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Réforme du mode de scrutin: François Legault doit éviter de faire un Justin Trudeau de lui-même

Cela ne ferait qu’accroître le cynisme politique ambiant.
François Legault
Graham Hughes/PC
François Legault

Le premier ministre François Legault doit faire preuve de leadership et respecter son engagement et sa promesse électorale de modifier le mode de scrutin à temps pour les prochaines élections, selon la Centrale des syndicats démocratiques (CSD). Si M. Legault devait finalement faire «un Justin Trudeau» de lui-même, cela ne ferait qu’accroître le cynisme politique ambiant et abaisserait encore le niveau de confiance de la population dans la politique, deux éléments précisément combattus par un mode de scrutin proportionnel.

Selon des informations obtenues par La Presse, la division règnerait au caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ) quant à la question de la réforme du mode de scrutin. Certains députés songeraient même à pousser François Legault à renier son engagement, de l’entente transpartisane du 9 mai 2018, à l’effet que les prochaines élections du 3 octobre 2022 allaient se tenir selon un nouveau mode de scrutin mixte compensatoire. Prétextant être démocratique, ils exigeraient la tenue d’un référendum sur la réforme du mode de scrutin, qui se tiendrait au même moment que les prochaines élections québécoises.

Depuis au moins les 40 dernières années, le mode de scrutin est analysé sous toutes ses coutures, l’actuel comme celui qui est proposé. Chaque fois qu’il y a eu des consultations, la population s’est prononcée très majoritairement pour un changement. Difficile d’être plus démocratique! Ce référendum ressemble davantage à une porte de sortie pour se défiler d’un engagement…

“Le prétexte du manque de temps pour implanter la réforme ne tient pas la route.”

Rappelons qu’à l’entente transpartisane du 9 mai 2018 signée par les chefs de la CAQ, du Parti québécois, de Québec solidaire et du Parti Vert du Québec s’ajoute maintenant une résolution unanime de l’Assemblée nationale – incluant donc les députés du Parti libéral du Québec – du 3 avril 2019 réaffirmant que les principes de cette entente doivent prévaloir pour toute réforme du mode de scrutin au Québec. Et ce, à la suite d’un vote par appel nominal, ce qui signifie que chaque député du PLQ s’est levé en appui à cette motion.

Deux exemples

Le prétexte du manque de temps pour implanter la réforme ne tient pas la route. Des députés de l’Écosse et de la Nouvelle-Zélande sont venus rencontrer des députés du Québec la semaine dernière pour leur dire qu’une réforme peut se faire en moins de 30 mois si la volonté politique est de la partie.

Rappelons qu’en Écosse, le mode de scrutin a été changé en moins d’un an, en plus de l’implantation d’un tout nouveau Parlement. Pour la Nouvelle-Zélande, ce fut en un an et demi, avec un degré de complexité supplémentaire qui consistait à réserver des sièges pour des députés autochtones représentant environ 15 % de la population. Ces réformes, plus complexes, se sont néanmoins réalisées très rapidement.

Tenir un référendum à la prochaine élection reporterait à l’élection suivante, soit environ 7 ans, la réelle mise en place d’une réforme. Est-ce vraiment de cette manière que le gouvernement Legault pourra rétablir la confiance dans la politique?

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