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Voici le nouveau quotidien des maquilleuses, esthéticiennes et manucures

Éprouvant, le retour au travail.
Amélie Ducharme

Elles et ils ont repris le travail pour s’occuper de notre esthétique, proches, très proches de leurs client(e)s armé(e)s de masque ou de visière. Comment se déroule désormais leur quotidien? Le HuffPost Québec s’est entretenu avec celles qui passent leur vie à nous magnifier.

Elles se sont toutes conformées à la trousse d’outils pour le secteur des soins personnels et de l’esthétique de la CNESST qui implique notamment le port du masque ou de la visière, le nettoyage systématique des mains au savon ou à l’aide d’un gel hydroalcoolique puis la désinfection de chaque poste et de tout le matériel utilisé après chaque client(e). Sans oublier le respect de la distanciation des deux mètres lorsque c’est possible.

«Difficile de maquiller avec un masque. Il fait chaud dessous, et puis avec la visière je ne voyais pas super bien», explique Amélie Ducharme, maquilleuse professionnelle. «Maquiller nécessite d’être précis et de voir parfaitement, je vais en tester une nouvelle pour mon prochain shooting

Toutes les voix convergent dans le même sens, le port du masque rend le travail plus difficile du fait de la chaleur et de la difficulté à respirer. Il est plus fatiguant et donc plus éprouvant de travailler dans ces conditions.

S’il est impossible de prendre de la distance pour les esthéticiennes et maquilleuses, c’est plus simple pour les manucures.

«Nous, on porte le masque et un Plexiglass nous sépare de la cliente», détaille Stéphanie Sabaty, gérante de l’Atelier Coiffure & Esthétique dans le Vieux-Montréal. Parmi les autres changements pour elle, les clientes attendent en dehors du salon. «Avant de les faire entrer, nous leur posons les questions d’usage sur leur état de santé. Après désinfection des mains, nous les faisons entrer.»

«Si l’on sent qu’un(e) client(e) ne se sent pas bien, on s’autorise à prendre la température de la personne», explique Marie-Claude Bernard de l’Institut de beauté Claude de France.

Procédure chirurgicale

La COVID-19 a imposé une nouvelle façon de procéder, de bien planifier avant et après chaque maquillage - parfois même au geste près. Idem pour les manucures, épilations, soins du visage, pas de place à l’improvisation.

«Ce qui change vraiment c’est le protocole d’utilisation des produits. Je me suis achetée une nouvelle palette sur laquelle je peux échantillonner tout le maquillage choisi en amont, ce qui me permet de refermer tous les contenants, puis la malette afin de garder tout mon stock sécuritaire», détaille Amélie Ducharme.

Chaque pinceau à maquillage sera désinfecté après chaque utilisation. Tout doit l’être après chaque soin du visage, épilation, manucure et pédicure. C’était déjà la norme avant la COVID-19. Ce qui change, c’est que tout doit être désormais désinfecté: de la chaise sur laquelle est assise la personne, aux poignées de porte qui auraient pu être touchées, ou tout autre objet, et ce entre chaque client(e). Dix minutes sont nécessaires pour procéder à l’opération.

Par journée, cela représente la visite d’une cliente en moins, mais qui est compensée par des horaires revisités. Stéphanie Sabaty a choisi d’ouvrir 7 jours sur 7, de 9 heure du matin à 21h avec un roulement bien huilé de ses employés.

Des pertes multiples

«Certaines compagnies tout comme certains agents de mannequins ont statué que leurs mannequins se maquilleraient et se coifferaient seuls pour des raisons de sécurité. Cela signifie de grosses pertes pour nous. Certains ont même carrément décidé d’arrêter et de changer de voie», Amélie Ducharme.

Marie-Josée Trempe, présidente et fondatrice de l’agence Specs, nous explique que pour elle c’est au cas par cas. Selon les instructions fournies par la compagnie et le mannequin, elle avise s’il y a besoin des services d’un coiffeur et-ou d’un maquilleur. «La semaine dernière, j’ai décidé que l’une de mes mannequins - dont la mère a un problème d’insuffisance immunitaire - ferait elle-même sa mise en beauté.» Mais selon elle, le danger peut-être partout sur un plateau qui compte bien souvent de 10 à 15 personnes.

“On fait le maximum, il va falloir qu’on nous fasse confiance!”

- Amélie Ducharme, maquilleuse professionnelle.

Du côté de Marie-Claude Bernard, ce sont trois des ses employés qui ont décidé de ne pas revenir au poste. La boutique de l’avenue Mont-Royal est désormais fermée le dimanche.

Des pertes multiples qui ne remettent pas en question leur foi dans leur travail. Toutes avouent être heureuses d’avoir retrouvé leur clientèle, majoritairement confiante et ce grâce aux normes de sécurité mises en place. Pour toutes nos interviewées, les client(e)s sont revenu(e)s comme avant la pandémie.

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