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POP Montréal: déjà l'âge de la majorité pour le plus pop des festivals indie

Safia Nolin, Arcade Fire, Malajube, Beck, Motörhead, Sheryl Crow, Grimes, Patti Smith, Karkwa… En 18 ans d’activité, Pop Montréal a su accueillir une grande variété d’artistes d’ici et d’ailleurs.
Cupcakke, de passage à Pop Montréal en 2018.
Courtoisie (crédit photo: Stacy Lee)
Cupcakke, de passage à Pop Montréal en 2018.

Safia Nolin, Arcade Fire, Malajube, Beck, Arthur H, Motörhead, Sheryl Crow, Gotye, Grimes, Patti Smith, Karkwa

En 18 ans d’activité, le festival POP Montréal a su accueillir une grande variété d’artistes d’ici et d’ailleurs.

«C’est motivant de réaliser qu’on a réussi à mener à bien le festival pendant aussi longtemps et à s’intégrer à la scène musicale montréalaise», a confié le directeur créatif et fondateur du festival, Dan Seligman, au HuffPost Québec. «Et qu’on soit arrivé à faire avancer les choses, à supporter les artistes et à dénicher des groupes intéressants d’un peu partout dans le monde, c’est certainement quelque chose dont je suis fier.»

Le Montréalais, qui était dans sa mi-vingtaine à l’époque de la création de l’événement, était loin de se douter que celui-ci prendrait la place qu’il occupe aujourd’hui au sein du calendrier culturel montréalais. «Quand on a commencé le festival, on n’avait pas vraiment de plan plus détaillé. On s’est juste dit: “Essayons-le”. On a eu de la chance en terme de “timing” et on a pu trouver quelques commanditaires», explique Seligman.

Dès sa troisième année d’existence, Pop Montréal devient un organisme à but non lucratif. «On n’a pas du tout de grosse compagnie derrière nous», dit-il. Seligman témoigne que si cette indépendance a présenté (et présente toujours) certains défis, l’équipe en est tout de même très fière. «On a appris à bâtir les choses. Mais ça ne s’est pas fait du jour au lendemain.»

Une industrie en évolution

À une question sur la difficulté de maintenir en vie un festival tel que celui-ci de nos jours, Seligman répond que selon lui, «ça n’a jamais été facile». Mais «l’industrie complète [de la musique] a changé», relate Dan.

«La façon dont les gens écoutent et consomment de la musique est différente de ce qu’elle était il y a 18 ans. Presque plus personne n’achète d’albums; tout est basé sur le “streaming”», précise-t-il.

«Je pense que les tournées sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus de gens en font. [Mais] il n’y a pas nécessairement plus de gens qui vont aux spectacles. Donc, je pense qu’il peut être plus difficile d’amener les gens à venir voir de la musique «live», car leur capacité d’attention est beaucoup plus courte.»

Il poursuit en disant que les plateformes de diffusion telles que Spotify ou Apple Music peuvent faire office «d’armes à double tranchant»: d’une part, elles donnent aux artistes un accès direct à leur public. D’autre part, puisqu’il y a un plus gros volume de musiciens qui diffusent leurs oeuvres, cela peut être plus ardu pour ceux-ci de durer dans le temps; «c’est très facile de sortir une chanson et que les gens l’oublient en deux jours», dit-il.

Les artistes, à la merci de la gentrification?

À travers les années, la gentrification de certains quartiers a représenté un défi en lui-même pour les organisateurs du festival. «Lorsqu’on a créé le festival, il n’y avait pas une tonne d’espaces «DIY» où les groupes pouvaient performer», relate le directeur créatif. Il explique qu’il y a eu un certain «boom» il y a environ 10 ans, mais qu’il y en a de nouveau moins aujourd’hui, «en raison de problèmes de gentrification et de la difficulté de vivre dans des quartiers comme le Mile-End.»

Seligman déplore également le fait que «c’est plus cher de vivre [à Montréal]. Il n’y a pas autant d’espaces accessibles pour se produire ou se pratiquer. Les artistes sont en train de se faire écarter du centre culturel de la ville, ce qui est un peu dommage.»

#francoPOP

Pour la première fois cette année, le festival présente officiellement un circuit francophone, dans lequel il regroupe les activités et spectacles qui auront lieu dans la langue de Molière. On compte entre autres parmi ceux-ci un spectacle «carte blanche» à Safia Nolin et un panel sur le «rap keb».

Sans vouloir compétitionner avec des festivals qui ont la langue française comme thème central comme les Francos de Montréal ou Coup de coeur francophone, Pop Montréal a souhaité mettre en lumière les artistes francophones. Comme l’explique Maxine Dannatt, coordonnatrice au financement public et responsable du circuit francophone, le festival a voulu «les réunir de cette façon pour que ceux qui cherchent des artistes plutôt francophones ou même que des anglophones qui sont à la recherche de ce genre de musique ou de cette communauté linguistique puissent facilement trouver des artistes qui en font partie.»

La musique d’expression française est l’«une des choses que les gens veulent voir lorsqu’ils viennent au Québec», avance Dan Seligman. «Ça fait partie de ce qui rend Montréal intéressante et unique; son côté francophone

Le festival POP Montréal a lieu du 25 au 29 septembre, dans diverses salles de Montréal. Cliquez ici pour découvrir la programmation complète.

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