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Léa Clermont-Dion en veut encore à Lise Payette

«Je lui en veux, mais en même temps, je lui ai pardonné, parce qu’on n’est pas parfait, personne.»
Karine Dufour/Radio-Canada

Léa Clermont-Dion a été l'une des actrices du mouvement #MoiAussi, à l'automne, en affirmant avoir été agressée sexuellement par son ancien patron, le journaliste et fondateur de l'Institut du Nouveau Monde, Michel Venne.

Dimanche, l'animatrice féministe était invitée à Tout le monde en parle avec sa collègue Aurélie Lanctôt, la sexologue Sylvie Lavallée et la présidente de l'Action des nouvelles conjointes et des nouveaux conjoints du Québec, Lise Bilodeau, pour débattre de la lettre signée par Catherine Deneuve et une centaine d'autres femmes françaises, publiée dans Le Monde la semaine dernière et s'attaquant à la vague #MoiAussi.

Mesdames Lavallée et Bilodeau se disaient en accord avec certains arguments de la lettre, alors que Léa Clermont-Dion et Aurélie Lanctôt l'ont pourfendue vivement, et ont profité de la tribune radio-canadienne pour lancer l'initiative #EtMaintenant.

Léa Clermont-Dion a notamment soulevé le fait qu'elle trouvait violente la lettre de Catherine Deneuve et des autres – qui avait comme principal but de défendre le «droit d'importuner» des hommes -, étant donné, entre autres, que, de toutes les accusations d'agressions sexuelles, seulement 2% s'avèrent fausses, et que seulement 5% des victimes d'agressions sexuelles portent plainte à la police. «Parce qu'on se sent coupable, et une lettre comme ça fait qu'on se sent encore plus coupable», a-t-elle mentionné.

Vers la fin de la conversation, Guy A.Lepage est revenu sur la dénonciation de Léa Clermont-Dion, rappelant, comme l'avait affirmé la jeune femme au moment de sa déclaration, que Lise Payette avait tenté de la dissuader de porter plainte contre Michel Venne, en 2015.

Guy A. Lepage a demandé à Léa si elle en voulait toujours à Lise Payette de l'avoir encouragée à garder le silence. Ce à quoi la co-animatrice de Mitsou et Léa, à MOI&cie, a acquiescé, en retenant difficilement ses larmes, pendant qu'Aurélie Lanctôt la réconfortait à ses côtés.

«Oui, je lui en veux», a décrété Léa Clermont-Dion, avec aplomb et sans hésitation.

Ce qu'elle a dit, pour moi, c'était grave, c'était inadmissible, c'était inconcevable.Léa Clermont-Dion

«C'est sûr que Lise Payette était une idole pour moi, depuis toujours. Je lui en veux, mais en même temps, je me dis que peut-être que quelqu'un de ma famille aurait dit quelque chose de la sorte. Je lui en veux, mais en même temps, je lui ai pardonné, parce qu'on n'est pas parfait, personne.»

«Ce qu'elle a dit, pour moi, c'était grave, c'était inadmissible, c'était inconcevable. Je ne m'attendais pas du tout à ça d'elle. Parce que c'est quelqu'un que je respectais énormément, mais c'est aussi une personne d'autorité, pour moi. C'était mon idole. Et je trouve que c'est beaucoup revenu pendant #MoiAussi, le rapport avec l'autorité, le pouvoir. La personne qui m'a agressée sexuellement, c'était mon patron, j'avais 17 ans, j'étais mineure. Beaucoup de personnes qui ont été ciblées par ça étaient des personnes d'autorité (...) C'est sûr que cet exemple-là est frappant, parce qu'on revient à remettre en question l'autorité et le pouvoir», a terminé Léa Clermont-Dion.

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