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Les cris de «Justice pour Joyce» résonneront à Montréal samedi

Une organisatrice de la manifestation estime qu'il est grand temps que nous vivions notre propre «moment George Floyd».
Plusieurs dizaines de personnes ont rendu hommage à Joyce Echaquan lors d'une vigile organisée devant l'hôpital de Joliette, mardi soir.
Paul Chiasson/La Presse canadienne
Plusieurs dizaines de personnes ont rendu hommage à Joyce Echaquan lors d'une vigile organisée devant l'hôpital de Joliette, mardi soir.

Quand les gens descendront dans les rues de Montréal samedi pour réclamer la fin du racisme systémique, Nakuset espère que le son de leurs tambours sera si fort que Joyce Echaquan les entendra, où qu’elle soit.

«Chaque fois que quelque chose d’absolument crève-coeur se produit dans notre communauté, c’est presque cathartique de se rassembler pour vivre notre deuil et partager notre colère», explique la directrice générale du Foyer pour femmes autochtones de Montréal.

C’est ce qui l’a poussée à organiser une manifestation pacifique en l’honneur de la mère de famille atikamekw de 37 ans décédée lundi à l’hôpital de Joliette après avoir été victime de racisme de la part du personnel soignant.

“Faisons assez de bruit pour que nos cris pour la justice résonnent plus fort que le vitriol raciste des infirmières.”

- Nakuset, directrice générale du Foyer pour femmes autochtones de Montréal

Elle demande à tous ceux qui se rassembleront samedi à la place Émilie-Gamelin dès 13h d’apporter «une pancarte, un couvre-visage et un tambour, s’ils en ont un».

«Le tambour représente le battement du coeur. Apportez vos tambours et faisons assez de bruit pour que nos cris pour la justice résonnent plus fort que le vitriol raciste des infirmières», lance-t-elle. «Nous voulons montrer aux gens que sa mort a de l’importance, qu’elle n’est pas une statistique.»

«La George Floyd du Québec»

Nakuset se bat pour les droits des Autochtones depuis plus de 20 ans. L’histoire de Joyce est loin d’être la première injustice dont elle est témoin. Mais elle espère que, cette fois, l’indignation mène à de véritables changements.

Elle estime qu’il est temps pour le Canada de vivre son «moment George Floyd», dont la mort aux mains d’un policier a ravivé le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis le printemps dernier.

Selon elle, si des milliers de personnes prennent la rue d’assaut samedi, le premier ministre François Legault n’aura pas d’autre choix que de finalement admettre l’existence du racisme systémique dans la province.

Joyce Echaquan, 37 ans, laisse dans le deuil son époux et leurs sept enfants âgés de 7 mois à 22 ans.
GoFundMe
Joyce Echaquan, 37 ans, laisse dans le deuil son époux et leurs sept enfants âgés de 7 mois à 22 ans.

Nakuset dénonce le fait qu’un an après son dépôt, le gouvernement Legault n’ait pas encore mis en oeuvre les recommandations du rapport Viens pour faire cesser le racisme dont les Autochtones sont victimes dans les institutions québécoises.

«La ministre (Sylvie d’Amours, ministre responsable des Affaires autochtones, ndlr) dit que 51 recommandations sont en chantier, rappelle Nakuset. Mais il va falloir qu’elle me dise où parce que ça n’est certainement pas le cas à Montréal.»

À VOIR: Sylvie d’Amours n’est plus apte à être ministre responsable des Affaires autochtones, selon le PLQ

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