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Comment préparer son enfant à l'école et faire baisser son anxiété

Dre Johanne Lévesque, neuropsychologue, nous partage ses trucs et astuces pour bien préparer nos enfants à la rentrée scolaire.

À quelques jours d’une rentrée scolaire sans précédent et anxiogène sur fond de COVID-19, parents et enfants se préparent. Port du masque, distanciation sociale, protocoles sanitaires à respecter, autant de nouvelles normes sécuritaires à suivre et qui ont de quoi inquiéter et faire grimper l’anxiété.

Comment les préparer à ce retour sur le terrain après de longs mois passés à la maison? Entretien avec Dre Johanne Lévesque, neuropsychologue, et co-auteure de Anxiété, sois mon invitée!.

Comment parler du masque (obligatoire à partir de la 5e année) sans faire peur?

«Relativiser le masque est la première des choses. Il faut le voir comme un accessoire. Pourquoi ne pas le magasiner ensemble? Choisir des motifs qui lui plaisent? Ensuite, je suggère de sensibiliser les enfants graduellement au port du masque, si ce n’est pas déjà fait, en commençant par 5 minutes par jour, 10 minutes… et bien expliquer que ça ne sera que dans les zones de transition. Pour les plus vieux, il est bon de les responsabiliser en leur disant “grâce au masque, tu vas protéger les autres dont notamment les personnes plus à risque et la situation est telle qu’elle est!”»

Le centre hospitalier de Sainte-Justine a publié un Guide de la rentrée 2020 très instructif, à consulter ici.

Comment lui expliquer de bien le manipuler?

«Peu importe l’âge de l’enfant, il faut lui montrer que d’un bord c’est un filtre, et de l’autre la partie que l’on porte près du visage. Un moyen mnémotechnique est de faire référence aux dessins ou au design extérieur du masque pour qu’il identifie comment il fonctionne - et qu’il est important de ne pas le toucher. Il faut rendre tout cela très concret. Pour les plus de 12 ans, faire vraiment l’ABC du port du masque: ”Voici comment on le porte, voici comment on le retire”. »

Comment lui faire respecter la distanciation sociale?

«Cela passe par l’éducation! Il y a trois règles pour se protéger et protéger les autres. La première passe par la distanciation sociale (en précisant que ce n’est pas pour toujours!). En deuxième, bien se laver les mains! Et puis enfin, porter le masque. On ne peut pas déroger à ces règles.»

Y a-t-il des mots à éviter pour ne pas les rendre plus anxieux?

«“Tu vas être malade. Tu vas souffrir”. Il faut éviter les mots graves et bien sûr éviter de dramatiser. Ça c’est pour le langage verbal, mais le langage corporel en dit long aussi. Les parents peuvent communiquer leur anxiété à travers leurs gestes, leurs attitudes. Donc, attention à ne pas leur transmettre vos propres peurs!»

Pendant des mois ils ont vécu à la maison en se couchant plus tard, comment gérer les heures de coucher pré-rentrée?

«Un cadre est rassurant pour un enfant, particulièrement pour les plus anxieux. Une semaine avant la rentrée, il est bon de commencer à les coucher un peu plus tôt chaque jour, en y allant progressivement, mais en n’étant pas trop drastique. Retrancher 15 à 20 minutes par jour. Ne perdez pas de vue que votre enfant a besoin de 8 à 10 heures de sommeil par nuit - et que ce repos est extrêmement favorable au cerveau. S’il doit se lever plus tôt, il doit donc se coucher plus tôt.»

Quelles astuces pour endormir les enfants plus anxieux face à la rentrée?

«Avoir une routine pré-sommeil qui soit toujours la même est l’une des clés. On lui lit une histoire. Plus grand, il lit seul une histoire. Par ailleurs, je suis assez adepte de la méditation dirigée, c’est une voix qui occupe l’esprit. L’anxiété se pointe quand l’enfant n’a plus rien à faire. Il faut alors occuper son esprit de manière passive.»

La période des devoirs n’est pas toujours une partie de plaisir quand l’enfant ne veut rien savoir. Quoi faire?

«Le responsabiliser. Lui expliquer: “Moi, je travaille pour gagner de l’argent, pour la famille. Toi, tes devoirs c’est ton travail ”. Bien lui expliquer que ça sera comme cela toute l’année. Lui laisser aussi une marge de manoeuvre quant à l’horaire pour faire ses devoirs. Bien sûr ne pas oublier d’essayer d’insuffler de l’agréable et des récompenses.»

Pour qu’il ne développe pas de symptômes imaginaires de la COVID-19 ou qu’il n’essaie pas d’éviter l’école. Quoi faire?

«Je suggère d’avoir un thermomètre proche de la porte. La température est l’un des premiers symptômes. Et puis essayer de mieux comprendre pourquoi il essaie de ne pas aller à l’école si tel est le cas. Quelles en sont les raisons. C’est souvent un comportement d’évitement.»

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