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Je suis contre la hausse des frais de scolarité, j'en aurais, moi aussi, long à dire au ministre de l'éducation s'il se trouvait devant moi et je m'évertue à convaincre mes proches qui ne comprennent pas la grogne étudiante du bien-fondé de notre contestation. Pourtant, lors du référendum facultaire, je n'ai pas voté pour la grève. Je n'ai même pas voté contre. Je me suis abstenu, comme une poignée d'autres étudiants de la faculté.
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PC

En tant que membre de l'Association facultaire étudiante de langues et communication de l'UQAM (AFELC), j'ai pu utiliser mon droit de vote au cours du référendum qu'a tenu notre regroupement étudiant la semaine dernière. J'étais très enthousiaste à l'idée que le vote de grève se tienne par référendum. Déjà là, en partant, c'est un bon départ. Je n'ai pas été toujours sensible aux revendications du genre. Anciennement étudiant en science politique, je trouvais que, particulièrement dans ce module de la faculté de Science politique et Droit de l'UQAM, les étudiants qui ne sautaient pas à pieds joints dans la grève n'avaient pas la chance de faire valoir leur point ou de poser simplement leurs questions. À l'intérieur même de leurs revendications démocratiques, le mépris envers ceux qui voudraient en débattre et explorer d'autres avenues. Vraiment génial comme concept. La même chose s'est produite dans d'autres assemblées générales. Je tiens à le dire : non, tous les étudiants de science politique ne sont pas pro-grève.

Avec le temps, j'ai su choisir mon camp. Je n'arbore pas le petit carré rouge, symbole de la lutte étudiante, mais j'appuie quand même toutes les revendications. Je suis contre la hausse des frais de scolarité, j'en aurais, moi aussi, long à dire au ministre de l'éducation s'il se trouvait devant moi et je m'évertue à convaincre mes proches qui ne comprennent pas la grogne étudiante du bien-fondé de notre contestation.

Pourtant, lors du référendum facultaire, je n'ai pas voté pour la grève. Je n'ai même pas voté contre. Je me suis abstenu, comme une poignée d'autres étudiants de la faculté. « Pourquoi tu n'as pas voté Contre si tu n'es pas Pour », m'a-t-on demandé souvent après que j'aie annoncé mon vote à quelques personnes. Tout simplement parce que je ne voulais pas annuler le vote de quelqu'un qui va lutter ardemment, en cas de grève, pour une cause que j'ai à cœur. Et je n'ai pas voté Pour parce que je ne crois pas que est le moyen efficace pour lutter en ce moment.

Nous avons tendance, au sein de la communauté étudiante, à sortir nos menaces de grève aussitôt que nous le pouvons. C'est tellement saisonnier que c'en est rendu prévisible. Un moment donné, la population se tanne de ce genre de revendications. Les étudiants passent pour des chialeux, jamais contents, qui se plaignent sur Facebook avec leur iPhone et leur ventre plein, ou bien pour des paresseux qui se votent des congés une semaine avant la semaine de relâche prévue au calendrier scolaire. On ne peut pas vraiment reprocher à certaines personnes de penser ainsi quand on fait la grève pour un oui et pour un non. Ou bien il n'y a que les étudiants qui osent protester et brandir leur poing au menton de notre gouvernement, ou bien ils se plaignent pour rien. Aux yeux de la population, c'est un ou l'autre. Quand, au cours d'une manifestation, certains médias interrogent quelques étudiants devant l'Apple Store de la rue Ste-Catherine, ils vont assurément croire en la deuxième option.

Le problème est là avec la grève actuelle. Je le répète, je suis contre la hausse et je vais militer pour le gel et même pour la gratuité scolaire. Ce n'est pas aux étudiants à payer pour la mauvaise gestion du système scolaire et balayer dans leur cour les mauvais choix des dirigeants est carrément dégueulasse. Mais la couverture médiatique est primordiale en temps de grève, et il faut l'utiliser à son avantage.

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