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Maman à 18 ans, j’ai décidé d’assumer

Maintenant, les fêtes et les grasses matinées, c’est fini. Les sorties, c’est avec le bébé, changer les couches, donner le biberon.
Maintenant, les fêtes et les grasses matinées, c’est fini.
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Maintenant, les fêtes et les grasses matinées, c’est fini.

Il y a un an, j’ai appris que j’étais enceinte. Cette nouvelle a été dure pour moi, car je n’étais pas prête à être maman à 18 ans.

J’étais perdue, je ne savais pas quoi faire. J’ai appelé le père du petit et il était comme moi: pas prêt. Mais il m’a dit que, quel que soit mon choix, il accepterait. Des amis m’ont conseillé d’avorter car je n’avais pas une situation stable, j’avais arrêté l’école, je n’avais pas de travail, j’étais inscrite à la mission locale et je vivais chez ma mère.

Heureusement qu’elle n’était pas d’accord pour que j’avorte. Elle m’a donné le courage et les forces pour assumer mes actes. Elle m’a dit qu’elle serait là pour moi, qu’elle garderait le bébé pour que je puisse reprendre mes études.

“Les trois premiers mois ont été très durs: les nausées, le regard des autres qui me jugeaient dans la rue… Je me sentais gênée et énervée.”

Je n’étais pas prête à être maman à 18 ans.
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Je n’étais pas prête à être maman à 18 ans.

J’essayais qu’on ne voie pas trop mon ventre avec des habits amples. Je me sentais mieux comme ça. Et puis, je me suis habituée. Du coup, je m’en foutais un peu, les mois s’écoulaient et j’ai davantage accepté ma situation.

Avec le père du petit, la grossesse, ça nous a éloignés. Le fait d’être maman, papa… On n’était pas prêts. Ça a créé des tensions, mais même si on n’était plus ensemble, il était là pour moi, il m’accompagnait aux échographies. C’était dur qu’il ne soit plus toujours là.

Être maman, ça m’a remotivée pour mes études

Le jour J est arrivé. Les contractions, c’était une douleur indescriptible, je marchais à droite, à gauche. C’était tellement douloureux que je n’arrivais pas à pleurer. Bref, on m’a emmenée dans la salle d’accouchement. J’ai demandé la péridurale car je n’en pouvais plus. C’était comme un cadeau tombé du ciel; et le travail a commencé.

J’ai accouché, tout s’est très bien passé. On m’a mis mon fils sur moi et la première fois que je l’ai senti près de moi, j’ai senti le vrai amour, un amour inconditionnel que je n’arrive pas à expliquer. J’étais très fière de moi.

“Maintenant, les fêtes et les grasses matinées, c’est fini. Les sorties, c’est avec le bébé, changer les couches, donner le biberon.”

C’était vraiment difficile de l’accepter au début, mais j’y suis arrivée.

Avant qu’il naisse, je n’avais pas de motivation. Quand je commençais quelque chose – je parle d’études, de stages –, j’arrêtais à la moitié. Il y a deux ans, j’avais commencé le cursus «gestion-administration» par exemple et j’ai arrêté à la moitié.

Mon bébé est ma force pour ne pas abandonner quelque chose que je commence.
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Mon bébé est ma force pour ne pas abandonner quelque chose que je commence.

Et maintenant qu’il est né, c’est ma motivation! Il est ma force pour ne pas abandonner quelque chose que je commence. Si je ne l’avais pas eu et que j’avais repris mes études, je pense que j’aurais déjà arrêté. Je ne sais pas comment l’expliquer: c’est pour avoir une meilleure situation pour lui, pour moi, pour nous. Pour le futur, pour plus tard. Pour avoir un travail stable, et être sûre qu’il ne manque de rien.

L’amour de mon fils, son sourire, le voir grandir chaque jour qui passe… Ça m’a donné la force, l’envie d’avancer et de me battre pour devenir quelqu’un dans la vie.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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