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«Menteur»: de faux jumeaux dans une vraie comédie d’été

«C’est assez agréable d’incarner un menteur. C’est aussi le fun de jouer quelqu’un d’un peu détestable, qui écœure tout le monde autour de lui...»
Les Films Séville

Dans le nouveau film d’Émile Gaudreault, Louis-José Houde et Antoine Bertrand campent deux jumeaux. S’il n’a échappé à personne que les deux comédiens ne se ressemblent pas vraiment, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus tordu dans l’histoire. De fait, il faut être sacrement flyé pour imaginer un incorrigible mythomane (Louis-José Houde) propulsé dans une autre dimension quand tous ses mensonges deviennent réalité, pendant que son frère (Antoine Bertrand), accablé par la malchance, voit le ciel lui tomber littéralement sur la tête.

«Quand on m’a dit, au début, que j’allais jouer le jumeau de Louis-José, j’ai eu la même réaction que tout le monde. Mais à partir du moment où tu fais une comédie fantaisiste, tu acceptes tout!» a confié Antoine Bertrand, en entrevue avec le HuffPost Québec. «Et puis, même s’ils ne se ressemblent pas, il ont ce lien un peu cosmique que tous les jumeaux ont, puisque mon personnage est le seul qui comprend dans le film que son frère est rattrapé par ses mensonges.»

Un duo quasi inédit

Aussi improbable que ça puisse paraître, l’interprète de Louis Cyr n’avait jamais donné la réplique à Louis-José Houde au grand écran. Comme a tenu à le rappeler Antoine Bertrand, les deux s’étaient seulement croisés brièvement dans la série Virginie, le temps d’une scène «qui ne sera pas dans notre In Memoriam, à moins que les gens nous haïssent.» Menteur a ainsi été l’occasion pour l’acteur de former un duo quasi inédit avec l’humoriste fétiche d’Émile Gaudreault.

«Je ne connaissais pas tant que ça Louis-José avant de faire le film, a avoué Antoine Bertrand. Mais ç‘a cliqué très rapidement entre nous. Il n’y a pas eu de combat de coqs pour savoir qui serait le plus drôle. Louis-José fait des affaires que je ne serais jamais capable de faire. Moi, je rebondis sur l’autre. Je deviens drôle avec quelqu’un d’autre. C’est pour ça que chaque fois que j’ai essayé d’être drôle tout seul sur scène, ça ne marchait pas.»

Des mensonges à la pelle

Pour sa quatrième collaboration avec le réalisateur de la saga De père en flic, Louis-José Houde s’est réjoui d’avoir eu l’opportunité de jouer un menteur compulsif capable de raconter que l’un des Daft Punk est son cousin, ou encore… qu’il a joué dans Watatatow, saison 2. «C’est assez agréable d’incarner un menteur. C’est aussi le fun de jouer quelqu’un d’un peu détestable, qui écœure tout le monde autour de lui par ses mensonges, alors que moi, je suis vraiment une belle personne dans la vie», a précisé l’humoriste, entre deux éclats de rires.

Si le film comporte son lot de mensonges (les scénaristes Éric K. Boulianne et Sébastien Ravary en ont pondu plus de 150 sur un cahier, avant de peaufiner le scénario avec Émile Gaudreault), il ne manque pas non plus d’action. Mais contrairement à son personnage, Louis-José Houde n’ira pas jusqu’à prétendre avoir suivi un entraînement militaire pour les besoins du tournage. Interrogé sur ses scènes de combat dans le film, l’intéressé a avoué avoir reçu «un petit peu d’aide par-ci par-là», en faisant appel à une doublure.

Le dieu de la danse

«Il y a probablement quelques petits moments de magie cinématographique, a-t-il concédé. Mais le numéro de danse de jazz, c’est vraiment moi qui le fait.» L’humoriste fait effectivement étalage, dans Menteur, de ses talents cachés de danseur quand Simon - qui s’est toujours vanté d’être un grand amateur de Duke Ellington et consorts - est rattrapé par son mensonge et se lance dans une danse endiablée sur une musique jazzy.

En entrevue, Émile Gaudreault a expliqué avoir, un temps, songé à recruter le danseur et chorégraphe Nico Archambault pour doubler Louis-José Houde. Mais le comédien a insisté pour tout faire lui-même. «Il a répété sa danse pendant des semaines, entre les prises, sur le tournage», a précisé le réalisateur. Et Louis-José d’ajouter: «Avec Nico, ça aurait été probablement plus agréable à regarder, mais moins ridicule, donc moins payant. Je pensais sincèrement que j’avais le physique comique pour tourner cette scène.»

Les Films Séville

Vers un nouveau succès?

Outre le duo formé par Antoine Bertrand et Louis-José Houde, Émile Gaudreault a rassemblé une belle brochette de comédiens, dont Catherine Chabot, Anne-Élisabeth Bossé, Geneviève Schmidt, Véronique Le Flaguais, Luc Senay, Patrice Coquereau et Sonia Vachon. De quoi s’assurer un nouveau carton en salles? Depuis quelques étés, le réalisateur semble avoir trouvé la bonne formule pour se tailler une belle part du gâteau face aux traditionnels blockbusters hollywoodiens.

Sa dernière comédie estivale, De père en flic 2 (déjà co-écrite avec Sébastien Ravary et Éric K. Boulianne) a notamment amassé plus de 6,5 millions de dollars au box-office, un joli pactole pour un film québécois. Malgré tout, Denise Robert, qui a produit tous les plus gros succès d’Émile Gaudreault, a indiqué ne pas s’être fixée d’objectif à atteindre pour cette nouvelle sortie forcément très attendue. «J’ai appris à ne pas avoir d’attentes, pour ne jamais être déçue et toujours surprise. La seule chose qu’on fait, c’est de décider - un an avant - si ça va être un film d’été. Mais je ne me soucie pas des films américains qui vont être en salles à cette période.»

Pour les inconditionnels d’Avengers, sachez tout de même que le film d’Émile Gaudreault possède - lui aussi - ses univers parallèles, à défaut d’avoir le budget d’une superproduction de Marvel. Nul besoin donc d’aller voir le dernier Spider-Man pour goûter aux subtilités du fameux multivers. «Je pense qu’on est le plus proche d’Endgame qu’on ne le sera jamais au Québec!», nous a même glissé Antoine Bertrand, avant de s’éclipser.

Mettant en vedette Louis-José Houde et Antoine Bertrand, Menteur d’Émile Gaudreault prend l’affiche partout au Québec le 10 juillet.

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