L'administration Plante souhaite mettre sa signature sur le projet de prolongement de la ligne bleue en ajoutant des pistes cyclables, entre autres. La Ville de Montréal met de côté 40 millions $, sans toutefois avoir estimé la valeur des travaux.
La mairesse Valérie Plante prend ainsi un pas de plus vers la concrétisation de ce projet fort attendu, évalué à 3,9 milliards $. Elle souhaite profiter du chantier pour réparer les infrastructures souterraines, mais aussi pour revoir l'aménagement des différents secteurs touchés.
«Ces travaux municipaux connexes comprennent la bonification de l'aménagement du domaine public, la mise en place de pistes cyclables non prévues au Plan de transport, la mise à niveau des infrastructures secondaires d'eau et d'égout et, le cas échéant, l'acquisition de terrains ou de servitudes», lit-on dans les documents qui seront adoptés par le comité exécutif mercredi.
Rappelons que Mme Plante et ses collègues de Projet Montréal ont promis de ne plus reconstruire de rues à l'identique lorsqu'elles sont affectées par des travaux.
Un chiffre arbitraire
Les élus s'apprêtent à adopter deux règlements d'emprunt de 20 M$ chacun afin de payer les salaires, produire les études d'avant-projet et préparer les plans et devis. Ces emprunts financeront aussi la première tranche de travaux.
La somme de 40 M$ est toutefois complètement arbitraire. De l'aveu même de la Ville, les services n'ont pas encore estimé la valeur du projet.
«En l'absence à ce jour d'estimation des coûts pour les interventions municipales, il a été décidé de prévoir une enveloppe budgétaire de 20 M$ pour le budget du Conseil municipal et de 20 M$ pour le budget du Conseil d'agglomération, pour un total de 40 M$. [...] Le règlement d'emprunt est demandé maintenant en raison du délai à prévoir pour son approbation par le ministère des Affaires municipales et de l'habitation (MAMH). Il est important que les fonds soient disponibles en 2019», lit-on dans les documents.
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La Ville prévoit aussi la possibilité d'adopter un autre règlement d'emprunt pour financer des travaux subséquents.
Des coûts critiqués
Le coût du prolongement de la ligne bleue a déjà été décrié par plusieurs observateurs, notamment l'ancien élu Richard Bergeron. À 3,9 G$, il est quatre fois plus cher du kilomètre que le prolongement de la ligne orange à Laval en 2007, même en tenant compte de l'inflation.
L'administration Plante souhaite «intégrer» sa nouvelle liste de travaux directement au chantier de la ligne bleue, qui est géré par la Société de transport de Montréal (STM). Cette intégration «assurera la cohérence globale des ouvrages, réduira les coûts des interventions des deux parties et évitera la multiplication des chantiers dans l'axe du métro», assure-t-on.
Les travaux de la Ville resteront toutefois séparés du budget de 3,9 G$ prévu par Québec, dont une part de 40% devrait être assumée par le fédéral.
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