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Qu'est-ce que OnlyFans, l'Instagram de la porno?

Le réseau social, en plein boom depuis le confinement, aurait permis à Bella Thorne d'empocher 1 million $ en 24 heures. Mais des travailleuses du sexe s'inquiètent...

Depuis deux jours, l’annonce d’un petit pactole attise la curiosité des uns et des autres. L’ancienne star de Disney Bella Thorne, aujourd’hui reconvertie dans l’industrie du porno, aurait empoché la somme d’un million de dollars en à peine 24 heures sur OnlyFans, plateforme de partage de photos et vidéos à caractère sexuel très en vogue.

C’est en tout cas ce qu’a assuré le réseau social, ce mercredi 26 août, auprès de CNN, confirmant une information relayée par la principale intéressée sur son compte Twitter. “Attention, je ne compte pas me dénuder”, précisait toutefois la jeune femme de 22 ans.

Créé en 2016 au Royaume-Uni, il permet aux utilisateurs de s’abonner à des contenus “pour adultes” conçus par d’autres utilisateurs. Comme Bella Thorne qui propose un abonnement mensuel à 20 dollars, chaque créateur fixe ses prix. Il empoche 80% des revenus. Le reste va au site.

25 millions d’utilisateurs

Surnommé “l’Instagram du porno”, OnlyFans dit dénombrer plus de 25 millions d’internautes à travers le monde. Le site, qui ne dispose pas d’application pour le moment, a gagné en popularité depuis le confinement. Alors que les inscriptions auraient bondi de 75% au mois de mars, ses responsables revendiquent 200 000 nouveaux utilisateurs toutes les 24 heures, d’après Le Point.

Le principe est simple. Une fois inscrit, l’utilisateur est libre de s’abonner à autant de comptes qu’il souhaite. Une fois l’abonnement enregistré, il peut également entrer en contact avec le ou la créatrice de contenu.

Contrairement à la plupart des autres réseaux sociaux, celui-ci ne bannit pas la nudité. Il permet de la monétiser, qu’il s’agisse d’un contenu suggestif ou pornographique. On y trouve des influenceurs, des amateurs, mais aussi des professionnels du milieu.

“L’indépendance est totale”

Chacun y trouve son compte. “Il y a très peu de limites et de censure. On peut poster ce que l’on veut. L’indépendance est totale”, raconte la jeune actrice française Luna Rival au Tag Parfait.

Pour le mannequin Matthew Camp, ça n’est rien d’autre que du gogo dancing virtuel. Du haut de ses 10 000 abonnés, Jem Wolfie, montre ses formes, “accroupie dans des jambières très étroites en serrant ses seins, tout en cachant ses tétons”, indique le New York Times.

Bella Thorne n’est pas la seule célébrité à s’y être inscrite. Au mois d’août, la rappeuse américaine Cardi B y a proposé un accès à des contenus exclusifs autour de son dernier clip avec Megan Thee Stallion WAP, moyennant 4,99 $ par mois. Blac Chyna y est depuis le mois d’avril. L’ancienne candidate de la télé-réalité The Real Housewives of New York Dorinda Medley, depuis janvier.

Les travailleurs du sexe en danger?

Alors que de nombreux et nombreuses travailleuses du sexe ont fait d’OnlyFans un moyen lucratif pou pallier l’absence de revenus pendant le confinement, tout le monde ne voit pas l’arrivée de ces personnalités publiques d’un très bon œil.

“Il faut que les gens comprennent que [le réseau social] a été pensé pour redistribuer l’argent entre les mains [de ces personnes] habituellement exploitées par l’industrie du porno gratuit, indique l’utilisatrice C0ncreteveins à Insider. Bella Thorne a déjà l’argent et les ressources nécessaires pour produire et promouvoir le contenu qu’elle veut.”

Un avis que partage Castle B Productions, photographe dans l’industrie du porno. “Une millionnaire qui gagne plus d’un million pendant une pandémie alors que d’autres meurent de faim, ce n’est pas une histoire qui fait plaisir à entendre”, déplore cette dernière à Insider.

Depuis ce mardi, des dizaines de travailleurs du sexe se plaignent de la situation sur les réseaux sociaux. Bella Thorne, qui n’a pas encore répondu aux critiques, a expliqué dans les colonnes du Los Angeles Times vouloir utiliser cet argent pour financer sa boîte de production et donner à des œuvres caritatives, sans en nommer aucune. Elle compte, avec l’aide du réalisateur américain Sean Baker (The Florida Project), monter un documentaire autour de son expérience sur le réseau social.

Ce texte a été publié originalement sur le HuffPost France.

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