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Montréal réclame le pouvoir d'encadrer Uber et les taxis

L'administration Plante souhaite réglementer l'industrie, alors que le gouvernement va dans le sens inverse.
PC/Ryan Remiorz

L’administration Plante réclame davantage de pouvoirs pour réglementer les taxis et les services de transport comme Uber. Une demande qui va à contre-courant du projet de loi 17, qui assouplit en grande partie les règles qui régissent l’industrie.

Montréal a déposé lundi son mémoire dans le cadre des consultations parlementaires sur le projet de loi 17. Ce projet de loi prévoit niveler les exigences demandées aux chauffeurs de taxi et aux chauffeurs d’Uber, notamment en ce qui concerne la formation. Les permis de taxi seraient notamment abolis, au grand dam de ceux qui ont payé des milliers de dollars pour les acquérir.

Le gouvernement prévoit déléguer à la Ville certains aspects de l’application de la loi. Mais l’administration de Valérie Plante réclame le pouvoir d’ajouter des règles selon les besoins de la métropole.

«Montréal, c’est un contexte particulier. On a quatre lignes de métro, 220 lignes d’autobus, 6000 vélos en libre-service Bixi, il y a énormément de monde sur nos routes. Le dossier du transport en taxi, c’est quand même 21 millions de courses par année sur notre territoire. C’est 60% de l’industrie», souligne Sophie Mauzerolle, conseillère associée au transport au comité exécutif de la Ville.

Dans le cadre de ce projet de loi, on aurait plus de contrôle sur les trottinettes en libre-service que sur le transport rémunéré des personnes.- Sophie Mauzerolle

Les données d’Uber réclamées

Montréal souhaite notamment avoir accès aux données des différents transporteurs, dont le plus important est Uber. La métropole pourrait ainsi voir quels genres de problèmes sont créés par la régularisation de ce genre de service, notamment l’ajout de voitures dans des secteurs denses ou l’absence de services dans les quartiers excentrés.

Ces problèmes ont notamment été décriés dans des endroits comme New York et San Francisco.

«On voudrait que tous les nouveaux transporteurs puissent fournir ces données. [...] On veut être en mesure d’évaluer la situation et, en fonction des problèmes qui surviendront, avoir la flexibilité et la marge de manoeuvre pour réagir rapidement», affirme Mme Mauzerolle.

Montréal a déjà accès aux données des taxis.

Sophie Mauzerolle et Éric Alan Caldwell, responsables du transport au sein du comité exécutif de Montréal.
Olivier Robichaud
Sophie Mauzerolle et Éric Alan Caldwell, responsables du transport au sein du comité exécutif de Montréal.

Absence de «Réflexe Montréal»

Mme Mauzerolle déplore l'absence d'un chapitre sur l'impact de ce projet de loi sur la métropole. Ce chapitre devrait être inclut en vertu du «Réflexe Montréal» négocié entre l'ancienne administration de Denis Coderre et l'ancien gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Cette absence a aussi été décriée par l'opposition officielle à la Ville, Ensemble Montréal, dans le cadre du projet de loi 21 sur la laïcité.

Mme Mauzerolle et le responsable du transport Éric Alan Caldwell, se sont défendus de perdre de l'influence auprès du gouvernement.

«On va en commission parlementaire présenter notre mémoire cet après-midi. On s'attend à avoir de l'écoute», affirme M. Caldwell.

Une heure avant l'annonce des deux élus, le gouvernement Legault annonçait qu'un nouveau mandat avait été donné à la Caisse de dépôt et placement du Québec pour étudier le prolongement du Réseau express métropolitain (REM) à Laval et sur la Rive-Sud. Le mandat prévoit aussi l'étude d'un «nouveau mode de transport» vers l'Est et vers le cégep Marie-Victorin, faisant concurrence à la ligne rose et outrepassant les études commandées à l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

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