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«La femme de mon frère»: la profonde et unique expérience de Patrick Hivon

«Je suis agréablement - mais pas totalement - surpris de tout ce qui arrive avec ce film, car je voyais bien que Monia est touchée par la grâce...»
Les Films Séville

Alors que La femme de mon frère vient tout juste d’être présenté en ouverture d’Un certain regard au festival de Cannes, le comédien Patrick Hivon - qui interprète le dit frère - revient sur le grand bonheur d’avoir travaillé avec la talentueuse réalisatrice Monia Chokri.

La femme de mon frère

«J’ai rarement vu quelque chose du genre, lance l’acteur d’emblée lorsqu’on évoque la femme derrière le long-métrage. Monia est une personne très cultivée ayant des inspirations provenant de partout que tu ne sens pourtant pas tant que ça dans le film; celui-ci étant tellement devenu une œuvre authentique et unique. Je n’ai pas souvent vu cela. C’est un film très personnel. Je suis agréablement, mais pas totalement surpris de tout ce qui arrive avec ce film, car je voyais bien que cette fille est touchée par la grâce. Elle a une liberté lorsqu’elle réalise que peu de gens s’offrent. Elle compose avec le chaos, bref c’était vraiment spécial.»

Mettant en vedette Anne-Élisabeth Bossé, Évelyne Brochu et Magalie Lépine-Blondeau, le premier long-métrage de Monia Chokri raconte la relation fusionnelle entre Sophia, une jeune femme en pleine crise existentielle, et son frère Karim. Une relation qui prendra un tout autre tournant lorsque celui-ci tombera amoureux de la gynécologue de sa sœur (jouée par Évelyne Brochu).

«Quand j’ai commencé à voir comment Monia dirigeait cela, tout ce qu’elle regardait, tout ce qu’elle voyait, toutes les surprises qu’elle nous proposait, je me suis dit qu’il se passait quelque chose, qu’elle était vraiment inspirée à un autre niveau», ajoute l’interprète de Karim, qui s’est aussi dit surpris par la profondeur et le regard aiguisé que porte Monia Chokri sur les choses.

«Son humour est incroyable et elle le traduit parfaitement à l’écran. C’est comme si elle avait toujours fait ce métier de réalisatrice; c’est ce qui m’a surpris. C’est son premier long-métrage et j’ai l’impression qu’elle en a fait 300 autres. Elle se compare aux meilleurs réalisateurs desquels j’ai vu les œuvres. Elle a autant de chances que n’importe qui de gagner à Cannes.»

Selon Patrick Hivon, La femme de mon frère est un film aussi unique que marquant. «Il n’y a rien qui ressemble à ça et il est très simple, il n’est pas élitiste. On fait appel à quelque chose qui touche tout le monde : la famille, les insécurités personnelles, l’avenir et tout le côté d’avoir ce regard allant beaucoup plus loin que ce que les gens veulent laisser croire; car parfois, on a un discours très intellectuel, un peu déconnecté des vraies choses. Il y a toute la façade qu’on montre et qu’on accepte de montrer aux gens et celle qu’on accepte moins. Dans ce film, la réalisatrice a ce regard et cette humilité pour aller voir dans ces choses-là. Cela prend, je pense, beaucoup de courage et beaucoup d’intelligence pour aller là, car ce sont les failles qui accrochent le monde. On peut arrêter l’image du film n’importe où et l’afficher dans sa maison tel quel, car c’est beau partout, dans tout le film. Je n’ai pas vu ça souvent.»

«Anne-Élisabeth, c’est le clou, c’est le choix qu’il y avait à faire, poursuit-il. À un moment donné, on ne la reconnaît plus, c’est comme du vaudou ce film-là. Il fallait donc que jouer avec elle fonctionne bien pour moi. J’étais vraiment heureux lorsque Monia m’a dit que j’avais le rôle. Ça me change aussi beaucoup de mon casting, car c’est très ludique et d’une profondeur que je ne soupçonnais pas à la lecture du scénario. La bande-annonce, ce n’est qu’une pointe d’un immense iceberg. Je sais que je crée des attentes en disant cela, mais je n’ai pas peur, car je trouve que ce n’est pas assez même, il faut le vivre, c’est vraiment quelque chose.»

Les Films Séville

Sur les planches du TNM et à la télé

S’il n’a pu se joindre à Monia Chokri et à Anne-Élisabeth Bossé sur la croisette cette semaine, c’est que l’acteur se retrouve actuellement sur les planches du TNM dans la pièce La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé. Une œuvre originale de Michel Marc Bouchard, mise en scène par Serge Denoncourt, où il tient le rôle de Julien Larouche, le frère du personnage interprété par Julie Le Breton et le mari de celui joué par Magalie Lépine-Blondeau. Une belle distribution (comprenant aussi Éric Bruneau, Kim Despatis et Mathieu Richard) avec laquelle il prend grand plaisir à travailler.

«C’est l’histoire d’une famille dont la mère vient de mourir. Le testament n’a pas été ce qui était attendu et il y a un secret dans cette famille qui va sortir; comme on en voit dans plusieurs familles lorsque le leader décède et que les règlements de compte surgissent. Les testaments sont soit sujets à créer de la zizanie, un rassemblement ou encore des retrouvailles agréables, ça dépend…»

«Serge a prouvé qu’il était un grand directeur d’acteurs et je le constate encore une fois, ajoute-t-il. Sa vision est précise et le voir aller est tellement plaisant. J’ai travaillé avec lui en 2003, puis 15 ans plus tard dans la reprise d’Un tramway nommé désir. Là, c’est le bonheur de le voir aller à partir de rien - avec le texte qui est magnifique de Michel Marc Bouchard évidemment - et de le voir se fier à son instinct, essayer des choses et travailler de concert avec nous. Il y a beaucoup de travail honnête derrière cela et c’est un travail qui vient de l’âme de chacun.»

Patrick Hivon sera aussi de la distribution de la série policière La Faille, qui mettra en vedette Isabel Richer et Maripier Morin et qui sera présentée sur addikTV cet automne. Il y interprétera un «bum, un mal aimé hargneux, un loser agressif, un gars de mine élevé à la dure et hypothéqué émotivement qui est soupçonné de ce qui s’est produit».

Il tiendra aussi un petit rôle dans le film de Louise Archambault Merci pour tout.

La femme de mon frère prendra l’affiche au Québec le 7 juin prochain.

La pièce La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé est présentée jusqu’au 8 juin au Théâtre du Nouveau Monde.

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