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Louis-Philippe Simoneau: vaincre le cancer avec le sourire

Après avoir gagné son combat contre la maladie, Louis-Philippe Simoneau profite à fond de chaque moment de sa vie.
Le camp d'entraînement des Carabins a une signification différente pour Louis-Philippe Simoneau, qui aurait bien pu ne jamais reporter l'uniforme des Bleus.
Carabins de l'Université de Montréal
Le camp d'entraînement des Carabins a une signification différente pour Louis-Philippe Simoneau, qui aurait bien pu ne jamais reporter l'uniforme des Bleus.

MONTRÉAL — Depuis qu’il joue au football, Louis-Philippe Simoneau en a botté, des ballons. Chaque fois qu’il met le pied sur un terrain, il tente de conserver la même routine pour que sa mécanique soit parfaite et qu’il réussisse à passer le ballon entre les poteaux.

Mais la routine de l’étudiant-athlète des Carabins de l’Université de Montréal a été complètement chamboulée en février dernier. Une jaunisse l’a forcé à se rendre à l’hôpital pour subir des examens plus approfondis. Après une échographie, les médecins ont découvert quelque chose de beaucoup plus sérieux: une masse qui affecte son foie.

Le diagnostic de cancer est tombé. Le jeune homme de 24 ans était atteint d’un lymphome non hodgkinien agressif de type B.

Le choc a été énorme lors des deux premiers jours qui ont suivi l’annonce de la terrible nouvelle. Tout de suite après, Simoneau s’est relevé les manches et s’est préparé pour le combat de sa vie.

«Au début, tu te demandes pourquoi c’est à toi que ça arrive. Mais il ne faut pas que tu t’arrêtes à ça, parce que sinon, tu vas toujours y penser et ce n’est pas bon pour toi. C’est pour cette raison que j’ai toujours essayé de rester le plus positif possible», a-t-il relaté.

“Il n’y a pas une journée où il a arrêté de sourire.”

- Byron Archambault, entraîneur et ami de Simoneau

«Je suis allé le voir à l’hôpital le lendemain qu’il est entré. Il avait le sourire et il savait qu’il allait battre ça. Il n’y avait aucun doute. Il était déjà en train de parler de la saison de football», a raconté le coordonnateur des unités spéciales des Carabins et ami de Simoneau, Byron Archambault.

Après six traitements agressifs pour faire disparaître la maladie, les médecins ont annoncé à Louis-Philippe Simoneau qu’il était en rémission au mois de juillet.

«J’ai commencé à pleurer, mais de joie, ce coup-ci», s’est souvenu celui qui eu le feu vert pour disputer sa cinquième et dernière saison au niveau universitaire.

«Depuis que je le connais, il a toujours gardé une attitude positive face à tout ce qui se présentait devant lui. Personnellement, je savais qu’il allait s’en sortir et qu’il allait pouvoir jouer avec nous cette année», a indiqué son coéquipier, le quart-arrière Dimitri Morand.

Jamais bien loin du terrain

Pendant qu’il effectuait ses traitements de chimiothérapie au CHUM, Louis-Philippe Simoneau n’a pratiquement pas quitté l’entourage des Carabins.

Au football, comme dans bien des sports d’équipe, les coéquipiers et entraîneurs deviennent souvent une deuxième famille. Et le sport peut aussi servir d’échappatoire, ce qui fut plus que jamais le cas pour le botteur.

Il n’était pas rare de le voir sur la pelouse synthétique du CEPSUM en train de parfaire sa mécanique pour botter des ballons.

«Sur le terrain, ça te fait penser à autre chose. Les autres botteurs étaient avec moi aussi. Ça me faisait sortir de toutes mes pensées du cancer et ça me faisait du bien», s’est-il remémoré, assis dans les gradins du stade où il fera lever la foule dans quelques semaines.

Louis-Philippe Simoneau ne faisait pas que se changer les idées sur le terrain. C’était pour lui un entraînement en bonne et due forme pour se préparer en vue d’un éventuel retour un jeu.

«J’ai une vidéo de lui qui botte un placement de 60 verges. Qui fait ça? Il perfectionnait ses bottés pendant qu’il se battait pour sa vie. [...] C’est l’exemple à suivre quand tu vis de l’adversité», a estimé Byron Archambault, qui a été le coéquipier de Simoneau en 2014 avec l’UdeM.

Simoneau est vite devenu une inspiration pour ses coéquipiers, qui n’avaient plus aucune excuse pour ne pas s’entraîner à plein régime.

Combattre la maladie en équipe

Louis-Philippe Simoneau croit que l’appui de sa copine, de sa famille, de ses amis ainsi que de ses coéquipiers a joué un rôle important dans cette dure épreuve.

«Tout seul, tu ne peux pas vraiment t’en sortir, parce que tu commences à te poser des questions. Mais j’avais toujours quelqu’un autour de moi. [...] Tout le monde m’a donné de la force d’une manière ou d’une autre et c’est ce qui m’a aidé à passer au travers», a-t-il souligné.

Sa copine a entre autres été à son chevet à l’hôpital pendant son hospitalisation de deux semaines et demie. Le botteur des Bleus a organisé un «party de rémission» à la suite de l’annonce de sa grande victoire. Après avoir remercié la centaine de personnes qui était présente, Simoneau a réservé la plus belle des surprises à sa douce en la demandant en mariage. Et la réponse fut comme l’attitude de Simoneau pendant son combat: positive.

Une épreuve comme celle-là change assurément une personne, surtout lorsqu’elle est dans la mi-vingtaine.

«Tu ne t’en rends pas compte tant que ça ne te touche pas toi ou un de tes amis proches. Ça m’a ouvert les yeux sur la vie, qu’il faut en profiter chaque jour. Je suis heureux de me lever tous les matins, que ce soit un samedi ou un lundi. Je fais juste sourire tout le temps et être content de la vie», a-t-il résumé.

«Ça remet les choses en perspective, a convenu Dimitri Morand. Quand c’est quelqu’un d’aussi proche qui est atteint d’une maladie, ça te fait réaliser à quel point il faut profiter de chaque jour. Il n’y a rien de garanti dans la vie.»

La cerise sur le sundae est arrivée il y a quelques jours lorsque le réseau universitaire canadien a autorisé Louis-Philippe Simoneau à porter le chandail des Carabins pour un dernier tour de piste, même s’il n’avait pas accumulé de crédit à la session d’hiver.

Néanmoins, il n’y aura pas de passe-droit pour Simoneau, qui devra bûcher dur sur le terrain.

«On va quand même être exigeant avec lui. Il n’aimerait pas ça d’une autre manière. Ça démontre sa personnalité. Si on le prenait en pitié et on lui donnait un traitement différent, ce serait le premier à nous dire que ça n’a pas de bon sens», a fait savoir Byron Archambault.

«Chaque fois que mes entraîneurs vont appeler mon numéro pour que j’aille sur le terrain, je vais juste être content et je vais en profiter à fond», a déclaré Simoneau, qui recommence l’entraînement modérément.

Louis-Philippe Simoneau aura encore de la pression sur les épaules lorsqu’il devra convertir des placements. Mais cette saison, chaque botté vaudra bien plus que trois points à ses yeux.

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