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Mustapha Aramis: comment dire adieu à son personnage

«Ça va être un drôle de moment quand ça va se terminer, ça va être un peu comme finir l’école une deuxième fois», confie le comédien, à propos de la série «L’heure bleue».
Mustapha Aramis (Godefroy Mosry)
Godefroy Mosry
Mustapha Aramis (Godefroy Mosry)

On l’a vu notamment dans Blue Moon, District 31 et Ruptures, mais on le connaît surtout pour son rôle de Michel, l’éternel adolescent de la série L’heure bleue. Alors qu’il s’apprête à dire adieu à son personnage, qu’il voit un peu comme la «bibitte» de la série, Mustapha Aramis a discuté avec le HuffPost Québec de ce que représente ce rôle dans sa carrière, ainsi que des projets qui l’attendent.

Le rôle de Michel aura été déterminant dans la jeune carrière de Mustapha Aramis, sorti du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2014: non seulement il aura duré plus de quatre ans (un luxe, lorsqu’on pratique ce métier incertain), mais il aura aussi représenté son premier rôle important qui ne soit pas basé sur ses origines arabes (originaire d’Algérie, il est arrivé à Montréal à l’âge de 11 ans).

L’équipe amorcera au printemps prochain le tournage de la cinquième et dernière saison, qui sera diffusée en septembre à TVA.

«Ça va être un drôle de moment quand ça va se terminer, ça va être un peu comme finir l’école une deuxième fois, entrevoit le comédien. Disons que c’est une stabilité assez rare dans le métier. C’était un peu comme mes pantoufles. Tout pouvait être weird dans ma vie, au moins je savais que j’avais ça. Même en pleine rupture amoureuse, un moment donné... Ça me rassurait de retourner sur ce plateau, c’était comme mes amis, ma famille.»

Mustapha Aramis interprète Michel Hamani dans «L'heure bleue».
TVA
Mustapha Aramis interprète Michel Hamani dans «L'heure bleue».

Une première expérience marquante

Le comédien de 34 ans a eu son premier rôle important dans la série Blue Moon, en 2015. Une expérience qu’il qualifie d’enrichissante, aujourd’hui… mais qui n’a pas été de tout repos, sur le coup. Il se rappelle sa première journée de tournage, dans un petit appartement où s’entassaient une quarantaine de personnes, et où il faisait environ 40 degrés.

«Tout allait très vite. Et il y avait beaucoup de retard. À la fin de la journée, j’ai appelé mon amie Pascale Renaud-Hébert (avec qui il a étudié à Québec) et je lui ai demandé: “c’est-tu ça, le métier? Parce que si oui, je pense que ça ne me tente pas!” J’avais l’impression que j’aurais dû en savoir plus.»

«Il y a des journées, sur "Blue Moon", où je finissais dans un coin et je pleurais», lance Mustapha Aramis.
Capture d'écran / Club Illico
«Il y a des journées, sur "Blue Moon", où je finissais dans un coin et je pleurais», lance Mustapha Aramis.

Heureusement, Mustapha a eu d’autres expériences de tournage un peu plus “relax” avant de retourner sur le plateau de Blue Moon. Ce qui l’a mieux préparé pour la suite.

«Mais ç’a été ardu. Il y a des journées, sur Blue Moon, où je finissais dans un coin et je pleurais. À la vitesse où ça allait, je ne savais pas si ce que je faisais était correct. Mais ça t’apprend à être autonome et à donner ton meilleur au moment où c’est le plus opportun pour le reste de l’équipe. Ça m’a appris une belle humilité. Je suis vraiment content d’avoir ça dans mes bagages maintenant, et de l’avoir eu aussi tôt.»

«Michel, c’est un peu la bibitte»

Mustapha interprète le personnage de Michel dans la série L’heure bleue depuis 2016. Il s’agit d’un des trois colocs d’Anne-Sophie (Céline Bonnier), qui tente de repartir à zéro après avoir perdu un enfant. Il va sans dire que Mustapha s’est attaché à ce drôle d’adulescent, qui est un peu l’«électron libre» au sein de l’histoire.

«J’ai été assez choyé par cette production. Alors que les autres sont plus dans une sorte de téléroman, moi, je peux me permettre des affaires. Michel, c’est un peu la bibitte. C’est arrivé souvent que Stéphan Beaudoin (un des réalisateurs de la série) me dise: “ok, Moust, on va la refaire… et finis ça avec une niaiserie!”» raconte-t-il en riant.

Faire le clown, c’est d’ailleurs l’une des affinités que le comédien a avec son personnage.

«Michel, c’est un éternel ado, mais c’est aussi quelqu’un avec un immense coeur, qui se montre très responsable quand la situation le requiert. Dans les moments graves de L’heure bleue, c’est un peu Mustapha qui ressort dans Michel… Mon côté “maman poule”, qui essaie toujours d’être prudent et poli dans toutes les situations.»

Revirement de situation

N’empêche que l’acteur a été surpris par l’avenue qu’a empruntée son personnage, dernièrement: Michel entretient une relation amoureuse avec Carole (Sylvie-Catherine Beaudoin), la mère d’un de ses colocs.

«J’avoue que j’appréhendais un peu ça… Comme acteur, on s’investit beaucoup dans notre personnage, et il y a une partie un peu égoïste, quand un personnage ne s’en va pas là où on l’attendait! Mais j’avais envie de faire ma job le plus fidèlement possible, et de rendre ça le plus crédible possible.»

Il a pris goût à vivre le premier véritable amour de son personnage… et avoue que finalement, cette histoire d’amour hors-norme tombait sous le sens pour son personnage.

«C’est excitant de voir Michel grandir de cette manière-là, à travers une situation qui nous forge un peu tous: cet espèce de bouillonnement du premier grand amour. Je ne sais pas encore où ça s’en ira pour la cinquième saison, mais je trouve ça très excitant de passer à travers ça avec lui.»

L’univers des «gamers»

On peut également voir le comédien dans Game(R), une web-série qui en est actuellement à sa deuxième saison sur tou.tv et qui nous emmène dans l’univers particulier de la compétition de jeux vidéo. On y découvre notamment le vocabulaire, les expressions en anglais et le sexisme latent caractéristiques de ce monde à part.

«Le jeu vidéo a toujours été un hobby pour moi, mais je n’étais pas familier avec le volet de la compétition», explique l'acteur.
Capture d'écran / tou.tv
«Le jeu vidéo a toujours été un hobby pour moi, mais je n’étais pas familier avec le volet de la compétition», explique l'acteur.

Un projet audacieux, qui a été proposé à Mustapha par son ami, le réalisateur et créateur de la série, Patrice Laliberté, entre deux bières, pendant un party.

C’est un domaine que le comédien connaissait un peu.

«Le jeu vidéo a toujours été un hobby pour moi, mais je n’étais pas familier avec le volet de la compétition.»

Nul besoin d’être un adepte de ce monde pour apprécier la série, toutefois, ajoute celui qui interprète Akim, alias A_Killa.

«Ma copine a regardé la première saison, il y a quelques semaines, elle qui est néophyte parmi les néophytes, et elle a vraiment trippé! On s’en fout de la nomenclature de ce qu’on dit, dans le fond. On comprend que c’est une compétition, comme un bon vieux film de sport. Et on est derrière les participants, on veut qu’ils gagnent!»

Pleins feux sur le théâtre

Alors que le jeune acteur s’apprête à quitter avec émotion l’aventure télévisuelle de L’heure bleue, il replonge dans le théâtre avec bonheur.

On peut actuellement voir Mustapha au Centre du théâtre d’aujourd’hui, jusqu’au 1er février, dans l’intrigante pièce Made in beautiful (La belle province): une sorte de rétrospective du Québec des 25 dernières années à travers ce que vit une famille qui se réunit tous les ans, à l’Halloween. Puis, en mars, il foulera les planches du Prospero pour la pièce Becoming Chelsea, inspirée de l’activiste américaine trans Chelsea Manning, emprisonnée à la suite de la fuite de données vers Wikileaks.

L’heure bleue est diffusée tous les mardis à 20h sur les ondes de TVA et est disponible en rattrapage sur tva.ca. Game(R) est disponible sur tou.tv.

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