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Quand Québec crée des conflits au sein des communautés locales

Rappelons que 70% des enfants fréquentant l'école Franklin-Hill sont francophones. Proportion que l'on retrouve dans maintes écoles «anglaises» au Québec. Mais pour les libéraux, grands défenseurs des écoles-passerelles, il n'y a pas de problèmes.
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J'ai publié le 16 février dernier sur mon blogue Le Huffington Post Québec un texte qui décrivait une manœuvre du ministère de l'Éducation pour ne pas avoir à prendre ouvertement partie dans un dossier mettant en cause anglophones-anglotropes de Lanaudière et francophones de Repentigny. C'était à propos de la localisation d'une école primaire française à construire à Repentigny.

Grosso modo, la Commission scolaire des Affluents qui a un besoin urgent d'une école dans le quartier de Valmont-sur-parcs a demandé à la Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier de lui céder l'excédent d'un vaste terrain qu'elle avait obtenu gratuitement de la ville de Repentigny en 2003 pour construire son école Franklin-Hill. L'entité scolaire anglophone a catégoriquement refusé cette demande, ce qui a fait que le dossier s'est retrouvé dans les mains du ministère de l'Éducation.

Le ministère, alors dirigé par Yves Bolduc, a tergiversé longtemps avant d'obliger, en janvier dernier, la ville de Repentigny à mettre à la disposition de la CS des Affluents une portion de parc municipal aux fins de la construction de l'école en question. Le ministère a prétendu que le terrain adjacent à Franklin-Hill n'était pas assez grand pour accueillir une école de 700 places, alors que le besoin d'une école de 700 places (au lieu d'un établissement de 500 places) n'était nullement démontré, et qu'il était même contre-indiqué au plan pédagogique.

La décision de Québec a forcé la ville de Repentigny à faire un choix entre deux de ses parcs situés dans le quartier. La municipalité a opté pour le parc Frédéric-Coiteux avec comme conséquence le déplacement d'une butte géante de dix mètres de hauteur servant notamment à des glissades l'hiver. Cette opération nécessitera jusqu'à 4000 voyages de terre à un coût estimé d'un million de dollars assumé, semble-t-il, par la CS des Affluents. Allo l'augmentation de taxe scolaire!

La grogne n'a évidemment pas tardé à jaillir chez les résidents demeurant à proximité du parc, se traduisant notamment par une manifestation, une page Facebook, une pétition et trois séances perturbées au conseil municipal. Le mouvement d'humeur a culminé par une demande d'injonction de la part de ces résidents, injonction qui leur a été accordée et qui retarde les travaux au moins jusqu'à la fin de mai.

Cette dernière péripétie n'a pas eu l'heur de plaire à d'autres parents, parce que l'injonction repousse la construction de l'école, qui ne sera vraisemblablement pas prête pour la rentrée de 2016. Cela veut dire que des centaines d'élèves se verront contraints de recevoir leur enseignement dans des locaux préfabriqués temporaires. Ces parents sont à pied d'œuvre, pour ne pas dire sur le pied de guerre, prêts à affronter l'autre groupe, comme à la dernière séance du conseil municipal. Cela promet pour les prochaines semaines.

Pendant ce temps, Québec ne dit pas un mot alors qu'il est le principal responsable de cette gabegie. Tout cela pour ne pas déplaire à une petite minorité qui se trouve être, comme par hasard, une composante de la clientèle du Parti libéral.

On connaît le peu d'empressement à agir des libéraux dans le dossier des écoles juives illégales. Les promoteurs de ces dernières ne votent certainement pour le Parti québécois. Les libéraux ont aussi pratiquement émasculé l'Office de la langue française pour plaire à on sait qui. Ils ne voient pas d'objection à ce qu'une juge rende un jugement en anglais dans une cause opposant deux parties francophones. Et voilà maintenant qu'ils suscitent des querelles entre francophones plutôt que de mettre à la raison quelques privilégiés engagés dans un transfert linguistique.

Rappelons que 70% des enfants fréquentant l'école Franklin-Hill sont francophones. Proportion que l'on retrouve dans maintes écoles «anglaises» au Québec. Mais pour les libéraux, grands défenseurs des écoles-passerelles, il n'y a pas de problèmes.

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Mai 2017

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