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L'État Islamique, le front Al-Nosra et les autres groupes rebelles en Syrie et en Irak décapitent leurs adversaires. Ce n'est ni du cinéma hitchcockien ni un hasard, la décapitation est un art, désormais bien appliqué par ces charognards, même post-mortem.
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L'État Islamique, le front Al-Nosra et les autres groupes rebelles en Syrie et en Irak décapitent les soldats ou même les civils du camp adverse. Ce n'est ni du cinéma hitchcockien ni un hasard, la décapitation est un art, désormais bien appliqué par ces charognards, même post-mortem.

Est-il permis de tuer les prisonniers de guerre chez les musulmans?

Selon la sunna du prophète et ses enseignements, la réponse est négative sauf si le soldat est reconnu coupable de crimes graves envers les populations. Il doit donc être soumis à un tribunal légal et un procès impartial.

Les combattants musulmans doivent libérer les otages, leur ordonner des travaux communautaires ou demander une rançon. L'Islam n'encourage aucunement l'enlèvement d'innocents, quelles que soient leurs religions. Ils doivent être bien traités et nourris pendant leur captivité. Aucune torture ni mauvais traitement n'est toléré. La vie humaine a une valeur suprême. À ce niveau, on peut même supposer que le traité de Genève s'en inspire.

L'État Islamique en Irak a toujours procédé à la décapitation comme arme de dissuasion massive. Lors de l'invasion bushiste, les jihadistes d'Abu-Moussab Zarkaoui, malgré l'encouragement logistique et financier de Ben Laden, utilisent l'art de la décapitation comme moyen de terreur. On rapporte que plusieurs soldats refusèrent de joindre les bataillons lors de la mythique bataille de Fallouja.

Revenons au pays de Cham et spécialement à la ville de Racca. Les jihadistes de l'État Islamique ont réussi à pénétrer la base militaire 17 et capturer quelques dizaines de soldats loyalistes. Malheureusement, les survivants ont été égorgés, décapités et accrochés sur le boulevard le plus achalandé afin de donner l'exemple.

La propagande est payante lorsqu'on y met un brin de sensationnalisme, accompagné d'un chant religieux et une mise en scène héroïsant l'acteur « jihadiste ». Lorsque c'est possible, le monteur diffuse des photos dudit soldat ou factionnaire, histoire de le montrer au sommet de sa gloire. Après un monologue sommaire, souvent pour étaler les crimes ou transgressions du captif, et après la lecture du document, supposément édité par un conseil, le bourreau exhibe vaniteusement le kandjar ou l'épée et d'une rapidité tant imprévisible pour le condamné que précipité pour le spectateur, il tranche la tête comme un robot. Après l'exécution, c'est le festival des « selfies » avec la tête ou le corps, puis une harangue devant les témoins et partisans.

Dans d'autres vidéos, les branches médiatiques de ces groupes terroristes filment des otages exécutés sommairement, jetés dans l'Euphrate avec une balle dans le crâne, des scènes de captivités atroces, des humiliations psychologiques, etc.

Est-ce conforme à la charia et aux principes islamiques? Aucunement...

Pourquoi les jihadistes optent pour ce choix? Quelles sont les motivations? La vérité, c'est que ces vidéos sont publiées pour terroriser les peuples de la région.

L'axe de communication se résume ainsi : «Vaincre, dérober et décapiter».

Au premier signe de faiblesse, l'armée iraquienne évacue ses bases et laisse armements et plans de bataille à la disponibilité de ces terroristes. Pourquoi ?

La peur...

La peur d'être égorgé comme un lapin, humilié et torturé, et surtout la peur de laisser une image éternelle sur YouTube aux familles. Le soldat s'enrôle pour combattre et mourir dans la dignité de la guerre (un oxymore, mais tellement véridique), car dans la culture arabo-musulmane, la mort d'un proche à la guerre est considérée comme un sacrifice suprême, un honneur et un devoir. La famille du défunt exposera fièrement la vie et la mort du martyr. Or, la mort, à la manière de Daech, extirpe non seulement la vie du soldat, mais l'honneur de la famille...

Est-ce une raison de quitter les postes de commandement ? Est-ce que la capitulation n'est pas synonyme de collaboration avec l'ennemi ?

Hélas, nous ne sommes pas dans la peau du soldat assoiffé, sous un soleil de plomb et souvent malmené par des décisions plus politiques que militaires...

Soldat irakien, soldat syrien, soldat libanais, soldat kurde, soldat iranien... Vous avez de l'honneur à revendre... Merci!!

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