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Le retour à la maison après un voyage longue durée

Je pensais être d'une certaine façon en voyage, mais est-ce réellement moi? Est-ce que lors de ce voyage, je me suis imaginée être quelqu'un que je ne suis pas? Suis-je devenue trop rêveuse? Est-ce que je dois simplement m'adapter à la «vraie vie»?Le retour, c'est le doute.
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Six mois plus tard, c'était le temps de dire adieu au mode de vie nomade pour retrouver ce qu'on appelle la «vraie vie». Le jour fatidique est arrivé le 10 juillet dernier.

Du jour au lendemain, ce n'est plus l'hiver, c'est l'été. J'ai une chambre à moi seule, un appartement à moi seule, je me réveille tous les matins dans un même lit, dans une même ville.

Mais le choc du retour, c'est plus que ça. C'est le questionnement, ce sont les habitudes, qui reprennent ou qui disparaissent, c'est revoir ceux qui nous sont chers.

C'est du positif et du négatif.

Les voyageurs longue durée disent souvent qu'à leur retour, la vie n'a pas changé. La ville est pareille, les gens ont les mêmes emplois, les mêmes passe-temps. On a presque l'impression que le temps ne s'est pas écoulé en notre absence. Tout est comme avant.

C'est vrai.

C'est un peu le cauchemar du voyageur. On arrive changé, prêt à modifier nos habitudes de vie... et on retombe en plein dedans, parce que, hé bien, il semble que c'est ça, la vie à la maison. On n'a peut-être pas écouté la télévision depuis six mois, mais on se rappelle quelle émission joue à 18h et on mange à nouveau notre repas sur le sofa.

Mais où sont passées toutes les bonnes intentions? Le retour à la maison est un plus grand défi que les mois passés sur la route.

Sur la route, on réagit à un monde en constant changement. À la maison, c'est nous qui devons changer dans un monde qui est statique. À l'étranger, on s'est promis de faire plus d'exercice. Un classique. À la maison, comment se convaincre de s'y mettre, une fois de retour?

À l'étranger, on a mal mangé, trop mangé. À la maison, est-ce possible de changer cette habitude?

Il faut travailler sur soi-même, dans un monde où les autres ne comprendront peut-être pas ces changements intérieurs en nous. Facile à dire, mais l'appliquer, c'est une autre histoire. Tant que ces changements ne concernent que nous, comme l'exercice ou la nourriture, ça va. Au pire, on nous pose quelques questions, mais ça n'implique personne d'autre.

Quand on désire changer une habitude en lien avec d'autres, ou en lien avec notre rapport avec la société, c'est là que les gens sourcillent et il est facile de se questionner sur nos choix.

De mon côté, une des réalisations de mon voyage était mon besoin de liberté: de pouvoir choisir, même dans ma vie professionnelle. La vie de bureau ne m'a jamais plu, mais le voyage m'a convaincue: j'ai besoin de bouger, besoin d'avoir la flexibilité d'un emploi qui me permettra de voyager.

Mais au retour, lorsque je recherche quoi faire pour la suite et que toutes ces offres d'emplois «traditionnels» apparaissent, je me questionne sur des choses que je croyais avoir réglées avec moi-même.

Je pensais être d'une certaine façon en voyage, mais est-ce réellement moi? Est-ce que lors de ce voyage, je me suis imaginée être quelqu'un que je ne suis pas? Suis-je devenue trop rêveuse? Est-ce que je dois simplement m'adapter à la «vraie vie»?

Le retour, c'est le doute.

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