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Mon collègue est un fou furieux!

Nous retrouvons sur chaque bon vieux formulaire de demande d'emploi la question suivante: avez-vous déjà été condamné pour un délit pour lequel un pardon n'a pas été accordé?»
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Habituellement, nous retrouvons sur chaque bon vieux formulaire de demande d'emploi la question suivante : « avez-vous déjà été condamné pour un délit pour lequel un pardon n'a pas été accordé? »

Confortable jusqu'ici?

Normalement, lorsque je transige avec un recruteur externe, je lui demande de bien vouloir compléter le BackCheck du candidat retenu au niveau criminel. Pas d'enquête de crédit, seulement le criminel et le criminel en lien avec l'emploi.

Toujours confortable?

Le candidat présenté par l'agence qui a un bon dossier vient chez moi et je lui fais remplir le bon vieux formulaire de demande d'emploi et encore une fois la fameuse question. Il est très intéressant de constater que le candidat pour qui l'enquête criminelle a relevé un élément, pour lequel il a été condamné, même sans lien avec l'emploi, oublie tout bonnement de le mentionner sur mon formulaire. D'autant plus que le pardon n'a pas été demandé dans 99%.

Refusé! Surpris? Pourquoi?

Parce que l'individu a un dossier criminel? Non! Parce qu'il n'a jamais fait de demande de pardon? Aucunement! Ou bien parce qu'il a omis de dire la vérité; omis d'être cohérant entre ce que l'enquête BackCheck du recruteur a révélé et ce qu'il a délibérément, et en connaissance de cause, décidé de déclarer sur le formulaire d'embauche? Voilà!

Un peu plus confortable?

C'est incroyable de constater à quel point un employeur, un professionnel RH et un recruteur externe accordent une importance souvent démesurée à la procédure du BackCheck, aux résultats, et aux explications données. Le sujet est sérieux et délicat, donc nous prenons de doubles mesures pour nous assurer de la validité de notre décision de poursuivre ou non avec le candidat, fondée sur les résultats du criminel.

Ce qui est hallucinant, c'est de constater à quel point le BackCheck du criminel est inexistant une fois en emploi.

Mais ce qui est hallucinant, c'est de constater à quel point le BackCheck du criminel est inexistant une fois en emploi. Où sont classés les beaux discours vertueux? Où s'est caché le souci de sécurité? Qui a décidé de ne plus accorder de l'importance à ce que les résultats peuvent révéler? Sur quelle prémisse?

Depuis ces 5 dernières années, est-ce que vos cheveux ont poussé? Avez-vous pris un peu de poids? Avez-vous reçu des contraventions de stationnement et de vitesse? Vous êtes-vous acheté à crédit de nouveaux électroménagers chez Brault et Martineau dernièrement? Une nouvelle paire de chaussures en 5 ans?

J'imagine facilement que vous avez probablement répondu oui à l'ensemble des questions. Pour le meilleur ou pour le pire, le vous d'aujourd'hui et le vous d'il y a 5 ans différés quelque peu. Vous avez changé; le monde qui vous entoure aussi; vos besoins, vos responsabilités et vos obligations ont aussi évolué.

Vous êtes demeuré sur le droit chemin, bravo Dino!

Vos employés eux, le sont-ils demeurés?

Un employé exténué qui devrait prendre des vacances pour refaire le plein, vient vous voir et vous demande de monnayer deux semaines de vacances. Vous avez une bonne relation avec ce dernier, vous lui demandez alors pourquoi il préfère prendre de l'argent au lieu de prendre des vacances, et ce dernier vous répond sans gêne que c'est pour rembourser ses dettes. Qu'est-ce que cela vous dit? Rien pour le moment, très bien.

Trois jours plus tard, sans encore avoir pris de décision sur ladite demande, un second employé vient vous formuler la même demande, mais cette fois-ci la raison relève presque du chantage puisque l'employé mentionne que c'est pour payer ses contraventions, sans quoi il perdra son permis de conduire et ne pourra plus se présenter au travail. Au-delà de dire en votre for intérieur qu'est-ce que tu veux ben que ça me fasse, qu'est-ce que cela vous dit?

Jamais deux sans trois, vous recevez une lettre d'un huissier vous demandant d'effectuer des prélèvements automatiques sur les dépôts de paie d'un 3e employé. Ici, j'espère que vous avez cessé de vous questionner sur le sens de tout ceci et avez sérieusement songé à entreprendre des actions.

Où est rendu ce foutu formulaire BackCheck déjà?

Vous avez des doutes, des doutes raisonnables qui se manifestent concrètement devant vos yeux et les laps de temps entre les événements fondent comme neige au soleil?

Avant de faire l'enquêteur et de jouer à la police, avez-vous questionné votre employé? Vous êtes-vous intéressé à ce dernier et à ses possibles conflits personnels? Avez-vous accordé autant d'importance à son histoire, à son bien-être et à ses obstacles que vous ne l'aviez fait avec votre fameux BackCheck?

Non, pourquoi?

Oui, eh bien, comme dirait M. Burns : « Excellent »! Peut-être, et je dis bien peut-être, avec des doutes raisonnables fondés, pourquoi ne pas ressortir le formulaire BackCheck?

Auriez-vous peur de découvrir ce que vous ne voulez pas vous faire confirmer?

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