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Plus que 1 000 jours pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement

Il ne reste plus que 1 000 jours, 1 000 jours pour réduire de moitié l'extrême pauvreté mondiale. 1 000 jours pour lutter contre la mortalité infantile, la mortalité maternelle et les grandes pandémies...
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Il ne reste plus que 1 000 jours, 1 000 jours pour réduire de moitié l'extrême pauvreté mondiale.

1 000 jours pour lutter contre la mortalité infantile, la mortalité maternelle et les grandes pandémies, 1 000 jours pour favoriser l'accès à l'eau potable, pour permettre à tous les enfants du monde, garçons et filles, d'avoir accès à l'éducation primaire. 1 000 jours pour atteindre les huit Objectifs du millénaire pour le développement, fixés en 2000 par l'ensemble des membres des Nations Unies.

Sans faire de bruit, sans fanfare, loin des micros et des caméras, un chemin considérable a déjà été parcouru au cours des 13 dernières années. Le destin de centaines de millions de personnes a changé. Déjà, en 2010, l'extrême pauvreté avait été divisée par deux à l'échelle planétaire. Et les progrès continuent.

Soixante-cinq pays, dont treize en Afrique subsaharienne sont en bonne voie de réduire de deux tiers la mortalité infantile. Soixante-douze pays devraient réussir à permettre à plus de la moitié de leur population d'avoir accès à l'eau potable, dont dix-neuf en Afrique subsaharienne. Et soixante-cinq pays, dont quatorze au sud du Sahara, devraient atteindre l'objectif d'égalité des sexes, notamment par l'amélioration de l'accès des femmes à l'éducation.

Les ingrédients de ce succès ? Une mobilisation des citoyens dans leur pays. Une meilleure gestion des budgets des États. Une bonne dose de croissance économique, mieux redistribuée. Et un soutien sans faille des mécanismes de solidarité internationale : la France et l'Europe, notamment, qui ont su investir dans des projets efficaces. En participant par exemple à donner l'accès à plus de 8 millions de personnes des pays les plus pauvres aux médicaments antirétroviraux, rempart contre les ravages du sida.

Cependant, malgré ces progrès, d'autres objectifs accusent un retard considérable. A ce jour, vingt-six pays ne pourront atteindre qu'un seul, voire aucun, de ces huit Objectifs du millénaire pour le développement d'ici 2015.

Le bât blesse particulièrement en matière d'accès à l'éducation primaire et à la santé maternelle. En effet seulement vingt-deux pays en voie de développement, dont 7 en Afrique, sont en bonne voie de permettre à tous les enfants d'avoir accès à l'éducation primaire. Et plus de cent pays ne devraient pas atteindre l'objectif de réduction de trois quarts de la mortalité maternelle.

A 1 000 jours de la ligne d'arrivée, il est temps d'appuyer sur l'accélérateur.

Alors, comment faire avancer la lutte contre l'extrême pauvreté pour que ces Objectifs soient remplis dans les temps? Bien entendu, une gestion efficace et transparente des ressources par les pays en voie de développement est essentielle. Mais ces nécessaires efforts ne pourront se suffire à eux seuls, face aux besoins criants d'investissements dans les services essentiels auxquels les États les plus pauvres ne peuvent pour le moment faire face sur leurs ressources propres. Les tragédies liées au surendettement des pays pauvres dans les années 80 - et plus récemment de certains de nos voisins plus proches - sont là pour nous rappeler que l'emprunt à tous crins sur les marchés ne constitue pas non plus l'ascenseur vers le développement, tout au contraire.

Qu'on le veuille ou non, l'aide des bailleurs du Nord reste à court terme indispensable pour accélérer les progrès - et éviter les rechutes.

Mais voilà, alors que les success-stories d'une aide bien investie n'ont jamais été aussi nombreuses et si bien documentées, les pays les plus riches tournent le dos au reste du monde. Pour la première fois, en 2011, les budgets d'aide mondiaux ont diminué. Et cette tendance se confirme et s'aggrave en 2012 avec une chute de 4% des financements de solidarité au niveau international. Une situation inédite depuis 1997.

Pire encore, cette baisse touche principalement les pays les plus pauvres. Les derniers chiffres publiés ce mercredi par l'OCDE montre une chute dramatique de près de 8% de l'aide à Afrique subsaharienne.

La crise financière qui a frappé les économies européennes et le G8 a bon dos. Économies de bout de chandelle, car si couper l'aide publique au développement a des conséquences dramatiques sur le terrain, les montants de l'aide ne pèsent que marginalement - autour de 1% - sur le budget de nos États. Et le Royaume-Uni, dont l'économie est en berne, parviendra en 2013 à honorer la promesse d'allouer 0,7% de sa richesse nationale aux actions de solidarité envers les pays les plus pauvres - une promesse faite par 15 États de l'Union européenne, dont la France, et déjà tenue par le Luxembourg, la Suède, la Hollande et le Danemark. Les Britanniques apportent ainsi la preuve que l'atteinte de cet objectif international est une question de volonté politique.

L'heure tourne. 1 000 jours, c'est très peu de temps. Le temps de mettre les bouchées doubles pour bâtir sur les progrès accomplis et atteindre les objectifs que la communauté internationale s'était fixés. Ou de se détourner plus encore de nos promesses. En fermant les yeux, bien sûr, sur les conséquences de cet abandon, notamment en Afrique. Et sans voir non plus que, sur notre planète mondialisée, il devient intenable de résumer l'action politique à la contemplation de son nombril.

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