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Tout savoir sur les masques à trois couches, la nouvelle recommandation

Ne jetez pas votre collection de masques tout de suite.
La santé publique fédérale recommande désormais les masques à trois couches, comme le fait l'Organisation mondiale de la santé depuis des mois.
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La santé publique fédérale recommande désormais les masques à trois couches, comme le fait l'Organisation mondiale de la santé depuis des mois.

À ce stade-ci de la pandémie, on sait qu’il est important de porter un masque pour limiter la propagation de la COVID-19 et la plupart d’entre nous avons une collection de couvre-visages lavables. Mais les dernières recommandations de la médecin en chef du Canada, qui affirme désormais que les masques à trois couches doivent être privilégiés, pourrait en pousser certains à retourner magasiner.

La médecin en chef, la Dre Theresa Tam, a partagé cette nouvelle recommandation du gouvernement lors d’une conférence de presse mardi. Elle a expliqué que celle-ci était considérée comme plus adéquate, à la lumière de ce qu’ont appris les scientifiques sur la COVID-19 au cours des derniers mois.

Même si deux couches peuvent faire le travail, trois est le chiffre magique, selon plusieurs études. Il s’agirait de l’épaisseur optimale pour assurer la meilleure protection possible sans nuire à la respiration.

L’Agence de la santé publique du Canada recommande de porter un masque en public et à l’intérieur lorsque vous êtes entouré de personnes avec lesquelles vous ne vivez pas. Les autorités sanitaires continuent également à encourager l’utilisation de masques faits de coton ou d’autres tissus que la recherche médicale jugent efficaces pour bloquer les gouttelettes.

Ce qui est nouveau, c’est qu’ils suggèrent désormais que les masques aient une couche de «type filtre» prise en sandwich entre deux couches de tissu. Contrairement aux autres couches, cette couche filtrante devrait être faite d’un matériau qui emprisonne les particules virales.

Cela signifie-t-il que votre collection de masques à une ou deux couches est inutile? Pas nécessairement. Le HuffPost Canada s’est entretenu avec le Dr Abdu Sharkawy, spécialiste des maladies infectieuses et professeur adjoint de médecine à l’Université de Toronto, sur la façon dont les Canadiens devraient interpréter ces nouvelles lignes directrices dans leur vie de tous les jours et les conseils sur les masques à garder à l’esprit.

Ne capotez pas avec les trois couches

Sharkawy a averti les Canadiens de garder leur calme lorsqu’ils suivent les nouvelles lignes directrices et de ne pas «rendre les choses plus compliquées que cela ne devrait l’être».

«Lorsque nous formulons des recommandations normatives sur un élément de sécurité singulier, la tendance est que les gens se concentre juste sur ça et perdent de vue les autres choses dont il est vraiment essentiel d’être conscient», a déclaré Sharkawy.

Par exemple, explique-t-il, certains pourraient croire que le fait de porter un masque à trois couches leur permet d’arrêter la distanciation sociale et de se rendre à des rassemblements en salle.

«C’est quelque chose qu’on a observé tout au long de la pandémie. Le risque zéro n’existe pas, mais il peut être minimisé en étant conscient de toutes les mesures d’atténuation. Dès l’instant où nous perdons de vue une mesure, nous commençons à rencontrer des problèmes. »

Cela signifie que les gens doivent garder à l’esprit que les masques à trois couches ne sont qu’un outil amélioré dans la boîte à outils pour prévenir la COVID-19, un outil qui ne devrait pas remplacer d’autres outils comme la distanciation sociale ou une ventilation adéquate.

Une mesure cruciale pour la deuxième vague

Pourquoi les Canadiens devraient-ils prendre au sérieux la nouvelle recommandation du gouvernement fédéral sur les masques? Sharkawy souligne les différences entre la première et la deuxième vague: la première avait des restrictions à l’échelle nationale, des fermetures d’entreprises et un temps plus chaud, ce qui permettait aux gens de rester plus facilement chez eux ou de socialiser à l’extérieur.

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«L’hiver est essentiellement à notre porte et la distance devient intrinsèquement plus difficile à respecter lorsque les gens passent plus de temps à l’intérieur», dit-il. «Toutes les mesures qui sont pratiques et simples doivent être mises à profit, les masques sont évidemment au cœur de cette stratégie.»

Vous pouvez modifier vos masques facilement

La mise à niveau des masques faciaux que vous possédez déjà peut également se faire sans aucune compétence astucieuse, car Sharkawy dit qu’il est acceptable de plier un morceau de tissu propre et de le positionner sous votre masque comme couche de protection supplémentaire. Ça a aussi l’avantage supplémentaire d’absorber l’humidité qui irrite les porteurs de lunettes.

Un morceau de filtre à café à l’intérieur d’un masque, note-t-il, peut également servir au même objectif lors de l’expiration.

«Utiliser une de ces variantes est non seulement suffisant, mais facile à gérer pour les gens sans oublier que le port du masque doit encore être accompagné d’une forte conscience de la distance et de la ventilation», a-t-il expliqué.

Comment fabriquer un masque à 3 couches?

Si vos masques actuels n’ont pas de poche de filtre intégrée, vous pouvez suivre les instructions du gouvernement fédéral pour créer votre propre masque à trois couches.

Les autorités fédérales ont partagé différents tutoriels, qui nécessitent ou non de la couture, pour la fabrication de masques à trois couches à la maison. Si vous ne disposez pas d’un tissu filtrant, leur site Web indique qu’«un troisième morceau de coton tissé serré» convient également.

Porter deux masques n’est pas une bonne idée

Comme l’a expliqué Raina MacIntyre, experte en efficacité des masques, à NPR, en théorie, un masque sur un masque fonctionne; c’est une autre couche physique qui sert à empêcher la propagation virale.

Cependant, le média note également plusieurs faiblesses dans cette stratégie, telles que l’inconfort, la difficulté à respirer et la probabilité de toucher beaucoup vos masques pour les réajuster.

Chaque couche joue un rôle différent

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prône les masques à trois couches depuis juin. Elle dit qu’idéalement, la couche qui touche la bouche du masque doit absorber les gouttelettes avant d’atteindre la couche filtrante et sa couche extérieure doit repousser les gouttelettes.

Les masques en tissu hybride sont approuvés par Sharkawy, car les différents matériaux se sont avérés plus efficaces que de simples masques en coton lors des tests.

Les masques à trois couches sont déjà en vente

Well.ca: Ces masques suivent les recommandations de l’OMS pour les couches hydrophiles, filtrées et hydrophobes.

Old Navy: Le détaillant américain propose plusieurs ensembles de masques en coton plissés à trois couches dans une variété de couleurs.

Etsy: de nombreux vendeurs de masques canadiens indépendants identifient leurs produits comme ayant trois filtres, mais assurez-vous de vérifier de quels matériaux ils sont faits et de lire les avis le cas échéant.

Vous achetez un nouveau masque? Voici une astuce simple

Sharkawy a un conseil utile pour vous assurer que votre masque est suffisamment épais: «Tenez votre main à six pouces de votre masque, inspirez profondément et expirez de l’air chaud (comme pour embuer une fenêtre, NDLR). Si vous pouvez sentir votre souffle, votre masque n’est pas assez bon.»

Il existe également la méthode de la bougie. Si vous pouvez souffler une bougie avec votre masque, il n’est pas efficace.

Et quoi que vous fassiez, évitez ces masques

De nombreux masques populaires peuvent sembler élégants, mais ne sont pas conformes aux réglementations sanitaires, a déclaré Sharkawy. En voici quelques-uns qu’il espère que les gens éviteront:

Masques avec valves externes: «Ne doivent en aucun cas être portés. Ils vous protègent des autres qui ont une infection virale, mais n’offrent aucune filtration à tout le monde autour de vous. Je frémis de peur, ils ne font essentiellement rien et devraient être interdits. Je le crois fermement.»

Mingle: «Ces masques Mingle ont l’air à la mode, mais ont des évents ouverts sur les côtés. C’est vraiment comme conduire sous la pluie avec le toit ouvert. »

Cache-cou: «Ces cache-cou vendu comme des couvre-visage par les fabricants ne sont pas aussi efficaces que les masques.»

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l’anglais.

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