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Montréal: discorde sur la place accordée aux vélos et aux trottinettes sans ancrage

Les vélos Uber Jump et les trottinettes Lime, plus simples que Bixi à cause de l'absence d'ancrage, causent des maux de tête à certaines municipalités.
EddieHernandezPhotography via Getty Images

Les services de vélos et de trottinettes sans ancrage feront bientôt leur entrée dans le paysage montréalais, mais non sans controverse. L'opposition à l'hôtel de ville dénonce la concurrence faite à Bixi, un système avec ancrage pour lequel la Ville vient d'allonger 46 M$.

L'administration Plante a autorisé mardi l'implantation de services comme Uber Jump ou Lime. Ces compagnies offrent des vélos et des trottinettes à leurs abonnés, un peu à la manière de Bixi. Sauf que ces nouveaux véhicules sont électriques... et on n'a pas besoin de les garer à des points d'ancrages spécifiques.

Cette caractéristique peut en simplifier l'usage parce qu'on peut les laisser à peu près n'importe où. Mais cela cause des ennuis dans certaines municipalités où les véhicules sans ancrage se sont installés: ils encombrent les trottoirs et endommagent le mobilier urbain.

Des sommes importantes pour Bixi

Le chef de l'opposition, Lionel Perez, déplore que la nouvelle règlementation ouvre la porte aux nouveaux venus qui feront concurrence à Bixi. Mardi, lors de la séance publique du conseil municipal, il a accusé la mairesse d'avoir caché cette information lorsque son parti a approuvé l'entente de 10 ans récemment signée pour doubler le service et l'étendre à l'ensemble du territoire montréalais.

«Vous nous avez privé de cette information alors qu'on approuvait une entente de 46 M$ pour Bixi.»- Lionel Perez

M. Perez a demandé d'attendre avant d'adopter la réglementation. Ce qui a fait bondir le responsable du transport au sein de l'administration Plante, Éric Alan Caldwell.

«Non. Non, non, non, non, non. Le chef de l'opposition nous propose d'attendre que le problème nous frappe en pleine face», a-t-il répliqué.

Selon M. Caldwell, le gouvernement du Québec s'apprêterait à adopter un décret ministériel permettant aux trottinettes électriques de circuler sur les routes de la province, ce qui n'est pas actuellement permis. Certains fournisseurs de services sans ancrage ont aussi manifesté leur intérêt à s'installer à Montréal dès ce printemps, notamment les trottinettes Lime.

Éric Alan Caldwell, responsable du transport au sein de l'administration Plante.
Capture d'écran - Ville de Montréal
Éric Alan Caldwell, responsable du transport au sein de l'administration Plante.

Problèmes à Paris

Tant M. Caldwell que M. Perez ont fait appel à l'expérience parisienne. Les vélos sans ancrage, puis les trottinettes, y circulent depuis 2017, mais les élus parisiens ont tardé à encadrer la pratique.

Fin 2018, les autorités ont décidé de sévir contre les véhicules circulant sur le trottoir et contre les encombrants. Des espaces spécifiques seront aménagés pour les garer... ajoutant un sérieux bémol à l'aspect «sans ancrage» de ces services.

La nouvelle réglementation montréalaise interdira d'ores et déjà la circulation des vélos et trottinettes sans ancrage sur les trottoirs. On ne pourra pas non plus laisser le véhicule sur le trottoir, contre un arbre ou sur une clôture. Les seuls endroits où ils pourront être garés sont sur un support à vélo ou dans un «pôle de mobilité» comme celui installé récemment au Square Victoria.

Aux intersections, la zone de dégagement de cinq mètres où les voitures stationnées sont interdites pourra être utilisée pour les vélos et trottinettes sans ancrage. Cela ne sera toutefois permis qu'à certaines intersections déterminées par l'arrondissement Ville-Marie.

Aucune inquiétude chez Bixi

Du côté de Bixi, on prévoit un impact marginal.

«C'est sûr qu'il va y avoir une baisse d'achalandage. C'est quand même difficile de maintenir un taux de croissance de 10% à 15% année après année. [...] On va continuer à faire ce qu'on fait de mieux», affirme Christian Vermette, directeur général de Bixi.

Selon M. Vermette, les nouveaux services sans ancrage seront complémentaires à l'offre de Bixi.

L'an dernier, le célèbre service de vélos en libre-service a connu une autre année record, enregistrant 5,3 millions de déplacements.

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