mettre sur le dos des filles en attribuant ça au fait qu'elles sont nounounes me semble un raccourci très réducteur et de mauvaise foi. Je suis sûre que tu es capable d'admettre ça... Entre nous...»

Richard, ulcéré: «Réducteur? Mauvaise foi? De quoi tu parles?»

Sophie, sur un ton pédagogue: «La question des régimes par exemple, quand tu écris que les magazines n'ont qu'à traiter les femmes de grosses pour qu'elles achètent des copies et essaient n'importe quoi pour maigrir. Pourquoi tu ne questionnes pas les têtes de l'industrie esthétique, qui se font des millions en minant l'estime de soi des femmes? Qui travaillent sur des campagnes de publicités, qui endoctrinent les femmes avec leur conseil minceur et de plus, qui sont en plus majoritairement des hommes?»

Richard: «C'est ça, c'est ça, encore la faute aux hommes!»

Sophie: «Ça aussi c'est un raccourci facile! On jase là Richard, je sais que tu es plus intelligent que ça. On parle ici d'un enjeu social, de pressions sociales, c'est la même chose pour les faux seins! Et la manière dont tu dépeins les hommes dans ta chronique, c'est comme s'ils étaient les seuls êtres dotés d'intelligence. C'est de la misogynie ça, Richard.»

Richard: «Bon, les gros mots!»

Sophie: «Tu ne penses pas à tes deux filles quand tu écris des choses comme celles-là? Elles sont nounounes, selon toi?»

Richard: «Laisse mes filles en-dehors de ça, ça n'a aucun rapport.»

Sophie: «Mais le titre de ta chronique est Les filles, c'est nono... Les filles, c'est TOUTES les filles ça... tes filles aussi, non? Notion grammaticale de base...»

Richard: «Eille la féministe frustrée, lâche-moi!»

Sophie: «...»

***

Bon... t'as raison Sophie, peut-être que ça vaut même pas la peine.

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- Lettre ouverte à Richard Martineau - Charlotte van Ginhoven

- L'inculture de Richard Martineau - Amel Boudina

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