Des requins suffisamment petits pour tenir dans la main et qui brillent dans le noir? Oui, cela existe, et il y a d’ailleurs au moins deux espèces, comme l’a démontré une équipe de scientifiques américains.
En février 2010, un petit requin bio-luminescent d’environ 13 centimètres a été capturé dans les eaux du golfe du Mexique. Et il aura fallu près de 10 ans aux spécialistes pour pouvoir affirmer que ce spécimen appartient à une espèce jusqu’alors inconnue.
«Dans l’histoire de la science maritime, seulement deux requins “de poche” ont été capturés ou répertoriés», explique ainsi le professeur Mark Grace, de l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, qui a participé aux recherches. «Les deux sont des espèces différentes, venant d’océans différents. Les deux sont incroyablement rares», souligne-t-il dans l’étude parue le 18 juillet.
Des différences entre les deux spécimens
Le premier requin «de poche» (ou Mollisquama mississippiensis) a été découvert dans l’est de l’océan Pacifique en 1979. Également bio-luminescent, il était - jusqu’à la conclusion des recherches sur le spécimen découvert en 2010 - la seule espèce de requin «de poche» lumineux du monde.
Mais les scientifiques ont constaté plusieurs différences entre les deux requins, suffisamment en tout cas pour affirmer qu’il s’agit de deux espèces: des organes lumineux (dits organes photophores) répartis différemment, des vertèbres en moins et aussi deux différences majeures au niveau de la dentition.
«Le fait qu’un seul requin “de poche” ait été découvert dans le golfe du Mexique, et que ça soit une nouvelle espèce, montre à quel point nous connaissons mal cette région, notamment ses eaux les plus profondes, et à quel point de nombreuses espèces restent encore à découvrir», se sont réjouis les chercheurs.
Les scientifiques ignorent pour l’instant de quelle façon ces deux espèces utilisent leur bio-luminescence. Selon les premières hypothèses, la lumière émise par les petits requins pourrait leur permettre d’attirer des proies ou au contraire d’effrayer leurs prédateurs.
Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.
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