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Montréal retirera les exigences minimales de stationnement dans le centre-ville

La présence de nombreuses stations de métro réduit la nécessité d'avoir une voiture, souligne la mairesse.
Olivier Robichaud

Les nouvelles constructions résidentielles du centre-ville n'auront plus besoin d'intégrer une quantité minimale de cases de stationnement. Selon la mairesse Valérie Plante, il s'agit d'une demande de longue date des constructeurs puisque la présence de nombreuses stations de métro limite la nécessité d'avoir une voiture.

Mme Plante en a fait l'annonce lundi, lors d'une allocution devant l'Institut de développement urbain (IDU), un organisme qui regroupe plusieurs acteurs du monde de la construction.

«C'est un choix supplémentaire que nous offrons aux promoteurs en fonction de la clientèle visée et de la proximité de stations de métro», dit-elle.

Parallèlement, de nouvelles dispositions visent à augmenter le nombre de places pour vélo au centre-ville.

La mesure sera votée mardi par le conseil d'arrondissement de Ville-Marie. Mme Plante souligne que d'autres arrondissements ont déjà retiré ces exigences minimales.

La mesure n'est pas anodine pour les constructeurs. Le pied carré vaut cher au centre-ville et les espaces utilisés pour le stationnement pourraient être utilisés pour des logements — et donc des loyers — additionnels.

Actuellement, les promoteurs qui souhaitent se soustraire aux normes minimales de stationnement doivent payer l'arrondissement. La facture moyenne s'élève à 80 000$.

Du logement social à venir

Mme Plante a aussi rappelé que son administration planche sur la création d'un nouveau règlement imposant l'inclusion de 20% de logement social, 20% de logement abordable et 20% de logements familiaux dans toute nouvelle construction multilogement.

Garder les familles à Montréal, c'est une nécessité, mais aussi un gage de succès.Valérie Plante

«Il faut absolument mettre tout en place pour s'assurer que nous avons une main-d'oeuvre disponible et pour s'assurer que les familles s'installent à Montréal», dit-elle.

La mairesse reconnaît que cette promesse cause certaines inquiétudes auprès des constructeurs. L'assouplissement des règles sur le stationnement se veut d'ailleurs un «geste» pour montrer que l'administration Plante est à l'écoute de leurs préoccupations.

André Boisclair, ex-chef péquiste devenu président-directeur général de l'IDU, estime toutefois que les différentes mesures adoptées par l'administration Plante créent une pression à la hausse sur le prix des logements.

«C'est sûr qu'il y a une certaine anxiété dans la communauté immobilière, puisque toutes les nouvelles charges dont elle a fait état créent une pression inflationniste sur les prix. En bout de course, ce sont les éventuels acheteurs qui vont en faire les frais. Et je ne vois pas comment 60% d'acheteurs pourraient financer 40% de logements sociaux et abordables», dit-il.

Selon M. Boisclair, la Ville devra prendre «une juste lecture des réalités du marché» à Montréal et en banlieue.

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