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Le monopole de l'éducation de Réjean Parent

L'éducation est un des rares services étatiques où il y a de la concurrence et où l'on peut comparer la performance du privé et du public.
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Dans son blogue, l'ancien chef syndical Réjean Parent reprend à son compte l'étude commandée par la Fédération des commissions scolaires du Québec. La FCSQ soutient que le réseau public est mieux géré que le privé parce que les dépenses « administratives » du public ne représentaient que 4,76 % de leur budget contre 13,32 % au privé. Le réseau public dépenserait 60% de son budget en dépenses «d'enseignement » alors que le privé, lui, n'y consacrerait que 50%, ce qui démontrait que les commissions scolaires investissent plus dans les services directs aux élèves. Cette mauvaise gestion justifierait selon le syndicaliste de cesser le financement public des écoles privées.

L'étude mélange des pommes et des oranges. D'abord, elle considère que les dépenses administratives effectuées directement par les écoles publiques (et non par leur commission scolaire) ne sont pas des dépenses «administratives». Par exemple, selon la méthode de comptabilisation du ministère (chapitre 21100, rév. 2002), le directeur d'une polyvalente, les directeurs des services à l'élève, les secrétaires et tout le personnel de soutien et administratif dans l'école ne sont pas comptés comme des dépenses administratives, mais plutôt comme des dépenses au «soutien de l'enseignement»! Ensuite, la ligne entre «administratif» et «soutien à l'enseignement» est mince. Par exemple, le salaire du directeur d'une école privée qui cumule aussi le poste de directeur pédagogique est-il classé «administratif» ou «soutien à l'enseignement» ?

Si on veut adéquatement comparer public et privé, il vaut donc mieux considérer les catégories de dépenses «administratives» et «soutien à l'enseignement» ensemble. Si on le fait, on réalise que les deux réseaux y consacrent environ 32%-34% de leurs revenus. Où est le drame ?

M. Parent veut faire disparaître les écoles privées pour mettre fin à une «compétition malsaine en éducation». Ce n'est pas la concurrence qui favorise l'amélioration de la qualité, commente-t-il, mais l'émulation ! «Et ça se développe par la culture, et non par la vulgaire bataille pour obtenir le plus haut taux de profit par le plus bas coût possible.»

Nous savons tous d'expérience que c'est la concurrence qui fouette les organisations à s'améliorer. On a bien vu les efforts du public pour tenter d'éviter de perdre des clients au privé, surtout pendant les années de publication du Bulletin des écoles secondaires. De plus, M. Parent semble ignorer que la très grande majorité des établissements «privés» sont en fait des organismes à but non lucratif!

Les défenseurs des modèles étatistes n'aiment pas la concurrence parce qu'elle met en évidence les mauvais résultats des services monopolistiques fournis par l'État. L'éducation est un des rares services étatiques où il y a de la concurrence et où l'on peut comparer la performance du privé et du public. Voilà pourquoi je propose l'adoption d'un système de cartes prépayées universelles que je donnerais annuellement à tous les parents d'enfants du primaire et du secondaire couvrant le coût d'une année scolaire. Les parents pourraient alors s'acheter des services éducatifs où ils le veulent, au privé ou au public. En rendant le privé plus accessible et en accentuant ainsi la concurrence entre les deux réseaux, on donnerait plus de choix aux parents et on créerait encore plus d'émulation. Au bénéfice des enfants, mais au grand dam des étatistes comme M. Parent.

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Avril 2018

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