Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Luc Besson visé par de nouvelles accusations de violences sexuelles

Plusieurs femmes ont pris la parole pour dénoncer des «comportements sexuels inappropriés».

Après l'actrice Sand Van Roy, de nouvelles femmes prennent la parole pour dénoncer des "comportements sexuels inappropriés" de la part de Luc Besson dans un article de Mediapartpublié ce lundi 9 juillet.

Le fait que la jeune actrice ait déposé plainte pour viol au mois de mai à Paris contre le réalisateur et producteur français a encouragé plusieurs personnes à se manifester, écrit le journal. "Enfin, quelqu'un parle. Allez, j'y vais moi aussi", explique notamment une femme de 49 ans qui a travaillé sur les castings de Besson entre 2000 et 2005 et qui vient d'écrire au procureur de la République de Paris pour dénoncer des faits qu'elle qualifie d'"agressions sexuelles".

Axel Schmidt / Reuters

"Fréquemment, Luc Besson me demandait, en présence du technicien de lui faire une fellation, ce que je refusais systématiquement. (...) Il me prenait aussi souvent sur ses genoux. (...) À chaque fois que nous prenions l'ascenseur ensemble, il m'embrassait de force, me mettant sa langue dans la bouche, et bien que je le repousse, il me prenait dans ses bras et me touchait les seins et les fesses", se rappelle-t-elle.

"Il s'est jeté sur moi"

Une autre femme, qui s'était au préalable confiée à Asia Argento - figure du mouvement #MeToo -, a raconté à Mediapart que sa première rencontre avec le réalisateur s'est déroulée à Los Angeles dans une chambre d'hôtel, "au lieu d'avoir le rendez-vous dans le hall d'entrée, dans le salon comme on fait souvent". Besson était alors "super charmant".

Elle accepte un deuxième rendez-vous à Paris dans son bureau. "Il n'a même pas terminé de fermer la porte qu'il s'est jeté sur moi, pour me toucher ou pour m'embrasser", assure-t-elle à Mediapart. "Ma seule façon de sortir, c'est de me jeter au sol. Et ça je m'en souviens vraiment très bien, car je me suis laissée tomber sur le sol et à quatre pattes jusqu'à la porte pour pouvoir me lever et sortir en courant". Elle raconte ne pas avoir eu le rôle espéré ou avoir eu de nouvelles de Besson après cet épisode "traumatisant".

Une ancienne employée d'EuropaCorp, la major du cinéaste, assure aussi à Mediapart avoir été embrassée sur la bouche contre son gré, ou s'être fait toucher les fesses, avoir reçu des avances sexuelles. "Il entend quand on dit 'non' mais ce ne sera pas pérenne parce qu'il recommencera. À chaque fois, il essaye de gravir de nouveaux paliers", déclare cette ancienne salariée.

Cette femme, qui travaille toujours dans le milieu du cinéma, raconte que Luc Besson l'aurait assise sur ses genoux "pour [lui] faire un câlin", ou qu'il l'aurait prise dans ses bras. "C'est déjà arrivé, qu'il me demande: 'Tu me fais un bisou?' Je lui dis: 'Ben non'. C'est comme un enfant à qui on refuserait un truc", explique-t-elle.

"Accusations fantaisistes"

Devenu un homme d'affaires influent, le producteur de la série des "Taxi" est à l'origine de la création de la Cité du cinéma au nord de Paris. En 2017, les résultats décevants de son blockbuster "Valerian", film le plus cher de l'histoire du cinéma français, ont plongé sa société EuropaCorp dans des difficultés financières.

Cara Delevigne a tenu la vedette dans le plus récent blockbuster de Luc Besson, «Valerian»
Charles Platiau / Reuters
Cara Delevigne a tenu la vedette dans le plus récent blockbuster de Luc Besson, «Valerian»

Le plus international des cinéastes français, père de cinq enfants, est touché à son tour par l'onde de choc qui s'est propagée dans le monde depuis la chute du producteur américain Harvey Weinstein en octobre 2017, portée par les hashtags #Metoo et, en France, #Balancetonporc.

Concernant la plainte de l'actrice Sand Van Roy en mai dernier, "Luc Besson dément catégoriquement ces accusations fantaisistes", avait réagi son avocat Thierry Marembert, ajoutant: "c'est quelqu'un qu'il connaît, avec qui il n'a jamais eu de comportement déplacé". Interrogé par Mediapart ce lundi 9 juillet, l'avocat du producteur n'a pas souhaité commenter ce qui "fait l'objet d'une enquête en cours".

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.