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«Fuckoff»: Maxim Martin se raconte et n’a pas peur de rire de lui-même

L'humoriste effectue un retour en force avec son cinquième one-man-show...
Éric Myre

Réapprendre à rire de soi, des sujets tabous de notre société et, plutôt gentiment, des autres : voilà le mandat que s’était donné Maxim Martin pour son cinquième one-man-show. Un pari que celui qui vient de célébrer ses 30 ans de carrière a su tenir de manière bien plus réfléchie que ne le laissait présager le titre de son spectacle (Fuckoff); comme un doigt d’honneur doucement, mais bien lancé, à ceux qui auraient idée de venir gâcher son bonheur de vivre une vie de quinquagénaire désormais bien rangée.

Le clash des générations

Avoir de l’assurance sans être arrogant, faire rire sans trop donner dans la vulgarité, partager des moments intimes et des faits cocasses de vie avec un public complice et raconter surtout avec un étonnant doigté : Maxim Martin a fait sienne de bien habile manière la scène du Monument National lors de la première de son tout nouveau spectacle, mercredi soir.

Un spectacle prenant comme point de départ les 50 années d’expérience de vie de l’humoriste qui s’y dévoile un peu plus posé. Une «sagesse» qui n’a tout de même pas dénaturé l’esprit de protestation et de fronde qui fait, depuis tant d’années, sa renommée.

La ligne directrice de ce spectacle sans fla fla présentant un humoriste, son tabouret, sa bouteille d’eau et son projecteur? Le temps qui, en passant, s’est chargé de remodeler chaque nouvelle génération.

C’est à coups de retour dans le temps et de comparaisons entre les époques - les Baby Boomers, la génération X, Y jusqu’au milléniaux – qu’il enchaîne thèmes et anecdotes le mettant souvent en scène. Car s’il y a une chose dont Maxim Martin n’a pas peur, c’est de rire de lui-même. Tantôt en avouant qu’il n’a rien d’un homme viril ou courageux (oui, il saute rapidement dans son lit la nuit par peur qu’un monstre lui attrape les pieds), tantôt en confiant être si peu manuel qu’il est, depuis des années, la risée de ses amis garagistes et entrepreneurs. Demandez-lui quelle est la différence entre des pneus de voiture gonflés à l’air d’hiver et à l’air d’été et vous verrez...

«Dans le monde préhistorique, j’aurais clairement été un cueilleur», affirme-t-il d’ailleurs en riant, tout en précisant que sa plus grande histoire de survie s’est déroulée avec… un petit hamster.

Éric Myre

Pour parler de la bêtise humaine, Maxim Martin relate des décès improbables reliés à la poursuite d’un selfie toujours meilleur. Pour aborder le thème de la responsabilité, il insiste sur le fait que «tout n’est pas toujours la faute de la société». Il parle aussi d’immigration, d’intimidation, de religion, de guerre contre les machines (en évoquant sa récente «dispute» avec Siri) et de la jalousie de certains hommes provenant de leur propre insécurité.

Parce que Maxim Martin ne mettra jamais de côté son humour parfois vulgaire et irrévérencieux, il glisse ici et là des blagues et commentaires à caractère sexuel qui font légèrement sourciller. Rien pour s’offusquer réellement toutefois ni pour venir gâcher le plaisir (pas même coupable) de l’écouter se raconter.

Si on apprécie les moments plus personnels où l’humoriste se dévoile de manière plus intime - sur sa peur de l’engagement notamment -, on est surtout porté par l’enthousiasme (et les mimiques) avec lequel il raconte tour à tour ses souvenirs des cours de catéchèse, la pornographie au temps où n’existait pas encore le précieux Internet, sa séance de massage thaïlandais suivant un marathon, et sa baignade avec des cygnes européens se transformant en un hilarant récit de voyage.

«Si je suis ici ce soir, c’est grâce à vous qui rendez ma vie si belle», a lancé avec émotion l’humoriste à ses amis et à sa famille en conclusion de ce premier d’une longue série de spectacles à venir. C’est aussi ainsi que Maxim Martin nous fait sentir lorsque se termine (trop rapidement peut-être?) cette suite de bons moments passés à ses côtés.

Fuckoff de Maxim Martin sera présenté un peu partout à travers la province. Cliquez ici pour tous les détails.

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