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«Les beaux malaises 2.0»: pleurer de rire, et rire de tristesse

Disons-le simplement: vous ne serez pas déçu.
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Quatre ans après la fin des Beaux malaises, Martin Matte revient en très grande forme pour nous proposer cette «version 2.0», misant évidemment sur des valeurs sûres, mais osant également prendre quelques risques, tout en se permettant de flirter davantage avec le drame.

Même si la série a toujours mélangé réalité et fiction, ce nouveau tour de piste possède définitivement une aura encore plus personnelle. Les beaux malaises 2.0 suit d’ailleurs un fil conducteur mieux défini, soit la rupture de l’humoriste et de sa conjointe Julie (Julie Le Breton).

Dès les premières scènes du premier épisode, l’auteur justifie pleinement la présence du «2.0» dans le titre de l’émission. Déjà d’une grande précision, la plume de Matte a mûri et s’est affinée au cours des quatre dernières années, lui permettant de changer de ton et/ou de registre en un claquement de doigts, et ce, sans jamais affecter le rythme ou la fluidité d’une scène, voire d’un épisode.

Le drame et la comédie se succèdent naturellement à l’avant-plan, sans que l’un ne soit jamais bien loin de l’autre. Et l’idée ici n’est pas aussi simple que la bonne vieille expression voulant qu’il vaille mieux en rire qu’en pleurer.

Le deuxième épisode de la saison, en particulier, est consacré aux circonstances ayant mené à la fin du couple (réel et/ou fictif) du principal intéressé. Bien que les pointes d’humour soient au rendez-vous, Matte aborde le sujet avec énormément de sensibilité, se présentant alors sous son jour le plus vulnérable.

En ces temps de pandémie où de nombreux couples ont malheureusement éclaté, cette demi-heure risque de marquer l’imaginaire collectif justement parce que l’humoriste réussit à aborder ce sujet difficile en toute humilité, à travers un scénario dans lequel le téléspectateur peut se reconnaître, car celui-ci dépasse, justement, la simple anecdote.

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Malaisant comme dans le temps

Autrement, Les beaux malaises 2.0 trouve de nouvelles façons de retravailler du matériel comique qui a fait ses preuves depuis longtemps: les conversations peu matures entre chums sur le banc du court de tennis, les frasques de la mère de Martin, l’absence de talent de ce dernier lorsqu’il est question de travaux manuels, etc.

Martin Matte se permet également d’envoyer quelques jabs bien sentis à l’endroit de la presse à potins, ainsi que des téléspectateurs qui estiment tout savoir - ou avoir le droit de tout savoir - de sa situation personnelle. Le tout en plus de se jouer habilement de la présence d’une comédienne avec qui il peut se permettre de ne pas trop respecter les règles de distanciation physique. Vous savez, question de donner à tout ce beau monde de quoi jaser après la diffusion du premier épisode.

Les multiples façons dont Matte et ses comparses brisent périodiquement le fameux quatrième mur, puis mélangent et confondent réalité et fiction se révèlent tout aussi efficaces, ingénieuses et pertinentes qu’auparavant.

En fait, peut-être plus que pour les saisons précédentes, la réussite des Beaux malaises 2.0 n’est qu’une simple question d’équilibre. Un équilibre qui, nous devons le reconnaître, n’était pas facile à atteindre.

Tout ici fonctionne car l’auteur et le réalisateur ont su su bien doser leurs éléments, les imbriquer les uns aux autres, et leur accorder l’attention qu’ils méritaient respectivement. Le résultat est tour à tour hilarant, émouvant et grinçant, parfois les trois en même temps.

Si Les beaux malaises 2.0 étaient assurément la série québécoise la plus attendue de l’hiver 2021, celle-ci respecte définitivement ses promesses, et plus encore.

Les beaux malaises 2.0 est diffusée le mercredi à 21h à compter du 27 janvier, sur les ondes de TVA.

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